La République centrafricaine sera l’un des premiers pays de la CEMAC à accéder à la «Crypto-monnaie» qui est une monnaie électronique. Les élus de la nation ont procédé le jeudi 21 avril 2022 à l’adoption de cette loi par acclamation. Cet acte démocratique, permettra à la RCA de contourner les fameuses sanctions économiques de la communauté internationale.
Mais d’abord, la «Crypto-monnaie», c’est quoi ? Selon le président de la Commission Finances à l’Assemblée nationale, Guy Averti Nganatoua, la «Crypto-monnaie» est une monnaie virtuelle et un outil indispensable pour le développement économique, financier et social. «Aujourd’hui, la Crypto monnaie prend une place très capitale et non négligeable dans la grande transaction internationale. Car, elle se définit étant 100% électronique qui n’a pas de billet, ni de pièces, ni de chéquier et ni carte bancaire. Cette monnaie a été créée en 2008. Contrairement aux devises étatiques, comme l’Euro, le Dollars, le FCFA, une Crypto-monnaie, n’est généralement pas endossée à un Etat, ni à une banque centrale. Elle n’a pas de cour l’égale et varie en fonction de l’offre et de la demande», a-t-il expliqué.
Au cours des débats, les députés ont émis de doute et des inquiétudes sur la sécurisation de cette monnaie virtuelle. En réponse, le président de la Commission Finances les rassure, «la Crypto-monnaie est encadrée par le Bouc Chin qui, elle aussi, est une nouvelle technologie qui prend et permet le stockage et la transformation d’informations, transparentes, sécurisées et décentralisées. Très difficile d’attaquer tous les composants du système, en même temps, très robuste. Car, si un composant est défaillant, les autres prennent le relais. Finalement, on peut la considérer comme un grand registre dans lequel toutes les transactions sont enregistrées et comme conséquences, les transactions sont traçables et non modifiables», a-t-il rassuré.
Quels sont les liens qui existent entre le «Crypto-monnaie» et les banques dans le cadre de transaction ? Le député Guy Averti Nganatoua répond, «les courants de transactions, entre les monnaies virtuelles et le monde réel, se trouvent notamment au niveau des banques centrales qui sont les organismes régulant la monnaie. Les banques centrales, ont notamment la mission de garantir la stabilité des prix, du niveau d’inflation ou encore les taux d’intérêts. Si les relations de Crypto-actifs ne sont pas maitrisées, elles pourraient limiter la capacité des banques centrales et poser de sérieux problèmes. Et risque pour l’économie, particulièrement dans les pays en quette de développement. Raison pour laquelle, le gouvernement veut encadrer cette intervention, mais surtout pour trois raisons majeures. D’abord, renforcer la coopération entre les pays, afin de mieux surveiller l’évolution de l’écosystème des Crypto-actifs au niveau de la Banque des Etat de l’Afrique Centrale (BEAC) où un mécanisme est mis en place. Ensuite, renforcer leur règlementation pour limiter le risque de piratage et enfin mettre en place un organisme chargé de réguler les transactions et de faire l’état de l’échange, afin de limiter le risque sur l’économie réelle».
Au sortir de l’hémicycle, le ministre en charge de l’Economie Numérique, des Postes et des Télécommunications, Justin Gourna Nzacko, s’est réjoui et a remercié le président de la République qui lui a donné mandat d’initier cette loi novatrice qui est adoptée par acclamation par les élus de la nation.
Dans sa déclaration à la presse, le membre du gouvernement a fait savoir que cette loi va désenclaver la RCA sur le plan numérique. La «Crypto-monnaie» vient une fois de plus minimiser les difficultés de transfert d’argent dans le pays. Car, c’est une facilité d’échange par n’importe laquelle monnaie du monde. Elle va apporter un souffle nouveau sur le plan économique pour le développement du pays.
Ceci étant dit, la République centrafricaine, par ce vote de loi et aussi par cette volonté du président Touadéra et de son gouvernement, les Centrafricains peuvent espérer à un avenir radieux.
Auric De Jean Jovice Ouakara