Sur initiative du «Front Républicain», le mouvement «Centrafrique d’Abord», la «Galaxie nationale», le «Cercle de Réflexion pour une Constitution Républicaine» (CRCR) et plusieurs autres groupements de la société civile, ils étaient plusieurs milliers de Centrafricains qui ont battu le pavé dans la matinée du samedi 22 octobre 2022 pour exiger l’abrogation du Décret N° 17.114 du 17 avril 2017, entérinant les membres de la Cour Constitutionnelle et réclame par la même occasion la convocation d’un référendum pour les réformes institutionnelles en République centrafricaine.
En effet, la journée de ce samedi 22 octobre 2022 est décisive dans l’histoire de la RCA. Après l’annulation des Décrets portant mise en place d’un comité de rédaction d’une nouvelle Constitution en Centrafrique le 23 septembre 2022 par la Cour Constitutionnelle qui est susceptibles d’aucun recours, les mouvements comme le «Front Républicain», le mouvement «Centrafrique d’Abord», la «Galaxie nationale», le «Cercle de Réflexion pour une Constitution Républicaine» ne reculent pas.
On les compte par plusieurs centaines de milliers, tous des Centrafricains qui ont pris part à une grande marche à travers tout le pays pour réclamer une nouvelle Constitution. A Bangui, ils sont plusieurs milliers venus des quatre coins de la capitale centrafricaine et ses environs pour réclamer du président Touadéra la convocation d’un référendum constitutionnel. Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra est aussi présent à cette manifestation pour recevoir le mémorandum de la part de ces Centrafricains.
Cependant, Hyppolyte Ngaté, Coordonnateur du «Cercle de Réflexion pour une Constitution Républicaine», dans sa déclaration, demande l’abrogation du Décret entérinant la désignation des membres de la Cour Constitutionnelle. «Nous vous demandons monsieur le Président de la République d’abroger le Décret numéro 17.114 du 22 avril 2017, entérinant la désignation des membres de la Cour Constitutionnelle, et d’organiser dans un délai de trente jours un référendum en vue d’une réforme institutionnelle. Dans le cas contraire, vous serez victime d’un coup d’Etat constitutionnel», a-t-il lâché.
Sous une acclamation assourdissant, le président Touadéra prend la parole pour répondre à la préoccupation de ses compatriotes, «je n’ai pas beaucoup de choses à vous dire. J’ai appris que vous avez fait la marche pour être là. Vous m’avez appelé. Je viens pour vous écouter. C’est cela la démocratie. Vous m’avez appelé, je viens pour écouter aussi ce que vous avez à me dire. C’est pourquoi je suis là. J’ai entendu un leader de la jeunesse qui m’a fixé un délai pour convoquer le référendum constitutionnel. Je voulais bien vous dire que la nouvelle Centrafrique que nous voulons est un pays de droit. Je vous ai déjà écouté. Nous allons réfléchir sur ce que vous avez dit. Quand le moment viendra, je ne sais pas si ce sera dans un bref délai ou dans le futur. Car, le travail du pays ne se fait pas dans la précipitation. La démocratie nous demande de travailler avec l’aspiration de la population. Je viendrai vous donner une réponse à cette problématique», a répondu le président Touadéra sous des acclamations.
Au passage, après la décision de la Cour Constitutionnelle annulant les Décrets de la mise en place d’un comté de rédaction de la nouvelle Constitution, les débats sont loin d’être clos. A l’allure où vont les choses, la RCA risque d’avoir sa nouvelle Constitution tant souhaitée par le peuple Centrafricain avant la fin du mandat du président Faustin Archange Touadéra, c’est à dire avant 2026.
Theoneste Pounika