L’Assemblée nationale centrafricaine, en cette fin de l’année 2022, est dans un marathon qui ne dit pas son nom. Le parlement centrafricain, multiplie des interpellations des membres du gouvernement sur des questions liées à l’actualité sociopolitique du pays. Dans la journée du lundi 26 décembre 2022, le ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité Publique, Michel Nicaise Nassin était en face des élus de la nation pour répondre des comportements déviants de certains agents des Forces de Sécurité Intérieure sur le terrain.
Ne pouvant rester insensible face à des actes de forfaiture commis sur de paisibles populations par certains agents de police véreux, le ministre Michel Nicaise Nassin, a apporté des éclaircissements.
Placée sous les regards éclairés de Simplice Mathieu Sarandji, en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, cette séance d’interpellation a laissé transparaitre l’exposé des motifs lu par le premier secrétaire parlementaire, Clément Ndombé.
La représentation nationale a interpellé le ministre de la Sécurité Publique, conformément aux dispositions de l’Article 89 alinéa 1 de la Constitution du 30 mars 2016 de la République Centrafricaine et, l’article 89 tiret 6 de la Loi Organique N°17.011 du 14 mars 2017, portant Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale qui prescrivent l’interpellation du gouvernement comme l’un des moyens d’information, de contrôle et d’action du Parlement sur le gouvernement.
Ainsi, à travers cette interpellation, l’Assemblée nationale a voulu échanger avec le ministre sur «Les tracasseries routières, les bavures et autres mauvaises pratiques dégradantes et inhumaines perpétrées sur les paisibles populations par les Forces de Sécurité Intérieure».
D’après le constat fait par l’Assemblée nationale centrafricaine, il ne se passe pas un jour sans que des éléments de sécurité intérieur ne fassent montre de tracasserie routière tant sur les postes de contrôle que dans les quartiers de la capitale Bangui et d’autres localités du pays.
En effet, ces éléments de sécurité excellent dans les rackette, les passages à tabac et trafic d’influence sur les taxis-motos, chauffeurs de taxi et bus, voire même la spoliation des marchandises des commerçants ou produits champêtres de pauvres paysans.
Entre autres en illustration, les élus de la nation ont cité l’incident malheureux avec mort d’un jeune, survenu le jeudi 22 décembre 2022 au quartier Basse-Kotto dans le 5èmearrondissement de Bangui.
Au regard de ces situations très préoccupantes, la Représentation nationale a interpelé le ministre de la Sécurité Publique, en espérant qu’il apportera des clarifications sur ces agitations et comportements qui n’honorent pas les Forces de Sécurité Intérieure.
Après la déclaration préliminaire du membre du gouvernement interpellé, les groupes parlementaires, le «Mouvement Cœurs Unis» (MCU) et le «Mouvement National des Indépendants» (MOUNI) et plusieurs interventions à titre individuel ont ponctué les débats.
A l’unanimité, les députés sont montés au créneau pour dénoncer les actes de torture, de séquestration, d’érection des barrières et d’extorsions des fonds dont sont victimes au quotidien les populations par les éléments de la police et de la gendarmerie alors que ces agents doivent être guidés par le devoir d’exemplarité.
Beaucoup ont insisté sur la mise en place d’une Commission Parlementaire pour investiguer sur tous ces mauvais comportements et se sont interrogés sur les critères de recrutement des forces de sécurité intérieure et le contenu de leur formation.
En effet, «les motifs de cette interpellation, c’est par rapport aux multiples tracasseries que les gens vivent au quotidien y compris le nombre pléthorique des barrières qui sévissent en provinces comme à Bangui et il est question d’expliquer cette situation aux parlementaires pour qu’ils comprennent que tout ce que les gens sont en train d’installer comme barrières et par rapport à ceux qui ne respectent pas la discipline de corps, on sera obligé de prendre des mesures», a fait savoir le numéro 1 de la sécurité publique qui affiche une fermeté, avant d’ajouter que «le gouvernement reste sévère sur ce genre de pratiques en ce qui concerne l’installation des barrières illicites et le non-respect de certains termes des Lois qui régissent soit les corps qui sont appelés à protéger la population».
«Il faudra que les agents de force de l’ordre obéissent à la Loi. Nul n’est au-dessus de la Loi. Pour ce faire, on a trouvé une solution, je pense bien que d’ici quelques temps, on va faire des choses pour que tous ces éléments qui sont en dehors de la discipline regagnent le sens normal de la discipline», a-t-il insisté.
La Rédaction