Pratiquée par plusieurs Centrafricains, la danse traditionnelle et moderne, la Journée Internationale de la Danse célébrée le 29 avril de chaque année est passée inaperçue en République centrafricaine.
Il faut d’abord préciser que cette journée est dédiée à la manifestation culturelle liée particulièrement à la danse, instaurée 1982 par le «Comité International du Théâtre» (ITI), une ONG associée à l’UNESCO. La date a été suggérée par le Comité International de la Danse, afin de commémorer l’anniversaire de naissance de Jean Georges Noverre, créateur du ballet moderne.
Dans son acception la plus générale, la danse est l’art de mouvoir le corps humain. Elle permet de remodeler ou d’affiner sa silhouette dans la bonne humeur. Non seulement on renforce ses muscles, mais aussi on améliore son équilibre et sa posture en stimulant l’oreille interne. Une manière de communiquer dans les périodes ancestrales. Une manière de favoriser l’endurance et améliore la souplesse et le souffle.
Même si cette culture de la danse était une valeur intrinsèque protégée par les ancêtres à l’époque, cette valeur n’a pas été valablement transmisse à la nouvelle génération. Ce qui crée une tendance de perte de valeur ancestrale autour de la musique et la danse.
En Centrafrique, la danse traditionnelle est conservée par d’autres personnes qui ont hérité de leurs parents et qui intervient un moyen de survie pour ces derniers. Une affirmation de Saturnin Gonda, président du groupe de danse traditionnelle (l’Effort de Centrafrique du 4ème arrondissement), «le mouvement de danse fait partie de la vie. J’ai hérité la danse de mes grands-parents. En dansant, je me sens épanoui, je me sens souple et j’encourage les jeunes Centrafricains à venir intégrer mon groupe pour apprendre à danser au lieu de rester à la maison voler ou à ne rien faire», a-t-il souligné.
Naomie, danseuse de ce groupe, considère pour sa part que la danse comme un moyen de subsistance, «je suis orpheline de père et de mère. Lorsque j’étais en classe de 3ème, il y avait personne pour me soutenir. En constant mes amis gagnés leur vie en dansant, je suis obligé d’intégrer ce groupe de danse. Parce qu’ici je m’en sors bien. Je suis heureuse, lorsque je danse et la danse me permet de me déstresser. J’encourage les jeunes filles de mon âge qui n’ont rien à faire à venir danser».
Malgré l’existence de cette Journée sur le plan mondial, les autorités centrafricaines, à travers le ministère des Arts, de la Culture et du Tourisme, n’ont pas songé à organiser une manifestation digne de son nom afin de rendre hommage aux danseurs qui divertissent souvent les Centrafricains. Preuve que les institutions du pays n’ont pas encore reconnu les valeurs culturelles de la danse qui, normalement, devraient être transmises de génération en génération.
Débora Nadie Ndoïdet