Quelques semaines après la décision de la Cour Constitutionnelle du 23 septembre 2022, dont certains observateurs jugent parcellaire et partiale, la tension ne baisse pas d’un cran, même si le président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji, de son côté a déclaré clos les débats relatifs au changement de la Constitution de la République centrafricaine du 30 mars 2016. Le Front Populaire «Zô Kwe Zô» de Mouammar Bengué-Bossin et le «Front Républicain» de Héritier Doneng ne décolèrent pas suite à cette décision qu’ils qualifient de politique.
Ces deux plateformes, à savoir le «Front Populaire Zô Kwe Zo» et le «Front Rpéulbicain», aux côtés d’autres plateformes et associations politiques, comme le MLPC Courant Originel, représenté par son Rapporteur général, Landry Makokpala, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), représenté par Daniel Langandji, la plateforme «Bê Oko», représenté par Me Abaham Pierre Mbokani, Christian Lengbé qui est Vice-président du parti MOUNI, Cyriaque Azouassa de APPAP et d’autres invités de marque, ont échangé le samedi 08 octobre 2022 avec la presse sur la situation politique de l’heure en République centrafricaine.
L’occasion a permis à chaque intervenant et notamment à Mouammar Bengué-Bossin, Politicologue de formation, en sa qualité d’historien centrafricain, de passer au peigne fin et aux cribles l’histoire de la République centrafricaine depuis son indépendance, c’est-à-dire depuis l’époque de Boganda jusqu’à ce jour. Même si l’ordre du jour s’est focalisé sur deux (2) points saillants à savoir, les en-dessous de la décision de la Cour Constitutionnelle Constitution jugée politique par bon nombre des Centrafricains et la situation sociopolitique de l’heure, certains intervenants ont profité de l’occasion pour mettre à la disposition du public certaines informations phares qui risqueraient fort de déstabiliser le pays.
Pour Mouammar Bengué-Bossin, la décision de la Cour Constitutionnelle du 23 septembre 2022 déclarant inconstitutionnels les décrets relatifs à la mise en place du comité de rédaction de la nouvelle Constitution est politique.
Cependant, les membres du BRDC, interprètent gauchement la décision de la Cour Constitutionnelle ces derniers temps. Pour eux, le président Touadéra, suite à la décision de la Cour Constitutionnelle du 23 septembre 2022, ne peut plus relancer un projet de révision ou de changement de la Constitutionnelle. Or, ce qu’ils ne savent pas, la Constitution de la République centrafricaine du 30 mars 2016 et le Code électoral ont prévu l’organisation d’un référendum constitutionnel et c’est le président de la République est habilité à le faire.
Cet aspect de la chose, n’a pas laissé Mouammar Bengué-Bossin indifférent. Selon lui, les membres du BRDC, du G-16 et les Juges de la Cour Constitutionnelle, pensent que l’actuel président de la République, ne peut pas soumettre le projet d’une nouvelle Constitution. Parce qu’il n’y a pas de procédure d’abrogation prévue. C’est de la politique ! Cela ne vient pas du droit ! «Même les lois organiques ou ordinaires qui sont censées être moins durables qu’une Constitution, ne prévoient jamais leurs propres procédures d’abrogation. Et il n’existe nulle part dans le monde qu’une Constitution qui soit éternelle. Toute œuvre humaine est faillible. Et quand le chef de l’Etat en poste, démocratiquement élu surtout, estime que la Constitution dans son pays n’a pas mieux d’être, il demande le peuple par référendum. Le peuple peut voter OUI ou NON». Or, selon la Cour Constitutionnelle dans sa décision, dans le Chapitre 2 du pouvoir du président de la République, selon cette Cour, il y a aucune disposition qui permet au président de la République soit de changer de Constitution ou de convoquer une Constitution. C’est-à-dire que selon la Cour Constitutionnelle, la Constitution de la RCA est éternelle. Cela est une mauvaise interprétation restrictive de la part de la Cour Constitutionnelle.
Et ce dernier d’ajouter qu’il y avait une interdiction à caractère général et absolu prononcée par la Cour Constitutionnelle. Or, en droit, cela est élémentaire. Toute interdiction à caractère général et absolu est nul et de nul effet. Ce que la France à travers la Cour Constitutionnelle fait, plait à Nicolas Tiangaye, à Martin Ziguélé, à Crépin Mboli-Goumba. Mais, un vrai Africain digne de ce nom, ne veut pas qu’on fasse cela à son pays. Comme Boganda, comme Lumumba, ne peuvent être en colère.
Certains intervenants qui ont pris la parole à cette occasion, à l’image d’un des Conseillers du président Touadéra, Sébastien Wénézoui, a révélé qu’à ce jour, le président Touadéra est seul et soutenu seulement par son Peuple qui l’a élu et réélu. «L’entourage du président Touadéra est pollué. Au niveau de la présidence de la République, principalement, dans l’enceinte du palais de la Renaissance, il y a beaucoup de traitres. Cela n’est pas un secret», a soulevé Sébastien Wénézoui sous les bruits d’applaudissements assourdissants.
Ces genres de conférences doivent être organisés chaque mois afin de permettre un éveil de conscience du peuple Centrafricain manipulé qui a été pris en otage depuis plusieurs décennies par l’Occident avec la complicité des valets et des caches sexes qui s’agitent ces derniers contre le «Nouvel Ordre Centrafricain». Il faut que cela cesse !
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna