Après de moulte tractations sur la question de la flambée de prix des produits de première nécessité sur le marché, le gouvernement centrafricain, à travers le ministère du Commerce et de l’Industrie, réagi et propose des solutions. Au cours d’une rencontre avec la presse à Bangui le 25 avril 2022, Léa Mboua Doumta, ministre du Commerce et de l’Industrie, a annoncé une initiative de productions des denrées locales pour empêcher l’asphyxie du pays.
Il est bien vrai que la question de la hausse du prix des produits de première nécessité sur les marchés de Bangui, ainsi que de province, a fait couler d’encre et de salive, ces derniers temps, beaucoup ont d’ailleurs dénoncer le laxisme et le mutisme du ministère du tutelle face à cette question qui, et pourtant, impacte négativement sur le panier de la ménagère.
Déjà au mois de novembre 2021, les élus de la nation ont interpelé le ministre du Commerce et de l’Industrie sur la question de la hausse de prix des produits de première nécessité après la crise provoquée par la Coalition des prétendus Patriotes pour le Changement (CPC).
Une crise qui a occasionné la perturbation de la circulation sur le corridor Bangui-Garoua-Boulaï, empêchant ainsi le ravitaillement de la capitale Bangui en produits de première nécessité. Fort heureusement, les Force de Défense et de Sécurité, appuyées par les alliés Russes, ont pu libérer ce corridor le 13 février 2021.
Le ministère du Commerce, pour sa part, lors de cette interpellation à l’époque, avait d’ores et déjà évoqué la situation de Covid-19, une non-collaboration avec le ministère des Finances, le laxisme et la négligence provenant de certains collaborateurs du ministère du Commerce et de l’Industrie. Plus de six mois après cette flambée, le ministère sort enfin du mutisme et annonce des mesures contraignantes face à cette flambée.
Selon madame le ministre du Commerce et de l’Industrie, Léa Mboua Doumta, au regard de la crise en Ukraine, presque tous les pays de la planète, ont limité leurs exportations en produits. Ce qui a un impact direct sur la République centrafricaine, un pays qui ne produit pas et qui importe presque tout des pays voisins. «L’environnement international reste préoccupant et plusieurs producteurs sont en train de suspendre et de réduire les exportations dans d’autres pays et plus particulièrement en République centrafricaine», a souligné Léa Mboua Doumta.
Au-delà de cette situation qui risquerait fort d’asphyxier le pays, le ministère du Commerce, a annoncé que le premier ministre Felix Moloua, a initié un projet afin de permettre la production locale à base des produits locaux pour frôler cette crise à long terme. «Le premier ministre, chef du gouvernement,Felix Moloua a mis en place un comité interministériel,présidé par le ministre des Finances, Hervé Ndoba pour proposer des actions concrètes, afin d’éviter l’asphyxie du pays», a-t-elle martelé avant d’ajouter que les actions à moyen terme par son département. «Le département a prévu une action stratégique et à moyen terme que nous sommesen train d’envisager. Cela consiste à réduire notre dépendance à l’importation. Pour cela nous encourageons et orientons nos investisseurs vers la transformation de nos nombreux produits locaux et ceci en collaboration d’autres départements ministériels comme de l’énergie, de l’agriculture et de l’élevage. Avec sans doute l’appui des partenaires techniques et financiers que nous sommes en train de solliciter».
Les Centrafricains ne peuvent donc pas espérer à une solution idoine et à court terme face à cette flambée de prix. Puisque le ministère annonce plutôt des solutions à venir afin de faire face à cette crise. Que faire face à la flambée de prix et la stratégie du gouvernement qui reste en projet ? Avec le salaire stagnant des fonctionnaires et agents de l’Etat, s’en sortiront-ils ?
Lydie Sérégaza et Martial Mbétissinga