La République centrafricaine, à l’instar d’autres pays de la planète a commémoré le 18 mai 2022, la Journée Internationale du Musée. Sur le plan national, le thème retenu pour cette année 2022 est «Le musée, une institution d’éducation de la communauté». A cette occasion, une journée porte ouverte a été organisée, suivie de l’ouverture officielle de la salle de conférence du musée Baganda réhabilitée.
Une initiative du ministère du Tourisme, des Arts et de la Culture. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs autorités du pays, ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Pour une définition simple, un musée est un lieu de recherche qui donne des informations à travers les objets d’art. C’est un lieu de convergence culturelle permettant aux touristes venant de tout bord de visiter. En République centrafricaine, les musées contiennent la collection de toutes les cultures des ethniques centrafricaines.
Cependant, au cours de cette célébration, l’occasion a été donnée aux Centrafricains venus de différents horizons de découvrir les trésors Centrafricains, à travers une porte ouverte. Par la suite, une visite guidée de la salle Boganda qui retrace la vie du père fondateur de la République centrafricaine, Barthélémy Boganda, les objets d’arts et l’électrification des quatre (4) salles d’expositions. Ceci grâce au soutien des partenaires comme l’Association des amis du Musée, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers.
En effet, le Musée national Barthélémy Boganda a été créé par un décret le 18 juin 1964 par l’ancien président David Dacko. Et opérationnel en 1966 par le président Jean Bédel Bockassa.
Abel Kotton, Directeur du Musée national Barthélémy Boganda, au micro de Radio Lengo Songo, a retracé l’historique de ce Musée, «historiquement, le président David Dacko avait effectué en voyage en Israël. Il a été accueilli par la fanfare des jeunes. Etant émus, il invitait cette fanfare à Bangui. C’est comme ça qu’il a sollicité le président Israélien de lui envoyer un expert pour la création de cette fanfare à Bangui. Et l’expert qui a été envoyé, c’était Monsieur Simon Arame. Malheureusement, l’expert est arrivé à Bangui, en 1963. Mais, le projet de création de cette fanfare à n’a pas vu jour. Comme, c’est un hecto-musicologue, et c’est comme ça qu’il commençait à enregistrer des chants. Et pendant l’enregistrement de ces chants, il a vu que ces morceaux sont toujours accompagnés d’instruments. Donc, il fallait collectionner ces chants. Une fois terminé avec sa collection, il fallait chercher un local pour stocker ces objets. C’est comme ça que ce bâtiment lui a été offert pour déposer les objets collectionnés. Du coup, l’esprit de la création du Musée a vu jour. Et c’est comme ça que ce Musée a été créé».
Malheureusement en République centrafricaine, les crises à répétition ont impacté négativement sur le bon fonctionnement de ce lieu touristique depuis près de 10 ans. C’est ce qu’a déploré Abel Kotton.
Avis entièrement partagé par Davy Georges Toukia, Chargé de mission au ministère du Tourisme, des Arts, de la Culture, «notre pays a connu des moments difficiles suite aux multiples crises militaro-politiques depuis 2012. Ce qui a entrainé la destruction de certaines muséales, avec la portée de certaines collections à l’exemple du musée de la femme, des collections archéologiques du Centre Universitaire de Recherches et de Documentation en Histoire et Archéologie Centrafricaine (CURDHACA). Le musée Sayo de Bangassou pour ne citer que ces quelques exemples».
Cette journée a été officiellement instaurée en 1977 avec l’adoption d’une résolution lors de l’Assemblée générale du comité international des Musées à Moscou en Russie.
Dans le cadre de la politique du redressement de l’économie nationale, le président Faustin Archange Touadéra, dès son accession à la magistrature suprême de l’Etat, a instruit le gouvernement de relancer les activités dans le secteur de la culture paralysée par une longue crise. C’est ce qui est fait aujourd’hui.
Lydie Sérégaza