L’insalubrité constitue depuis quelques années, l’une des menaces auxquelles font face la population centrafricaine en général et particulièrement les étudiants. L’on peut constater cela dans presque tous les quartiers de Bangui, dans certaines ruelles et avenues, ainsi que des institutions de la République. L’Ecole Normale Supérieure (ENS), est un exemple parmi tant d’autres. Des bâtiments en dégradation, l’envahissement par des herbes, l’absence de toilettes et de tas d’immondices d’ordures. C’est l’état dans lequel se trouve actuellement l’Ecole Normale Supérieure. A qui revient la responsabilité de mettre la salubrité au sein de cette Université ?
L’Ecole Normale Supérieure (ENS), est une école de formation des élèves professeurs du lycée. Située dans le 5ème arrondissement de Bangui, juxtaposée à l’hôpital Communautaire de Bangui. Cette école a été créée en 1970 par l’Empereur Bokassa 1er. Après 52 ans d’existence, celle-ci se trouve dans un état d’insalubrité très avancée.
On peut compter quatre (4) bâtiments en étage abritant des salles de classe et une administration. Trois (3) autres bâtiments servant de dortoirs pour les étudiants. Sans oublier le Lycée de l’Ecole Normale Supérieure (LAENS) qui se trouve aussi dans cette concession.
Juste à l’entrée de cet établissement, on aperçoit des sachets en plastique qui trainent partout au sol. Des herbes qui poussent tranquillement, de tas d’ordures entassées devant l’Institut Supérieure de Télécommunication (IST) sans avoir dégagées, comme si cela ne dérangeait personne.
A cela s’ajoute le manque de toilettes pour les étudiants et élèves professeurs qui sont en phase de recherches dans cette Université. Une situation très déplorable qui nécessite une prise de conscience collective. On se demande si les autorités sont au courant de cette situation. Peut-on considérer cela comme une négligence de la part des responsables de l’ENS ? Est-ce un manque de volonté politique ? Ne sont-ils pas informés de cette situation ? Ces interrogations nous poussent à nous approcher de certains étudiants qui déplorent le fait qu’il faut se battre pour se soulager.
Face à cette situation, Radio Lengo Songo a jugé mieux de s’approcher de mademoiselle Charline, Etudiante en première année de Licence professionnelle en Système Réseau Informatique qui s’indigne de cette situation et souhaite en revanche étudier dans un environnement sain, «nous voyons que la devanture de notre département est sale. Il y a même des ordures déposées juste à l’entrée. Cela attire des moustiques qui nous piquent et ce n’est pas beau à voir. Pour moi particulièrement, lorsque je sens un besoin, je me rends au quartier pour me soulager. De notre côté, nous avons pensé à dégager ces ordures, mais nos efforts seuls ne suffisent pas. C’est pourquoi nous voulions que notre Chef de Département puisse trouver une solution urgente», déclare-t-elle.
Mac, Etudiant en deuxième année de Licence en Journalisme, pense pour sa part que c’est une situation déplorable, «la situation est vraiment déplorable ici à l’ENS. On peut voir des déchets partout et on constate également qu’il y a un manque de toilettes. A cause de cela, on est obligé de se soulager un peu partout dans la nature. Nous souhaitons que l’Université de Bangui puisse créer des toilettes et mettre à la disposition des étudiants afin d’alléger notre peine», a-t-il souhaité.
Sur ce, Radio Lengo Songo a rencontré le Directeur de l’ENS, Dr Brice Yandji,Maitre-Assistant à l’Université de Banguiqui n’est pas resté indifférent face à cette situation déplorable. Mais il pointe un doigt accusateur les habitants de Benz-Vi. «Comme vous l’avez constaté, l’insalubrité est en train de gagner l’ENS. C’est dans la concession du lycée que les habitants du quartier Benz-Vi, ont trouvé un endroit de dépotoir. Et ça fait des montages d’ordures. Je me dis, mais ça fait combien d’années déjà que ces gens déposent des ordures ici. J’ai constaté aussi, mais je ne sais pas comment on va faire pour enlever ces ordures afin de donner un espace sain aux étudiants et élèves qui font cours au lycée».
Il a aussi suggéré d’avoir pensé à des solutions allant jusqu’à solliciter l’aide des autorités municipales pour déboucher et créer des toilettes. Mais, sans aucune réponse. «En pensant à ça, j’ai d’abord commencé à faire des travaux sur ces montagnes d’ordures et j’ai même parlé de cela au Député de la 3ème circonscription du 5èmearrondissement, Amedé, qui avait pris ça comme son problème et pensait comment vider ces ordures. Et après, j’ai pu écrire au président de la délégation de la ville de Bangui pour lui poser le problème et de voir si possible trouver un endroit pour déposer un bac à ordure aux habitants, afin de résoudre ce problème. Malheureusement, mes lettres sont restées sont réponses. Je demande aux étudiants et les élèves de s’unir leur force afin de lutter contre l’insalubrité. Je mets en garde les habitants de Benz-Vi d’arrêter de déposer les ordures dans la concession de l’ENS», a lancé Directeur.
Vu que la question des toilettes restent sans réponses satisfaisantes. Dans ce cas comment les étudiants feront pour se soulager ? Soulignons que l’ENS n’est pas le seul exemple d’insalubrité grandissante dans la capitale centrafricaine. Ce cas existe dans presque tous les établissements scolaires publics comme privés.
La mairie de Bangui, fait-elle réellement son travail ? N’a-t-elle pas les moyens de sa politique ? Vu que les gens se soulagent à l’air libre, même dans la capitale. Qu’en est-il des villes de province ?
Deus Gracias Tchemanguéré