Le gouvernement centrafricain, via le ministère de la Santé et de la Population, a réagi pour couper court aux rumeurs qui circulent comment quoi la population serait abandonnée à son triste sort après le retrait de l’ONG internationale «Médecins Sans Frontières» de Kabo dans l’Ouham-Fafa le 1er octobre 2022.
Dans un communiqué rendu public le 30 septembre dernier, l’ONG internationale «Médecins Sans Frontières» (MSF), a annoncé son retrait de la localité de Kabo dans la préfecture de l’Ouham-Fafa au Nord de la République centrafricaine le 1er octobre 2022.
Cependant, après 16 ans de soutien médical et humanitaire à la population que cette ONG médicale internationale a transféré la gestion de l’hôpital de Kabo au ministère de la Santé, selon leur communiqué.
Et le document d’ajouter que ce retrait fait suite non seulement à une suspension temporaire de ses services au début du mois de février 2022, due à des attaques des hommes armés non identifiés contre son personnel et sa structure, mais aussi et surtout à l’état dégradé des routes, ainsi que la fermeture de l’aérodrome de Kabo au début de l’année 2021.
Cette décision a plongé la population de cette localité, ainsi que celle des villes périphériques dans des inquiétudes qui pensent pour leur part que c’est un abandon.
C’est dans cette optique qu’au cours d’une rencontre avec la presse le mercredi 05 octobre 2022, le ministre centrafricain de la Santé, Dr Pierre Somsé a précisé que c’est au gouvernement d’assurer les conditions durables de santé à la population, et non «MSF» qui est venu dans un contexte humanitaire. «Le rôle du gouvernement est de sauver la population et non de la mettre dans des situations difficiles. Aujourd’hui, pendant 15 ans, il n’y a pas eu de médecin à Kabo et il y a un an, nous avons envoyé un médecin à Kabo. Il n’y a jamais eu d’ambulance à Kabo, à Sido à Markouda, et nous avons envoyé des ambulances là-bas. MSF n’a jamais mis d’ambulances, ni recruter un médecin là-bas. Ce n’est pas une question de compétence entre MSF et le gouvernement. Le rôle du gouvernement est d’assurer les conditions durables de santé à la population et MSF est allé à Kabo dans de contexte humanitaire il n’est pas allé pour rester éternellement. Et nous, notre politique aujourd’hui, est de faire en sorte qu’il y ait un système de santé durable. Le système humanitaire n’est pas durable. Quand il y ait un problème ou une crise, il se retire et s’il se retire, il laisse la population à qui ?», s’interroge le membre du gouvernement.
Par ailleurs, avec la gratuité des consultations, la prise en charge des soins pédiatriques jusqu’à 15 ans, les urgences pour les victimes de violence, le suivi des patients de VIH, la tuberculose et autres maladies chroniques que MSF offre à la population, son départ n’a aucun impact. Car, des mesures ont été prises pour garantir des conditions stables de santé à la population.
C’est ce qu’a déclaré Dr Pierre Somsé, «qu’est-ce que le MSF a apporté et qui n’est pas resté là-bas. Je vous dis que c’est de la politique que je ne peux pas vous donner les détails. Aujourd’hui, il y a un groupe de jeunes peulhs qui ont été mobilisés là-bas et qui sont en train de faire cette propagande. Le gouvernement est responsable de la santé de la population et le gouvernement assume pleinement le changement qui a eu lieu là-bas. Je rassure la population de Kabo que nous travaillons en âme et conscience. Cette décision a été prise pour garantir des conditions stables de santé à la population. Donc, soyons tous rassurés. Il n’y a pas de problèmes. Ce sont des gens qui veulent faire de ça un problème», a-t-il répliqué avec un ton serein.
Il est à noter que le «MSF» a passé 16 ans d’appui sanitaire et humanitaire auprès de la population de Kabo. Pendant ces années, ses équipes ont traité plus de 830.000 patients contre le paludisme, assisté environs 21.000 accouchements, effectués presque 10.200 consultations de santé mentale et réalisé plus de 3.000 actes chirurgicaux. C’est au début de l’année que cette organisation internationale menaçait de quitter la ville et des périphéries pour des raisons d’attaques ciblés des hommes armés contre son personnel local et ses structures.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo