Après l’incendie d’une partie du complexe Omnisports le lundi 11 avril 2022, aussitôt le même jour, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de Sports et de l’Education Civique, Aristide Briand Reboas, a pris une décision interdisant toute activité à but commercial dans la concession du Complexe sportif Barthélemy Boganda communément appelé «20.000 places» et aux alentours. Cette décision va-t-elle vraiment suivre d’effet ?
Quelques jours après, les premiers constats font état de ce que cette décision n’est pas suivie par les occupants de cet espace pourtant réservé aux activités sportives, continuent bonnement sans être inquiétés de quoi que ce soit.
Il suffit de faire un tour au Complexe sportif Barthélemy Boganda pour se rendre à l’évidence. L’installation anarchique des cabanes servant de bureaux, les activités commerciales, ainsi que les sociétés de fabrication de glace, les bars et caves, les garages continuent de fonctionner normalement au vu et au su de tout le monde.
A y regarder de près, occupants illicites font de la sourde oreille et continuent de mener tranquillement leurs activités, foulant ainsi au pied la décision du ministre de tutelle. La difficulté se situe à quel niveau ?
Un occupant illicite de cet espace qu’il utilise pour son bureau a déclaré à Radio Lengo Songo que «cette décision n’engage que le ministre de la Promotion de la Jeunesse et de Sports. Car lui-même, il se contredise».
S’agit-il de la faiblesse de certains responsables qui s’occupent de la gestion de ces infrastructures sportives ?
Dans la journée du jeudi 14 avril 2022, le Directeur général de l’Office National de Gestion des Infrastructures Sportives (ONASPORT), Hervé Severin Lidamo, a tenu une réunion avec les responsables des occupants de cet espace appartenant aux Complexe Sportif Barthélemy Boganda.
A l’issue de cette rencontre, il ressort que cette décision sera appliquée sur des cas cités dans le document. Selon le Directeur général de l’ONASPORT, «les autorités de tutelles ont pris une décision que nous allons travailler avec. Nous travaillerons en collaboration, main dans la main, afin de trouver des solutions. Les cas qui sont énumérés dans le document et qui s’avèrent nécessaire, nous allons mettre en application», a-t-il souligné.
Est-il nécessaire de faire déguerpir tous ces gens qui occupent illégalement les alentours du stade 20.000 places et l’Omnisport ? Si s’en est le cas pourquoi sont ils toujours là au vu et au su des autorités ? Et s’ils partent qu’adviendra-t-il de l’ONASPORT ou moment son fonctionnement dépend de ces locataires ? Est-il nécessaire et urgent de dissoudre cet office ? Autant de questions qui taraudent l’esprit des Centrafricains.
Hervé Séverin Lidamo, a essayé d’apporter quelques éléments de réponse. Pour ce dernier, «l’Etat centrafricain qui devrait en principe subventionner cette institution, n’a pas la capacité de le faire. Car, l’argent de ces infrastructures en location nous permet d’entretenir cet espace sportif. Ce qui a occasionné tous ces désordres jusqu’à causer ce pire incendie. Mais, cela n’empêche pas de voir quel genre d’activité à mener, et aussi sur des dispositions à prendre tout en tenant compte de la décision de la CAF et de la FIFA».
D’après certaines indiscrétions, la direction générale de l’ONASPORT, n’a aucune volonté de faire partir ces occupants illégaux du Complexe sportif Barthelemy Boganda. Ceci sans le roussi.
Pourquoi l’Etat centrafricain est-il souvent faible à utiliser la violence légitime afin de rétablir l’ordre dans le désordre ? Ce Complexe sportif Barthélemy Boganda a été un don de la Chine à la jeunesse centrafricaine. Par contre, le palais de sport Omnisport, a été construit en 1974, grâce à la politique de développement du secteur de sports par l’Empereur Bokassa 1er.
C’est l’occasion à jamais. La décision du ministre de la Promotion de la Jeunesse, de Sports et de l’Education Civique, exigeant le déguerpissement de tous les occupants illégaux de la concession du Complexe sportif Barthélemy Boganda, ne doit souffrir d’aucune faille. L’Etat centrafricain doit prendre des mesures coercitives pour ne pas assister au pire au risque d’hypothéquer l’espoir de la jeunesse centrafricaine.
Sabrina Larissa Vinciane Nailo