Alors que les victimes attendaient de pieds fermes ce premier procès de la Cour Pénale Spéciale déjà reporté pour une première fois, le 25 avril 2022, sur demande des conseils des présumés criminels Issa Sallet Adoum, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir, cette deuxième tentative a eu encore un report pour le 16 mai prochain. Finalement, les audiences de la Cour Pénale Spéciale (CPS) vont de report en reports. Et pour cause.
Initialement prévu pour le 19 avril dernier, ce premier procès de CPS avait déjà été reporté pour le lundi 25 avril 2022. A la grande surprise de tout le monde et surtout des victimes, les Centrafricains ont encore assisté à un autre report des audiences.
Lors du premier rendez-vous, les Avocats des accusés ont tapé du poing sur la table pour réclamer leurs frais honoraires. Après des négociations, ces Avocats ont décidé de revenir à de bons sentiments pour l’ouverture des procès le lundi 25 avril 2022.
Arrivé le lundi 25 avril 2022, les Avocats des accusés ont une fois de plus sollicité un renvoi de ces audiences au 16 mai pour questions d’organisation cette fois-ci de leurs côtés.
A en croire Me Koy-Dolimeté, l’un des Avocats des accusés, «le volume du dossier ne nous permet pas au stade actuel de la procédure de pouvoir étudier sereinement cette affaire. Raison pour laquelle, nous avons exigé le travail en équipe de pouvoir associer nos confrères pour que nous puissions travailler avec sérénité et préparer l’audience à la date retenue», a-t-il justifié.
La raison évoquée par les conseils des présumés criminels de Koundjili et Lémouna est par contre rejetée en bloc par le ministère public représenté par Alain Ouaby- Bekay. «Nous pensons qu’en trois ans, ils n’ont pas pu s’organiser. Et ce n’est pas en un mois qu’ils pourront le faire. Certes, le dossier est volumineux à plus de 1.000 pages. Mais, ce n’est pas en un mois qu’ils vont parcourir et s’imprégner du contenu. Donc, pour le ministère public, c’est une demande qui est dilatoire qui n’est pas fondée et comme c’est la Cour qui a décidé, nous soumettons à cela», a-t-il déclaré.
Beaucoup de Centrafricains, encore moins les victimes doutent de la crédibilité et de l’indépendance de cette Cour hybride mise en place depuis 2015. Plus de 7 ans après, pas un seul procès pour soulager les victimes, ni une seule arrestation d’un chef de guerre en Centrafrique considéré comme les gros poissons. C’est dire que la CPS est une Cour argentivore et les autorités centrafricaines doivent faire très attention ! Vue ce qui se passe actuellement avec de report en reports.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo/Débora