La résurgence de l’insécurité, les prises d’otage et l’augmentation exorbitante des frais de la Carte Nationale d’Identité et la carte de séjour pour des ressortissants hors CEMAC ou encore la vague d’incendies constatés ces derniers temps à Bangui, ont suscité de vives réactions des élus de la nation qui ont interpellé le mercredi 21 décembre 2022, le premier ministre Félix Moloua, pour de plus amples explications.
Les travaux ont été placés sous la présidence de Simplice Mathieu Sarandji, ont laissé transparaitre l’exposé des motifs lu par le 1er Secrétaire Parlementaire Clément Ndombé.
Dans cet exposé, la Représentation nationale a interpellé le gouvernement, conformément aux dispositions des articles 89 de la Constitution du 30 mars 2016 et 89 tiret 6 de la Loi Organique N°17.011 du 14 mars 2017, portant Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale aux termes desquelles, l’interpellation du gouvernement est l’un des moyens d’information, de contrôle et d’action du parlement sur le gouvernement.
Ainsi, voudrait-elle s’informer à travers cette interpellation, sur certains sujets brûlants qui font l’actualité ces derniers temps à savoir, l’attentat au colis piégé, les prises d’otages, la résurgence de l’insécurité ponctuée par des attaques ciblées des groupes armés sur les différentes positions de nos forces de défense et leurs alliés et les multiples cas d’incendies tant à Bangui que dans certaines localités du pays.
Pour ce faire, les Elus de la Nation très préoccupés par ces situations et s’interrogent sur leurs origines et les raisons qui les sous-tendent.
En effet, la Représentation nationale a suivi avec beaucoup de consternation sur les ondes et différents médias tant nationaux qu’internationaux, l’attentat au colis piégé perpétré sur Dimitri Sytyi, Directeur de la Maison Russe en Centrafrique, le vendredi 16 décembre 2022 et s’indigne d’un tel évènement qui vise à ternir l’image du pays.
Par ailleurs, les Élus de la Nation s’inquiètent du phénomène de prises d’otages ces derniers temps dans l’arrière-pays notamment, l’enlèvement d’un Chinois et son interprète Centrafricain de la Société chargée de la Réhabilitation de la Route Bouar-Yéléwa-Sabéwa par un groupe armé non identifié et qui exige une rançon de soixante millions (60.000.000) FCFA pour leur libération. A cela s’ajoute les trois agents du ministère de l’Equipement et des Travaux Publics en mission dans la Préfecture de la Vakaga pris en otage par les groupes armés.
Au plan sécuritaire, point n’est besoin de rappeler la résurgence de l’insécurité marquée par les multiples attaques ciblées contre des civils et des positions des Forces de Défenses et de Sécurité, et leurs alliés par les groupes armés, à l’image de Bakouma, Kouango, Bria et autres, sans oublier le bombardement de l’usine d’égrainage de coton de Bossangoa.
En outre, les multiples cas d’incendies de maisons d’habitation et autres à Bangui et dans certaines localités du pays, suite à l’importation et au stockage des produits pétroliers par certaines personnes non autorisées.
Enfin, les informations en possession de la Représentation nationale indiquent que les ressortissants de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest en Centrafrique se plaignent du prix des cartes de séjour fixés de 500.000 FCFA à 650.000 FCFA par la société «Almadina», en violation de la Loi des Finances qui les fixe à 100.000 FCFA pour les ressortissants hors CEMAC.
D’après ces informations, la coordination de ses ressortissants de l’Afrique de l’Ouest avaient été reçus par le ministre de la Sécurité Publique qui les aurait rassuré du même prix fixé à 100.000 FCFA pour les ressortissants hors CEMAC.
Point n’est besoin de rappeler que l’un des principes qui gouverne la diplomatie, est «la réciprocité» qui, dans le cas d’espèce, est appliqué par les Etats de l’Afrique de l’Ouest, aurait des conséquences graves pour la communauté centrafricaine en général et particulièrement les étudiants centrafricains qui sont nombreux dans cette région.
Fort de tout ce qui précède, les Elus de la nation veut interpeller le gouvernement, en espérant bien apporter des informations fiables et des pistes de solutions, afin d’éclairer les Députés et de rassurer la population qui n’aspire qu’à la paix.
Des débats houleux engagés par le groupe parlementaire Mouvement Cœurs Unis (MCU) et à titre individuel ayant succédé la déclaration préliminaire du premier ministre interpellé, ont montré que les élus de la nation se sont vigoureusement opposés aux agissements de la société «Almadina» qui foule au pied les lois de la République.
Par ailleurs, ils ont exprimé leur crainte de voir appliquer le principe de réciprocité face à une telle augmentation des titres de séjour et surtout posé des questions et contribué à ce que le gouvernement fasse le tout pour assurer la sécurité et la quiétude de la population.
En réponse, le premier ministre Félix Moloua a répondu à ces différentes préoccupations.
D’abord, s’agissant de la société «Almadina» Félix Moloua a déclaré que cette situation fera l’objet d’un examen minutieux, car ne connaissant pas les tenants et les aboutissants.
S’agissant de pénurie de carburant, Félix Moloua a souligné que la crise mondiale résultante du conflit entre la Russie et l’Ukraine a désorganisé le sous-secteur pétrolier centrafricain et le gouvernement y travail avec l’appui de service du Fonds Monétaire International (FMI). Cependant, il le chef du gouvernement a refusé d’admettre que les militaires qui manquent de moyens roulants comme l’ont affirmé certains intervenants soient démotivés.
Enfin, le premier ministre a dit prendre bonne note des remarques, contributions et questions et que les choses vont s’améliorer pas à pas dans les jours à venir.
La Rédaction