Tout se passe aujourd’hui comme si la République Centrafricaine n’a pas fini d’enterrer ses vieux démons. Le ratissage du territoire national par la vaillante armée nationale, appuyée en cela par les forces alliées et les forces de sécurité intérieures, favorisant le rétablissement de la paix et la sécurité, et la relance de l’économie, a semblé réveiller ces démons. Les agissements d’une certaine opposition démocratique sur financement de son mentor la France, adoubés par le récent attentat terroriste de Bossangoa a semblé créer un climat d’incertitude dans le pays. Ces derniers temps, des sources concordantes font état de l’imminence d’une attaque armée préparée de l’extérieur contre le peuple centrafricain. L’entretient avec le Directeur de Publication du Journal Adrénaline Info, Dieudonné Anicet LAPPEL, se focalisera sur les enjeux de cette situation sécuritaire.
Radio Lengo Songo (RLS) : Monsieur Anicet LAPPEL, bonjour ! Des organisations de la société civile, entre autres l’Association AZIMUT ne cessent de dénoncer l’imminence d’une attaque préparée de l’extérieur, notamment à partir des pays frontaliers comme le Tchad, le Soudan, le Congo, contre la République centrafricaine et son peuple. Est-ce que cela vous surprend-t-il ?
Dieudonné Anicet LAPPEL (DAL) : Bonjour Monsieur le Journaliste ! Je crois que ni moi ni un Centrafricain autre ne peut être surpris d’entendre ces rumeurs d’attaques imminentes contre notre pays. Mais, c’est qui est intéressant, c’est que tout ce qui se complote actuellement n’aura aucun effet. Notre armée est en train de monter en puissance. Elle est appuyée par les alliés de la Forces spéciales Rwandaises et les Instructeurs Russes. Grâce à cette montée en puissance, notre armée a pu anéantir, voire bouter hors de notre territoire tous les quatorze groupes armés réduits aujourd’hui à un groupuscule de bandits qui agissent en guérillas.
Ce qu’il faut savoir, c’est que la République Centrafricaine constitue aujourd’hui un modèle pour l’émancipation de l’Afrique francophone. A partir des souffrances qui nous sont infligés avant, pendant et après l’indépendance, le peuple africain est révolté à partir d’un signe précurseur qui se réalise au niveau de la République Centrafricaine. Et, ceux qui sont nos bourreaux et les ennemies de la paix savent qu’à partir de cette dynamique, les autres pays africains suivront l’exemple pour abandonner la France à son triste sort. C’est pourquoi, ces vieux démons de la division qui soutiennent, tapis dans l’ombre, l’insécurité permanente au niveau de la République Centrafricaine, continuent de se mobiliser à partir des pays voisins, le Tchad, le Soudan, le Congo pour faire partir celui qui constitue l’espoir du peuple centrafricain, Pr. Faustin Archange TOUADERA pour qu’on nomme un homme de sales besognes de la France à la place de ce digne Fils du pays.
RLS : Pas plus tard que le 28 novembre dernier, une attaque terroriste a visé la population et l’usine de coton de Bossangoa. Ne croyez-vous pas que cela n’est qu’un test pour la future action des ennemies de la paix ?
DAL : Nous avions déjà, dès le début, dénoncé certaines des dispositions de la dernière résolution des Nations unies concernant le survol nocturne des avions de la MINUSCA. Or, ici en Centrafrique, l’on sait que la quasi-totalité du territoire nationale est aujourd’hui sécurisée par les forces loyalistes. Mais, pourquoi, à de telles périodes, la MINUSCA voudrait à ce que le Gouvernement l’autorise à survoler le pays pendant la nuit ? C’est tout simplement pour masquer et faire infiltrer les ennemies de la paix au niveau de la République Centrafricaine, afin de déstabiliser le pouvoir en place.
Dans nos dénonciations, on avait souligné que la France pourrait utiliser l’emblème de la MINUSCA pour faire atterrir au niveau de nos aéroports des mercenaires étrangers pour déstabiliser le régime en place en Centrafrique. Mais, cela n’a pas duré. Nous avons été tous témoins de ce qui s’est passé le 28 novembre dernier à Bossangoa à 2 heures 50 minutes. L’attaque de cette ville, notamment le site d’égrainage de coton de Bossangoa et la base militaire des FACA avec leurs alliés Russes ne cache pas la volonté des ennemies de la paix d’anéantir le choix fait par le peuple d’avoir sollicité le soutien de la Fédération de Russie en abandonnant cette France mercantiliste à son triste sort. C’est pour dire au peuple centrafricain qu’il va payer les conséquences de son choix, alors que le peuple est déjà bien conscient de la manœuvre.
Quand la France avait suspendu l’aide budgétaire, elle avait en même temps demandé à l’Union européenne et à d’autres institutions internationales d’en faire autant. Mais, c’est mal connaitre les Centrafricains, car nous avons vu les efforts déployés par le Gouvernement, afin de répondre à certaines exigences régaliennes de l’Etat telles que les mesures d’austérité prises pour réduire le train de vie de l’Etat débouchant ainsi sur des résultats probants tels que le paiement régulier des salaires aux Fonctionnaires et Agents de l’Etat, le versement régulier des bourses et pensions.
Donc, toutes les manœuvres que nous suivons proviennent de l’extérieur. C’est pourquoi, la communauté internationale doit veiller, en ce qui la concerne, pour la stabilité en RCA.
RLS : Evoquer l’appui des grandes puissances nous amène au nouveau mandat de la MINUSCA, par la résolution 2659, qui inscrit en bonne place la protection des civils. Sachant que le Centrafricain en a déjà marre des conflits armés, que dites-vous de cette mission de l’ONU qui brille au contraire dans l’approvisionnement en armes des groupes armés pour venir massacrer les civils ?
DAL : J’en ai toujours dit à qui voudrait l’entendre que la MINUSCA n’est pas la solution à la résolution de la crise centrafricaine. Cette mission onusienne est complice de beaucoup de choses. Lorsque la communauté internationale a pu mobiliser une somme importante pour remettre sur pied l’Etat centrafricain qui a été, trois décennies durant par des guerres fratricides, la MINUSCA en son sens étiologique dit beaucoup de choses : une mission multidimensionnelle qui devrait prendre en compte tous les problèmes des Centrafricains. C’est-à-dire qu’en principe, ce sont les Centrafricains qui devraient bénéficier des retombées de la MINUSCA. Malheureusement qu’est-ce qu’on constate aujourd’hui ? Ce ne sont que des expatriés qui font venir encore leurs propres parents et qui travaillent en lieu et place des Centrafricains, avec des trains de vie insolents. Et pourtant, les Centrafricains sont des génies ; et, on prend des analphabètes qu’on nomme des responsables à la tête des services de la MINUSCA.
L’on comprend alors que tout ce micmac vise à absorber toute l’enveloppe que la communauté internationale a mobilisée pour le peuple centrafricain. Et, derrière tout cela, il est question de pérenniser la crise en Centrafrique. D’ailleurs, c’est cela qui explique les nombreux appels des Centrafricains pour renvoyer la MINUSCA dans leur pays.
Lorsqu’il y avait les Républicains au pouvoir aux Etats-Unis, je voudrais faire allusion au président sortant Donald Trump, les Etats-Unis ont suspendu leur appui à la MINUSCA. Cet acte des Etats-Unis a permis une accalmie générale, et tout le monde s’était retrouvé. Mais, maintenant avec les Démocrates au pouvoir, c’est le désordre qui s’installe, car justement la Démocratie sous-tend la médiation, et il y a la médiation que lorsqu’il y a les conflits. S’il n’y a pas de conflits, il faut donc en créer pour faire exercer la démocratie. A ce niveau, nous pensons que la République Centrafricaine est bel et bien victime de complot international.
L’on se souvient qu’à un moment récent, lorsque les forces loyalistes et alliés ont empêché le déplacement de certains contingents de la MINUSCA dans certaines localités, la MINUSCA se plaignait alors que la population elle, se réjouissait de la stabilité retrouvée sans la MINUSCA. Il faut être vigilent, la solution durable à la crise centrafricaine, c’est le départ de la MINUSCA qui a perdu tout son sens étymologique.
RLS : Une attaque extérieure contre la République centrafricaine et son peuple ne saurait se réaliser sans implication des gens de l’intérieur. Alors que nous assistons, depuis quelques temps, aux agissements d’une frange de l’opposition démocratique retranchée dans le BRDC et le CRT. Qu’en pensez-vous ?
DAL : Il y a une frange d’hommes politiques centrafricains qui devraient accepter, en principe ce que c’est que l’alternance politique en cédant justement leur fauteuil à la nouvelle classe des élites qui puissent relever les défis de l’heure et donner le meilleur pour le développement de la République Centrafricaine. Je le dis ainsi parce que beaucoup d’entre eux font la confusion entre l’ennemie et l’adversaire politique. Autrement dit, pour ceux-là, être dans l’opposition, c’est de voir en noir tout ce qui se fait de salutaire pour la République. L’intérêt supérieur de la Nation n’est guère leur préoccupation première ; mais plutôt l’accession au pouvoir par tous les moyens et surtout par la souffrance du peuple qu’ils prétendent gouverner.
RLS : Dieudonné Anicet LAPPEL, merci.
Propos recueillis par Marcelin ENDJIKELE KOSSIKAKO