Une page de l’histoire de la République centrafricaine va être bientôt tournée avec l’annonce d’ici la semaine prochaine des derniers 130 éléments français basés à M’Poko. Ce retrait définitif marquera un début d’indépendance de la RCA, après s’être prise en otage par cette puissance coloniale 62 ans.
Ce retrait n’est du fait de hasard. La présence militaire de la France en Afrique francophone en général et en République centrafricaine en particulier, a montré ses limites. Car ces pays Africains ont constaté avec amertume que cette présence militaire française n’a jamais profité aux peuples Africains, du fait que ces pays colonisés par la France sont restés tous aujourd’hui sous-développés par rapport à des pays colonisés par les Anglais ou les Espagnoles.
D’après un article du journal français dénommé «Africa Intelligence» mis à jour le 25 août 2022, le président français Emmanuel Macron devrait annoncer d’ici la semaine prochaine la fermeture de la Mission Logistique de Bangui-M’Poko. Si cela s’avère, c’est dire que la RCA est le deuxième pays d’Afrique francophone après le Mali que la France se retire après avoir martyrisée les peuples de ces pays.
Il faut mentionner que l’état-major ne confirme pas encore le retrait imminent des Français de la RCA
Depuis 2018, avec le retour de la Russie en Afrique, principalement en République centrafricaine, la France a compris aisément qu’elle a beaucoup fait du mal au peuple centrafricain. Cette présence Russe gêne et la France a demandé aux autorités centrafricaines décréter le retrait de la Russie.
Les autorités françaises, en commençant par son président, Emmanuel Macron, le ministre français des Affaires Etrangères à l’époque, Jean Yves Le Drian, considèrent les instructeurs Russes comme de «mercenaires du groupe Wagner». Or, ces instructeurs Russes ont reçu le quitus de Conseil de sécurité des Nations Unies pour pouvoir former les éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Et c’était aussi une manière de pousser les Centrafricains à détester ces instructeurs Russes.
Par la suite, les autorités centrafricaines ont décidé unanimement de justifier la présence dans leur pays, ce qui est devenu un crime de lèse-majesté. Comme si cela ne suffisait pas, en 2019, la France a jugé par mauvaise foi de suspendre son appui budgétaire et son accord de défense à la République centrafricaine.
Le 13 janvier 2021, la capitale Bangui a été attaquée par une horde de mercenaires sans foi ni loi, sous la coordination de l’ancien président centrafricain, le tristement célèbre François Bozizé Yangouvonda. Devant cette situation d’urgence, le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra a sollicité l’aide de la communauté internationale, y compris la France à intervenir pour défendre la jeune démocratie centrafricaine. Malheureusement, la France a affiché un refus catégorique. C’est seulement, la Rwanda, la Russie et la Minusca qui se sont entrés en jeu pour neutraliser tous ces criminels patentés de Bangui, jusqu’aux frontières de la RCA. A ce jour, la Russie s’est portée garante aux côtés des Forces de Défense et de Sécurité, à travers des formations, en appuis logistiques et en hommes sur le terrain.
Malgré plusieurs tractations des autorités centrafricaines pour faire comprendre à cette France la nécessité du peuple centrafricain qui n’aspire qu’à la paix, à la réconciliation et le vivre ensemble, la France continue de réclamer le départ des instructeurs Russes de la RCA.
Puisque les Centrafricains font confiance à leurs autorités, commencent à manifester leurs mécontentement contre la politique française à travers les réseaux sociaux et dans des interventions de plusieurs leaders des associations de la société civile et certains partis politiques.
Qu’est-ce que le peuple centrafricain a besoin ? Seulement, la paix, la réconciliation et le vivre ensemble. A ce jour, ce retrait de la France est un non évènement. Car, la République centrafricaine fonctionne depuis trois (3) années aujourd’hui sans l’aide budgétaire de la France.
A cet effet, les Centrafricains doivent être sur leur garde, vigilants dans le seul but de protéger leur seul pays en partage.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaina