L’appel au désarment volontaire lancé par le président Touadera à l’endroit des groupes armés, a été suivi d’effets sans précédent dans la préfecture de la Ouaka et de la Basse-Kotto. Plus de 500 ex-combattants qui ont déposé volontairement les armes pour choisir la voie de la paix se trouvant dans la ville de Bambari attendent toujours leur prise en charge par le processus de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDDR).
Lors d’une visite de travail le 8 juin 2022 à Bambari dans la ouaka, le ministre de l’Elevage et de la Santé Animale, Hassan Bouba Ali, a rencontré ces ex-combattants démobilisés pour voir dans quelles conditions ils vivent. Il faut noter au passage que le ministre Hassan Bouba faisait partie de ceux qui ont sensibilisé ces éléments des groupes armés à déposer volontairement les armes au nom de la paix pour attendre le processus de DDRR.
En effet, ces éléments démobilisés font face à une certaine difficulté sur le plan humanitaire et sanitaire. Ce qui ne favorise d’ailleurs pas leurs conditions de vie dans la ville de Bambari. Ce qui a fait que d’autres sont tentés de retourner en brousse. Mais ceux-ci sont automatiquement arrêtés par des Forces de Défense et de Sécurité.
Ali Dibrine, l’un de ces ex-combattants qui a accepté de répondre au micro de Radio Lengo Songo, s’inquiète de la lenteur du processus de DDRR, «nous avons ramené nos armes ici à Bambari. Cela a fait 7 mois aujourd’hui. Nous sommes sous surveillance des autorités du pays qui se trouvent ici à Bambari. Je remercie le président de la République, Faustin Archange Touadéra. Le président avait dit à la radio de sortir de la brousse et déposer les armes et ont l’a fait. Depuis qu’on est là, on a beaucoup souffert. Lorsque nous sommes sortis de la brousse, on était 583 personnes. Mais 21 parmi nous sont décédés à cause de la faim et de maladies. Nous demandons au gouvernement de venir faire le DDRR le plus rapidement possible. Nous demandons pardon au président de la République de ne pas nous oublier», a lancé Ali Dibrine.
Pour Mahamat Abdoulaye, représentant des ex-combattants désarmés, il faut accélérer le processus de DDRR, «si le processus de DDRR reste encore, il est important que l’Etat pense à notre prise en charge. Nous demandons aussi aux autorités de nous faire un papier qui pourra nous servir de circuler librement. Il est important d’accélérer ce processus, car nous sommes près à soutenir les actions du gouvernement et de travailler pour notre pays», a-t-il mentionné.
En réaction, le ministre Hassan Bouba Ali, a réaffirmé la volonté du gouvernement dans la recherche de la paix par la voie du DDRR. «J’ai un message fort à vous lancer. Merci pour ceux qui ont accepté de faire le désarmement. Il y a des gens qui racontent que la RCA ne veut pas la paix mais, c’est faux. La communauté nationale et internationale doit savoir que les fils de la RCA veulent la paix. Plus de 500 combattants sont désarmés. Ça c’est la volonté du chef de l’Etat, le Professeur Faustin Archange Touadera. Le ministère de l’Elevage sera toujours aux côtés du ministère de DDRR pour accompagner ce processus de désarmement volontaire, avec l’appui des Maires des communes d’élevages sur le terrain et des représentants des éleveurs», a-t-il conclu.
Il convient de souligner que beaucoup des groupes armés sont signataires de l’Accord Politique de Paix et de la Réconciliation (APPR-RCA). D’autres ont préféré faire allégeance à la Coalition des prétendus Patriotes pour le Changement (CPC). Face à la puissance de frappe des FACA et leurs alliés Russes, beaucoup sont obligés de se retrancher dans des zones reculées du pays. Ce qui constituerait un véritable danger pour la sécurité de la population civile. C’est pour cette raison que le président de la République leur a donné une seconde chance de vivre en abandonnant la lutte armée au profit de la paix.
Théoneste Pounika