La République centrafricaine, à l’instar des autres pays du monde célèbre le 23 avril de chaque année, la Journée Mondiale du Livre et des Droits d’Auteur.En Centrafrique, cette journée est passée inaperçue, car aucune manifestation n’a vu le jour dans le but de reconnaitre la valeur de ce que font les artistes en RCA.
Cette situation ne date pas d’aujourd’hui et cela se justifie par manque d’une volonté politique du ministère en des Arts, de la Culture et du Tourisme. En principe, ce département a été mis en place dans le but d’appuyer les œuvres littéraires, artistiques et musicales.
Plusieurs œuvres créées par des artistes Centrafricains ne sont pas mises en valeur. A cela s’invite la précarité de vie de ces artistes et surtout le manque d’infrastructures pour que ces derniers puissent se retrouver faire valoir leurs connaissances et hisser haut les couleurs du drapeau centrafricain, comme ce fut les cas en Côte d’Ivoire, au Nigéria, au Cameroun, au Congo Démocratique et aux Etats-Unis, pour ne citer que ces pays-là.
D’ailleurs, les anciennes infrastructures mises en valeur par les dirigeants précédents sont aujourd’hui dans un état de délabrement très avancé et abandonnées. Nous pouvons citer à titre d’exemple, le Musée Boganda. De nos jours le projet d’amélioration de vie des artistes, reste sur papier. Alors l’Assemblée nationale a voté une loi et promulguée par le président de Touadéra, relative à la valorisation des ouvrages d’art en RCA, malheureusement ce problème reste un sujet de débats.
Au cours d’une interview exclusive, accordée à Radio Lengo Songo, Mondésire Oualou Panouala connu sous le sobriquet de «Mondez», Expert National en matière des droits d’auteurs rappelle l’historique de ce concept, «il faut déjà rappeler que l’histoire et la naissance du droit d’auteurs sont étroitement liées aux évolutions technologiques, mais surtout à l’invention de l’imprimerie qui, depuis le 15ème siècle, a donné une nouvelle impulsion à la créativité de l’homme en permettant une multiplication à grande échelle des écrits qui peuvent être des livres ou des brochures, facilitant ainsi la diffusion de l’information. Dans ce contexte, le droit d’auteurs a pris une grande importance économique lorsqu’il est devenu possible de réaliser à bon compte de multiples copies des œuvres littéraires, dont le livre en particulier», a-t-il rappelé.
Profitant de l’occasion, celui-ci espère le soutien du monde artistique centrafricain, «en conséquence, nous estimons qu’avec cette pleine volonté du président Touadéra, chef suprême des Artistes, les moyens multiformes efficaces (humains, logistiques et financiers) seront mis à disposition du nouvel organisme de gestion collective, au moment opportun pour la réalisation des missions au profit des bénéficiaires que sont les titulaires de droits d’une part, et leurs ayant-droits d’autre part».
La mise à jour de cette journée a été sur initiative de l’UNESCO en 1995, en la mémoire de nombreux écrivains qui visent à promouvoir la science, la culture et les arts. Cet ensemble de droits exclusifs de nature juridique, a pour but de faire valoir l’importance de la protection des œuvres littéraires et artistiques. Il s’agit notamment des éditeurs de livres, de la musique, des organismes de radiodiffusion (radio et télé), les maisons de disques, etc.
Cependant, le BUCADA a vu le jour en Centrafrique par une loi N°21.013 du 04 décembre 2021. Ce cadre juridique faisant de cette institution un Office public et régit de ce fait par la loi N°20.004 du 13 février 2020 portant organisation du cadre institutionnel, juridique et financier, applicable aux entreprises et établissements publics.
Il revient désormais aux artistes centrafricains s’unir à travers leurs associations afin de voir un peu plus clair dans cette nouvelle loi applicable à leurs métiers.
Lydie Sérégaza et Débora Nadie Ndoïdet