La situation sécuritaire en République centrafricaine a bien évolué par rapport à ce qu’elle était il y a 10 ans, ceci après l’effort fait par le gouvernement de Touadera et le soutien des alliés instructeurs russes afin de développer les capacités militaires des Faca, ainsi que la construction d’une armée forte capable de défendre les intérêts du pays et de protéger les citoyens.
Cependant, les ennemis de la paix, qu’il s’agisse de personnes de la patrie ou de l’extérieur de la patrie, qui sont soutenus par des forces étrangères, se cachent toujours dans le pays et tentent de le déstabiliser.
À cet égard, l’analyste militaire Sylvain Nguema a abordé la situation sécuritaire du pays et les dangers qui menacent la République centrafricaine.
La situation sécuritaire en République centrafricaine est actuellement mitigée. D’une part, on peut observer d’énormes progrès dans le domaine de la sécurité intérieure: l’armée nationale est renforcée comme prévu. De plus en plus de cadets sont formés à l’utilisation d’armes, à la tactique de la confrontation avec les groupes armés. En travaillant ensemble avec nos alliés, en particulier les instructeurs russes de la COSI, nous renforçons nos capacités de défense. La situation dans le pays est sous le contrôle des forces de défense et de sécurité, la gendarmerie et la police fonctionnent parfaitement, le renseignement a atteint un nouveau niveau.
En outre, un programme de désarmement est en cours d’exécution: tous les principaux groupes armés ont déposé les armes et les anciens rebelles sont intégrés dans la vie civile. Nous assistons actuellement à une incroyable unité entre le peuple et l’armée, sous l’égide des idéaux de paix et de bien-être. Les Centrafricains sont fatigués de la guerre et de la destruction.
Cependant, la menace de déstabilisation de l’extérieur s’accroît de jour en jour. En effet, des informations provenant de diverses sources et faisant état d’une campagne militaire en cours de préparation dans les États voisins en vue d’envahir la RCA prouvent qu’il existe une force extérieure qui n’épargne aucun argent pour former des mercenaires et déplacer ces forces du mal en RCA.
Une attention particulière doit être accordée aux rapports faisant état de la présence des avions militaires français au Tchad, à l’aérodrome de Moundou, à 100 km de la frontière entre la RCA et le Tchad. Beaucoup ont déjà vu les images de reconnaissance, qui montrent parfaitement un avion de transport militaire C-160 Transall et 3 chasseurs français Mirage 2000. On aimerait entendre un commentaire des autorités parisiennes sur ces avions – ils ne devraient pas être ici, à une telle proximité de notre pays. Les camps où les mercenaires sont formés se trouvent également dans cette région.
La semaine dernière, un groupe de mercenaires a traversé la frontière de la RCA depuis le Tchad dans la préfecture de Vakaga. Le groupe a bien sûr été éliminé par les forces de défense et de sécurité de la RCA, mais il est important de comprendre que tous ces exemples indiquent une préparation systématique pour déstabiliser la situation sécuritaire.
Je ne serais pas le premier à demander à la communauté internationale d’enquêter sur les sources de financement du terrorisme qui se trouvent près des frontières de la République centrafricaine. Aucune réponse n’a été donnée. Nos données montrent que le financement est très sérieux, les forces de défense et de sécurité sont prêtes à coopérer avec les organisations internationales dans cette enquête. Mais on ne peut plus le faire taire. Le financement des groupes armées doit cesser immédiatement !