La République centrafricaine fait face ces derniers temps à un sérieux problème de baisse de niveau des élèves. Cette baisse de niveau peut aussi se justifier par la non-participation des élèves au cours dans des établissements publics comme privés, plus particulièrement au niveau des filles.
Il suffit de sillonner quelques établissements scolaires publics et privés de la capitale Bangui pour se rendre à l’évidence. Du Lycée Marie-Jeanne Caron dans le 1erarrondissement, en passant par le Lycée de Gobongo dans le 4èmearrondissement pour arriver au Lycée Abed Nego dans la Commune de Bégoua, le constat est identique.
Beaucoup d’élèves sont toujours dehors sans participés aux cours. Plus grave encore sont des jeunes filles qui abandonnent les cours et sont dehors sous les arbres en train de se tresser ou interprètent les chansons.
C’est ce que regrette ici Nadège Nguido, voisine du Lycée Gobongo, «c’est vraiment pitoyable de voir les jeunes filles qui ne prennent pas au sérieux leur avenir. Chaque jour, elles sont dehors, alors que les autres sont dans les salles en train de participer aux cours. Elles disent à leurs parents qu’elles viennent à école, alors qu’elles sont venues se tresser entre elles, faire de maquillages», a-t-elle constaté.
Ce phénomène qui ne fait qu’amplifier en République centrafricaine, impacte négativement sur le niveau de ces élèves, si les responsables desdits établissements, ainsi que les parents ne prennent leurs responsabilités.
En se rapprochant de certaines élèves, ces dernières justifient cela non seulement par l’absentéisme, mais aussi et surtout par le manque criard d’enseignants dans leur établissement. Aline Gotto, Elève en classe de 6ème au Lycée Barthélemy Boganda de Bangui, «on est dehors parce que nos professeurs viennent rarement au cours. La vérité est que nous avons un manque criard d’enseignants», a-t-elle justifié.
Cette justification ne tient pas la route. Certains responsables d’établissements croisés par Radio Lengo Songo, pensent que ce sont ceux qui viennent nouvellement qui affichent ce comportement. Théophile Gazanguinza, Proviseur du Lycée de Gobongo dans le 4ème arrondissement, «le constat est réel. C’est depuis des mois que nous avons constaté ce phénomène. Ces jeunes filles viennent souvent s’assoir devant le poste militaire au niveau de l’ENERCA. Elles étalent leur pagne et sont là en train de se tresser les unes les autres. Parfois, elles sont dans les cafétérias, alors que certaines sont en classe pour participer au cours. Souvent ce sont celles qui viennent fraichement de l’école primaire. Je veux dire ce sont les élèves de la classe de 6ème», a souligné le proviseur.
Il faut noter que l’effectif pléthorique d’élèves dans des salles de classes et le manque d’enseignants qualifiés, sont autant des causes de la baisse de niveau en République centrafricaine. Et avec ce phénomène, si les autorités, ainsi que les parents ne font pas très attention, cela risquerait fort d’aggraver le taux déjà élevé de la baisse de niveau.
Jolidon Josiana Tcheckoé Yombo