Après un énième échec lamentable du parti lors des dernières élections groupées du 27 décembre 2020, le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), dirigé par Martin Ziguélé, pourtant allié du pouvoir pour une période déterminée au second tour des élections de 2015-2016, a réorienté sa vision politique contre le pouvoir en place lors des élections de 2020-2021. Ce qui justifie d’ailleurs la non-participation de ce parti au tout récent Dialogue Républicain qui s’est tenu du 21 au 27 mars à Bangui. Un dialogue qui, d’ailleurs, a connu la participation de l’un des cadres du MLPC, Gabriel Jean Edouard Koyambounou, qui est le Vice-président de ce parti, malgré l’interdiction par le bureau politique.
Au cours des assises du Dialogue Républicain tenue du 21 au 27 mars dernier, Gabriel Jean Edouard Koyambounou, a été sanctionné par le bureau politique dans un communiqué signé par le président en exercice, Martin Ziguélé. Une sanction qui intervient probablement comme une goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Le 24 avril 2022, certains militants de ce parti dont Koyambounou, réunis en session extraordinaire, ont notifié un mécontentement de plus en plus généralisé d’un certain nombre de militants, lié à une gestion scabreuse et opaque des ressources humaines, matérielles et financières ayant conduit à l’affaiblissement et la destruction totale du parti.
Conscient de la radicale opposition qui se créée dans ce parti face à la politique de modernisation du pouvoir en place, le manifeste souligne une manque de vision cohérente pour le positionnement dudit parti sur l’échiquier politique national et la violation flagrante sans cesse répétée des textes organique du parti passible de sanctions disciplinaires, en vue de satisfaire une coterie clanique, ainsi qu’une manipulation, l’hypocrisie et la roublardise comme mode de gestion du parti.
Au fort de ce manifeste, les signataires ont tout de même mentionné le musellement des militants et militantes et la pensée unique imposée par le président du parti Martin Ziguélé, avec sa petite équipe délibérément choisie et la transformation du parti en une entreprise personnelle et familiale au sein de laquelle est nommés un Directeur Administratif et Financier, des chefs et des contrôleurs.
Tout en considérant les intimidations et menaces proférées contre certains camarades militantes et militants afin de programmer la liquidation du parti, les signataires de ce manifeste, ont décidé de créer au sein du MLPC un Courant de Pensée Originelle (CPO) aux fins de garantir et faire prospérer sa ligne politique dirigée par une Coordination nationale qui aura pour mission de réactiver toutes les structures du parti.
Tout porte à croire aujourd’hui que le Dialogue Républicain a fait bouger les lignes au sein de l’opposition démocratique afin de révéler au grand jour les vrais fils de ce pays qui adhèrent à son épanouissement. Depuis la clôture de ces assises qui a rassemblé presque toutes les couches sociales du pays, la population ne cesse d’assister aux multiples cas de défection dans les partis de l’opposition démocratique, à l’image de l’URCA de Anicet Georges Dologuélé, PATRIE de Me Crépin Mboli-Goumba, CRPS de Me Nicolas Tiangaye et maintenant le MLPC de Martin Ziguélé. Des défections qui, sans doute, fragilisent l’avenir politique de ces partis de l’opposition au profit du parti au pouvoir, le MCU.
Stève Martial Mbétissinga