Ce mercredi 21 décembre, le mouvement de la société civile ‘’AZIMUT’’ de Pott Endzia Madendama a destiné une lettre à Jean Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix. Tous les enjeux de cette lettre dans cette interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo par Pott Endzia Madendama.
Radio Lengo Songo (RLS) : Monsieur Pott Endzia Madendama, bonjour ! Vous venez de remettre une lettre à Monsieur Jean Pierre Lacroix, Chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, présentement en visite de travail à Bangui. Que peut-on savoir de cette note ?
Pott Endzia Madendama (PEM) : Bonjour Madame la Journaliste ! La lettre que nous avons remise à Monsieur Lacroix porte sur quatre points essentiels. Le premier point concerne l’acte terroriste qui a eu lieu dans la nuit du 28 au 29 novembre à Bossangoa sur l’usine de la Cellule-Coton où des installations économiques de cette société ont été endommagées.
Le second point est axé sur le deuxième acte terroriste qui a visé notre ami, l’humanitaire russe Dimitri Sityi, Directeur du Centre culturel russe qui est venu en Centrafrique pour aider moralement et psychologiquement le peuple centrafricain longtemps secoué par les crises récurrentes que nous avons connues.
Nous avons abordé en troisième point, dans cette lettre, le mandat de la MINUSCA qui a été renouvelé par la résolution 2659 des Nations unies qui, à notre humble avis n’est pas respecté, tout comme les précédents mandats.
Enfin, le dernier point concerne les manœuvres qui se mettent en place dans les pays voisins, notamment le Tchad, le Congo Démocratique et le Soudan pour déstabiliser la République Centrafricaine.
RLS : En remettant cette lettre, qu’est-ce que vous demandez concrètement à Monsieur Lacroix ?
PEM : Nous avons vu l’aspiration du peuple centrafricain de vivre en paix chez lui. Le Centrafricain ne compte pas aller déstabiliser un autre peuple soit-il un pays voisin. Le Centrafricain entend parler de développement de son pays ; et non de gérer des conflits. Derrière son Président, Pr. Faustin Archange Touadera, le Centrafricain se bat contre la haine, la violence, les conflits armés pour bâtir une paix durable gage d’un développement socioéconomique. Et, cette aspiration du peuple centrafricain commence à prendre forme avec la reconstruction d’une armée digne de ce nom, et plus généralement des Forces de défense et de sécurité ; la construction tous azimuts des infrastructures routières et socioéconomiques.
Notre attente également en vers les Nations unies, c’est d’apprendre à respecter le peuple centrafricain. C’est par exemple le cas de ce matin où nous, société civile, avions bien voulu remettre en main propre cette lettre au chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu, Monsieur Lacroix. Mais, ce dernier ne s’est même pas gêné de sortir nous recevoir. C’est un manque de respect vis-à-vis de la société civile centrafricaine.
Aussi, la MINUSCA doit être impartiale dans ses activités vis-à-vis de la population centrafricaine en collaborant avec toutes les entités, toutes les forces vives de la Nation. Force est de constater que les entités qui œuvrent dans la vision des autorités légitimement installées sont écartées par la MINUSCA au profit des rebelles et autres entités qui ne pensent qu’à ramener le Centrafricain dans la souffrance et le désarroi.
Il y va de même que la MINUSCA puisse veillez aux Ong et aux projets financées par la France dans le but de déstabiliser la RCA ; car il est connu de tous que les autres Ongs qui travaillent pour le bien du pays ne bénéficient jamais des financements de la France. Ce qu’il faut savoir, c’est que le peuple centrafricain n’aspire qu’à la paix pour pouvoir développer son pays.
RLS : Vu l’enjeu sécuritaire dans le pays, avez-vous un message destiné à la communauté internationale ?
PEM : La communauté internationale doit savoir que le terrorisme est installé en RCA, à travers l’opposition à la coopération entre la RCA et la Fédération de Russie. Ce partenariat a pu rétablir la sécurité pour le peuple centrafricain et a ramené la paix dans le pays. Nous sommes choqués de voir que les représentants de la Russie en Centrafrique font l’objet de cible, notamment le cas de l’attaque terroriste sur la base militaire de Bossangoa et plus récemment le cas de notre ami l’humanitaire Sytyi qui a reçu un coli piégé à la Maison russe.
Il faut que la communauté internationale sache que le Centrafricain n’est pas violent, il n’a pas la culture du terrorisme. Mais aujourd’hui, nous vivons ces faits. C’est ici le lieu de demander à la communauté internationale et à tous ceux qui ont une amitié sincère avec le peuple centrafricain de faire de leur mieux pour que cette amitié reste dans le cadre du développement et de coopération harmonieuse et positive et non de soutenir des rebelles.
RLS : Monsieur Pott Endzia Madendama, merci.
Propos recueillis par Carole BYCEKOAN