Ilin Vladislav : «En Centrafrique, il y a la présence des instructeurs Russes et non la présence des fameux mercenaires de Wagner»
Dans la matinée du mardi 16 août 2022, l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Centrafrique, Alexandre Bikantov, accompagné de l’attaché de l’ambassade, Ilin Vladislav, ont effectué une visite inopinée au sein de Radio Lengo Songo pour toucher du doigt le travail remarquable produit par l’équipe de cette radio dans l’information à l’endroit des Centrafricains et de la planète toute entière, à travers le site internet de «Lengo Songo». A l’occasion de cette visite, l’attaché de l’ambassade, Ilin Vladislav (IV), a accordé une interview à Radio Lengo Songo.
RLS : Depuis la nomination de nouvel ambassadeur de la Russie en Centrafrique par Vladimir Poutine, le 10 janvier 2022, comment analysez-vous la situation sociopolitique de la RCA ?
IV : Il me semble que ces derniers mois, on peut constater la situation relative de la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine. Mais, la situation économique reste un peu précaire.
RLS : Le retour de la Russie en Afrique, particulièrement en Centrafrique, a bougé les lignes à travers le monde. Quelle est cependant, la vision de la Russie pour la République centrafricaine.
IV : En fait, je ne peux pas dire que c’est le retour de la Russie sur le continent africain, vu que l’histoire des relations russo-africaines date des siècles. Les premiers Africains sont venus en Russie au 18èmesiècle. On peut les trouver sur les peintures russes qui datent de cette époque. Aujourd’hui on peut constater l’intensification des relations russes-africaines. Cette tendance s’inscrit dans la politique générale de la Russie. Comme notre ministre des Affaires Étrangères avait dit à plusieurs reprises que la Russie se prend pour un monde multipolaire, qui serait plus juste et qui serait basé sur la Charte de l’ONU et surtout sur la loi nationale.
RLS : Monsieur Ilin Vladislav, depuis l’arrivée des Instructeurs Russes en Centrafrique, l’Occident considère ces derniers comme étant des «mercenaires», ce que la Russie et les autorités centrafricaines ont toujours nié. Or, sur les insignes de corps portés par certains éléments des FACA, l’on aperçoit la marque de «Wagner». Dites-nous, existe-t-il réellement un groupe dit «Wagner» en Centrafrique ou ce sont des Instructeurs Russes ?
IV : Je n’ai jamais entendu parler du groupe Wagner. Je peux vous affirmer que le mercenariat est interdit en Russie, et ici en République centrafricaine, on constate la présence des instructeurs Russes qui se trouvent ici dans le cadre des accords du ministère de la Défense de la Fédération de Russie et le ministère centrafricain de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’Armée. Pour parler de la présence des fameux mercenaires, ce sont les fantasmes des occidentaux qui cherchent à ternir l’image de mon pays.
RLS : Au regard de la situation politique en RCA, depuis six (6) mois, la question relative à la modification de la Constitution du 30 mars 2016 défraie la chronique. Comment appréciez-vous cette initiative venant de la part du peuple centrafricain.
IV : Je pense que c’est au peuple centrafricain de décider s’il veut modifier la Constitution. Selon la formule démocratique de base, la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
RLS : Mais, Monsieur Ilin Vladislav, comment appréciez-vous la jeune démocratie centrafricaine.
IV : J’adore le système politique qui existe en RCA. Parce que ce système qui existe ici est plus démocratique, que dans les pays qui ont une longue histoire de la démocratie.
RLS : L’actualité c’est aussi l’opération militaire de la Russie en Ukraine qui, selon le président Vladimir Poutine, ne devrait pas durer. A peine aujourd’hui sept (7) mois, la situation semble s’enliser. Quelle analyse faites-vous du niveau actuel des opérations sur le terrain ?
IV : Selon des informations qui nous sont parvenues, l’opération militaire ukrainienne est déclenchée par Son Excellence, Monsieur Vladimir Poutine, se déroule comme elle a été planifiée. Il y a aucune raison de s’inquiéter. La cause de notre pays est bonne. On va mener cette opération jusqu’au bout.
RLS : Aujourd’hui, l’ambassade de la Russie a effectué une visite inopinée au sein de Radio Lengo Songo. Quelle est donc la vision de l’ambassade de Russie en Centrafrique, dans le cadre d’appui au personnel de cette jeune Radio, afin de faire face à la contre-offensive médiatique des États-Unis, de la France, ou de l’Occident tout court, qui ont décidé de contrecarrer l’avancée Russe en Afrique, principalement en République centrafricaine.
IV : Tout d’abord, je voudrais bien remercier les Journalistes de la Radio Lengo Songo pour le travail qu’ils font. Parce que nous apprécions beaucoup vos activités. Vous contribuer largement au renforcement de l’amitié entre la Russie et la République centrafricaine. Et dans le cadre de la coopération en matière des médias, je pense que mon pays est prêt à proposer aux journalistes Centrafricains des bourses pour la formation continue, des ateliers et des stages en Russie.
RLS : Votre mot de fin à l’endroit du peuple centrafricain qui aspire à la pleine souveraineté et au développement.
IV : Je dois avouer que j’aime beaucoup mon travail. En République centrafricaine, c’est mon premier déplacement à l’étranger, j’apprécie beaucoup l’expérience que je peux recevoir ici. J’ai découverts en Centrafrique beaucoup de choses. J’ai trouvé beaucoup d’amis. Là je ne peux pas imaginer ma vie sans la Centrafrique et les Centrafricains.
Monsieur Ilin Vladislav, je rappelle à nos auditeurs que vous êtes le Consul de l’Ambassade de Russie en Centrafrique, Radio Lengo Songo vous remercie.
Par Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna