Le jeudi 31 mars 2022, certains leaders de l’opposition démocratique, ont animé une conférence de presse au siège du Parti National pour un Centrafrique Nouveau (PNCN). Il était question d’expliquer au peuple centrafricain la politique de la haine et de rancœur pratiquée par ceux réunis au sein de la Coalition de l’Opposition Démocratique (COD-2020).
L’occasion a permis à ces derniers de dénoncer le comportement peu honorable de certains leaders de l’opposition démocratique qui brillent par la politique de la chaise vide.
D’abord, ces derniers ont profité de l’occasion pour faire la présentation du bilan de la participation de l’opposition démocratique au Dialogue Républicain. Avant de livrer ce bilan, ils ont jugé nécessaire de faire des précisions sur l’actualité politique qui a été mouvementée par une scission au sein de la COD-2020 et l’éclatement de l’opposition élargie qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, jusqu’à pousser les leaders réunis au sein de la COD-2020 à traiter certains de traitres.
S’agissant de la première précision relative à leur participation au Dialogue Républicain, Cyriaque Gonda a expliqué que c’est l’opposition démocratique qui, avant les élections groupées de 2020, a réclamé avec insistance l’organisation d’un dialogue. Et elle a réitéré cette requête après les élections. Ce dialogue a été accepté par le président Faustin Archange Touadéra.
C’est dans cette logique que l’opposition démocratique a été associée au Comité d’Organisation de Dialogue Républicain (CODR) dès sa création. Elle a participé activement à tous les travaux depuis la phase préparatoire jusqu’à l’organisation des assises. Et de poursuivre que «nous nous sommes retirés du CODR à un moment donné pour protester contre la procédure de la levée d’immunité parlementaire des députés de l’opposition démocratique».
Après plusieurs semaines de tractations et l’abandon de cette procédure de levée d’immunité, l’opposition démocratique a finalement repris sa place au CODR et ce, jusqu’à la tenue de dialogue. Lors des travaux au sein du CODR, les leaders de l’opposition démocratique présents dans la salle, ont proposé trois (3) points qu’ils ont considérés comme cruciaux aux débats du dialogue. Selon ce dernier, ces points n’avaient pas été pris en compte dans les thématiques et dans l’agenda du Dialogue Républicain.
Par conséquent, ajoute-t-il,«le 18 mars 2022, nous avons dépêché une délégation auprès du CODR pour discuter de ces points de blocage à inscrire dans les thématiques et l’agenda du dialogue. Cette délégation conduit par moi-même en tant que coordonnateur de l’’opposition démocratique était composée de Nicolas Tiangaye pour la COD-2020, Monsieur Loudégué pour le parti MLPC et Monsieur Lenga pour le parti PATRIE. N’ayant reçu aucune réponse formelle du CODR jusqu’à la veille des assises, nous nous sommes donc réunis le dimanche 20 mars 2022 et avant pris la décision de ne pas participer aux assises, mais de nous rendre dans l’hémicycle le jour du dialogue pour rendre public notre déclaration avec ces trois points de blocage avant de nous retirer», a-t-il dit.
Ces points sont les suivants, «la crise électorale de 2020, les réformes des institutions impliquées dans les processus électoraux notamment l’ANE et la Cour Constitutionnelle et un cadre d’aménagement commun et un accord politique».
L’opposition démocratique élargie a donc unanimement décidée de se rendre en délégation à l’ouverture du dialogue pour délivrer le message. Le matin du 21 mars 2022, les seuls leaders présents au siège de l’opposition élargie (PNCN) étaient le président Ziguélé et Cyriaque Gonda. Pendant ce temps, le président Zingas, qui est membre du présidium se trouvait déjà dans la salle avec quatre (4) autres leaders de l’opposition.
Ne voyant pas arriver le porte-parole de la COD-2020, Nicolas Tiangaye qui devait lire la déclaration, ils ont cherché à les contacter. Anicet Georges Dologuélé a fermé tous ces téléphones. Mahamat Kamoun a répondu qu’il est encore au lit et ne voit plus la nécessité de rendre à l’Assemblée étant donné que la déclaration a déjà fuitée sur internet. Nicolas Tiangaye lui, dit qu’il y a des informations selon lesquelles Kossimatchi et les Requins planifieraient de les agresser sur place.
Finalement, ils ont tous fui alors que «nous étions entendus de venir ensemble délivrer notre message au peuple centrafricain. Nous pouvons comprendre qu’ils aient eu peur pour être hués par une partie des participants. Nous pouvons comprendre que certains ont eu peur d’être agressés à cause de leur vieille accointance avec la Séléka».
Cyriaque Gonda a martelé que «nous pouvons comprendre que certains revenus seulement à la veille de leur long séjour injustifié à l’étranger, ont été convaincus par leur réseau que la stratégie du néant visant à paralyser leur pays ou à l’asphyxier était la meilleure chose à faire, et qu’il fallait coute que coute boycotter les assises. Mais nous ne pouvons jamais comprendre cette manière insolite, inédite, étranger, de disparaitre le matin le même jour de la tenue des assises sans nous alerter».
Ayant noté la désertion des autres leaders de l’opposition, celui-ci a décidé de rejoindre Aurélien Simplice Zingas et les leaders de l’opposition déjà présents dans l’hémicycle. C’est ainsi que le 22 mars 2022, l’opposition démocratique a été invitée par le présidium du Dialogue pour discuter sur les trois points de blocage mentionné ci-haut. Ces trois points de blocage ont été entièrement pris en compte et inscrits dans les thématiques et agenda du dialogue par le présidium.
«Nos attentes ayant été satisfaites, vous conviendrez avec nous qu’il n’y avait donc plus aucune raison de ne participer aux assises du dialogue», a-t-il souligné.
Maintenant, s’agissant de la question de trahison, Cyriaque Gonda s’est interrogé en ces termes, «qui donc est traitre si ce n’est celui qui a laissé sa chaise vide lors d’un dialogue destiné à ramener une paix durable dans notre pays ? Qui donc est traitre si ce ne sont ceux qui ont posé des conditions pour participer au dialogue et une fois ces conditions acceptées ont quand même décidé de ne pas y participer ?», a-t-il demandé.
Ce qui est certain, les traitres sont ceux qui ont déserté le champ de bataille en abandonnant les causes communes, qui est la cause du peuple. Des fuyards qui exposent sciemment les camarades au danger dans l’unique intérêt de leur agenda caché qui ne saurait profiter au peuple centrafricain.
En ce qui concerne le bilan de la participation au dialogue, le président du PNCN, Cyriaque Gonda a expliqué que, «l’opposition démocratique constituée des leaders des partis politiques mentionnés ci-dessus a participé efficacement aux travaux et a obtenu tous les points de revendications que l’opposition démocratique élargie devait porter au Dialogue Républicain.
Les leaders de l’opposition qui étaient présents pour cette conférence de presse, on peut citer Cyriaque Gonda du PNCN, Aurélien Simplice Zingas du parti Kélemba-PDS, Gabriel Jean Edouard Koyambonou du MLPC, Benjamin Kaigama du PATRIE et Romain Ouandakouzou du CDRC.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna