Le sujet qui défraie la chronique ces derniers moments, c’est la question de révision ou de changement de la Constitution de la République centrafricaine du 30 mars 2016. Le débat est désormais houleux entre pouvoir, une partie de l’opposition et celle de la société civile.
Après quelques moments de répit, le ministre délégué, Conseiller en communication et porte-parole de la présidence de la République, Albert Yaloké Mokpème, a brisé le silence au cours d’une conférence de presse le vendredi 02 septembre 2022 pour se prononcer sur cette question. Pour le porte-parole de la présidence de la République, l’annonce du retrait de certaines entités de comité de rédaction de la nouvelle Constitution, n’aura pas d’effet sur ledit comité.
D’entrée de jeu, Albert Yaloké Mokpème, a d’abord replacé toutes les démarches entreprises actuellement, sont prévues effectivement par la Constitution de la République centrafricaine du 30 mars 2016, «dans le cadre de la révision, de la modification, ou même de la réécriture d’une nouvelle Constitution, tout cela est prévue par la loi fondamentale. C’est pour cela que le président de la République, dans son discours, a déclaré avoir pris acte de toutes ces manifestations», a-t-il souligné. Parce que l’initiative d’une révision ou d’une modification, renvient concurremment au président de la République, à l’Assemblée nationale, pour ne pas dire le parlement.
Dans ce cas, puisque la souveraineté nationale appartient au peuple, c’est pourquoi l’on a enregistré des manifestations de la population à Bangui, ainsi que dans les villes de provinces en faveur d’un référendum constitutionnel. «C’est l’ampleur de ces manifestations qui fait dire au président de la République de prendre acte de cette volonté», a déclaré Albert Yaloké Mokpème.
C’est l’occasion pour le porte-parole de la présidence de préciser que l’initiative de changement de la Constitution, n’est pas venue exclusivement du président de la République, mais plutôt de certains élus de la nation et surtout du peuple qui a exprimé à plusieurs reprises sa volonté à travers les marches. Et ces initiatives ont été entendues par le président Touadéra qui, le 26 août 2022, a signé un Décret portant création d’un Comité de Rédaction de la Nouvelle Constitution de la République centrafricaine.
Mais, lorsqu’on parle de Constitution, ceux qui s’y opposent, notamment certains leaders politiques véreux qui se sont réunis au sein du «Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution» (BRDC), soulèvent malheureusement la question de 3èmemandat du président Touadéra. Alors que cette question n’est pas à l’ordre du jour.
Pour Albert Yaloké Mokpème, une Constitution n’est pas une loi biblique. Dans plusieurs pays du monde, il y a eu des modifications de la Constitution. Pourquoi c’est en République centrafricaine que cela devient un problème d’Etat. Dans cette situation, il faut noter que l’annonce du retrait de certaines entités du Comité de rédaction de la nouvelle Constitution de la RCA, n’aura pas d’effet sur le travail de ce comité qui travaillera durant trois (3) mois afin de sortir une proposition d’une nouvelle Constitution.
Face à la résistance de certains éternels insatisfaits, le porte-parole de la présidence de la République a levé l’équivoque sur la manière de composer la Cour Constitutionnelle de la République centrafricaine. «La Cour Suprême aux Etats-Unis, ce n’est pas des juges professionnels. En France, c’est le Conseil Constitutionnel qui est composé de neuf (9) membres. Trois (3) nommés par le président de la République, trois (3) nommés par le président de l’Assemblée nationale, trois (3) nommés par le président du Sénat». C’est pour dire que les membres de la Cour Constitutionnelle doivent venir des élus du peuple dans une vraie démocratie.
Lorsque jette un coup de projecteur sur les membres de la Cour Constitutionnelle de la République centrafricaine, ils ne proviennent pas des élus du peuple. Ils sont nommés par leurs pairs. «C’est dire que rien n’est immuable. La loi est faite par les hommes. Nous évoluons avec le temps. Si l’on constate qu’il y a des manquements, mais il faut réfléchir», a déclaré le porte-parole de la présidence de la République.
Il y a lieu de rappeler aux éternels insatisfaits de la République centrafricaine qui projettent barrer la route au projet de changement de la Constitution que l’Union Européenne a donné son caution pour l’organisation d’un référendum constitutionnel. Dans une note rendue publique le 30 août 2022, la porte-parole de l’Union Européenne a déclaré que «l’Union Européenne prend note de l’annonce de la possible tenue d’un référendum visant à apporter des modifications à la Constitution. Tout changement apporté à la Constitution relève de la souveraineté nationale. Il est toutefois essentiel qu’un tel processus respecte les mandats et l’indépendance des institutions nationales impliquées, en pleine transparence. Par ailleurs, une consultation populaire inclusive, crédible et paisible doit s’appuyer sur un respect scrupuleux pour les libertés d’expression, d’emblée et des médias».
La position affichée par l’Union Européenne au soutien à un référendum constitutionnel, doit servir de leçon aux leaders du BRDC et certaines marionnettes de l’Occident qui sont tapis dans l’ombre.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna