Le samedi 20 août 2022, une partie de la population de la Commune de Bimbo en colère, a manifesté son ras-le-bol en stoppant les véhicules de la Minusca en pleine circulation pour manifester leur mécontentement.
Cela n’est pas nouveau en Centrafrique. La Minusca, depuis son arrivée dans le pays, au plus fort de la crise, a fait l’objet de plusieurs critiques acerbes venant de la part des populations de plusieurs villes de province qui se sentaient parfois abandonner par les forces de «maintien de la paix» face aux groupes de bandits sans foi ni loi.
Après quelques moments de répit, une partie de la population de la Commune de Bimbo, ont brisé le silence pour dénoncer l’inaction de certains contingents de la Minusca sur le terrain qui cherchent souvent des alibis pour se justifier par rapport à la protection de la population civile.
Un exemple palpable, au cours de la récente conférence de presse hebdomadaire de la Minusca du mercredi 17 août 2022, animée personnellement par Valentine Rugwabiza, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies et cheffe de la Minusca en Centrafrique, celle-ci a justifié que les mauvais états des routes des villes de province sont à l’origine du retard des forces de la Minusca sur le terrain.
Or, ce que la Minusca n’a pas pris en compte, c’est dans ces mêmes conditions que des éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA), malgré sous équipés avec leurs alliés Rwandais et Russes, font un travail remarquable sur le terrain dans le souci de protéger les populations civiles.
A titre de rappel, à l’époque de Mankeur Ndiaye, l’ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Centrafrique, plusieurs contingents de la Minusca sont accusés de collusion avec les groupes armés dans les villes de province, notamment à Ngakobo, Alindao, Kouango, Bria, Mbrès, Nzako et autres.
D’ailleurs, les évènements qui se sont survenus dans la localité de Boyo en décembre 2021, ont dit long. Plusieurs experts ont dénoncé un laxisme de la part des forces de la Minusca qui auraient laissé des civils massacrés par des milices Anti-balaka, alors qu’il existait une base temporaire de la Minusca non loin de cette localité.
Ces habitants de la Commune de Bimbo qui ont manifesté leur colère, exige aux forces de la Minusca la neutralisation de tous les groupes armés sur le territoire centrafricain. Car, c’est le souhait de tout le peuple centrafricain sans exception.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaina