Le monde célèbre le 11 octobre de chaque année, la Journée Internationale des Jeunes Filles. Cette journée est créée par la résolution des Nations-Unies, a pour objectif de porter une attention particulaire sur les filles du monde entier qui continuent de faire face à des défis sans précédent, en ce qui concerne leur éducation, leur bien-être physique et mental et leurs protections nécessaires, afin de mener une vie sans risque de violence.
En Centrafrique, aucune activité n’a vu le jour, et la plupart des jeunes filles en général et surtout celles qui vivent avec handicap en particulier, continuent de faire face à des difficultés qui jouent énormément sur leur éducation.
Rufin Goumba, Directeur du centre de formation des aveugles et de l’école des sourds muets, présente la situation des jeunes filles de son établissement, «la Journée Internationale des Jeunes Filles en général, et les filles vivant avec handicap, sont aussi des filles comme tout autre qui ont besoin de bénéficier du savoir. La transmission du savoir par le biais de l’école, c’est une aspiration légitime et fondamentale. Donc, nos jeunes filles sont nombreuses à s’inscrire. Cette année, les inscriptions tardent encore et comparativement à l’année dernière, nous avons enregistré la présence de 43 jeunes filles qui vivent avec handicap et qui ont fortement besoin d’aller à l’école», a-t-il présenté.
Et celui-ci de poursuivre que «naturellement les filles ont beaucoup de problèmes, surtout que ce sont elles qui sont à la base de reproduction. On enregistre effectivement des cas de violences, des cas de grossesses qui sont à l’origine de la déperdition scolaire. C’est pourquoi on essaie de mettre des garde-fous pour empêcher, mais le plus souvent ça arrive. Si vous prenez les filles qui commencent au niveau de CP1 ici, pour arriver au CM2, parfois nous avons toujours enregistré de cas de grossesse qui freine l’école», a constaté Rufin Goumba.
Par ailleurs, cette journée qui est méconnue par beaucoup de filles, en République centrafricaine, d’autres pensent que c’est une occasion d’interpeller les autorités du pays à relever les défis concernant l’éducation des filles en situation difficile. Malgré l’accent qui est mis sur l’éducation des filles gratuitement, ce problème demeure une fiction à cause de distance parcourue par certaines filles pour se rendre dans leur établissement.
Ce qui impact parfois négativement sur leurs études. C’est ce que témoignent ici Stéphanie Leticia Ourendji et Tabina Gaizou, respectivement Elèves en classe de 2nde AB et terminale G-1 A au lycée Technique de Bangui. «J’habite PK 12. Pour être à l’heure à l’école, je sors tôt le matin pour attraper un bus et parfois pour avoir le bus, c’est un peu difficile. Ce qui fait que je n’arrive pas à prendre les cours des premières heures. A l’occasion de cette journée, je demande aux autorités de veiller sur nos études, en nous facilitant le transport».
Même réaction du côté de Tabina Gaïzouka,élève en classe de terminale G-1 A au lycée Technique de Bangui, «j’habite à Bimbo au niveau de Songodé. Pour me rendre à l’école, il faut que je parte au niveau de PK 9 pour attraper un bus et c’est difficile. Et quand une fille a des difficultés pour se rendre à l’école, cela peut avoir des répercussions directes sur ses études. C’est pourquoi, je demande au gouvernement de nous faciliter la tâche pour ne pas qu’il y ait trop d’analphabète dans ce pays», a-t-elle lancé.
Il convient de noter que c’était le 19 décembre 2011 que l’Assemblée générale des Nations-Unies, à travers la résolution 66-170 du 11 octobre 2011, a déclaré cette journée, afin de reconnaitre les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde. Pour ce faire, la situation générale des jeunes filles en République centrafricaine laisse à désirer.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo