Un atelier de renforcement de capacité de deux (2) jours à l’intention des artistes centrafricains sur les discours de haine et la désinformation s’est ouvert le mardi 02 janvier 2023, à «L’Espace Linga Tërë», dans le 8èmearrondissement de Bangui. Le but recherché est d’outiller les participants sur le lexique du discours de haine, ainsi que la désinformation, pour qu’ils puissent créer des œuvres d’art qui pourraient sensibiliser la population à lutter contre ce phénomène en République centrafricaine. Une initiative du département de l’information publique de la Minusca.
En effet, les discours de haine et la désinformation sont devenus monnaie courante ces derniers temps dans le monde en général et en République centrafricaine en particulier. Certaines personnes font de ce phénomène un moyen de discréditer parfois les autorités du pays. Tandis que d’autres utilisent comme une forme de discrimination et de haine pour attiser le feu dans les communautés.
Et donc, le rôle que jouent les artistes est très capital dans la lutte contre les discours de haine et la désinformation. Car, à travers leurs œuvres, beaucoup de Centrafricains peuvent être sensibilisés sur les conséquences néfastes de ces phénomènes et aussi de changer de comportement.
C’est ce qu’a justifié Grâce Elisabeth Brya, Chargée de l’information publique à la Minusca, «cette activité s’inscrit dans le cadre de la campagne pour la culture de la paix. Donc, nous avons pensé que les artistes représentent une voix rassembleuse de la communauté, ce serait bien que les artistes puissent jouer un rôle surtout pour lutter contre les discours de haine, la désinformation, afin de promouvoir le vivre ensemble entre les différentes communautés qui vivent en RCA. Cette rencontre va permettre aux artistes d’échanger sur cette thématique et de pouvoir crée des œuvres d’art qui pourraient sensibiliser la population sur les questions de discrimination, de lutte contre les discours de haine et de la prévention de la désinformation», a-t-elle soutenu.
Cependant, beaucoup de personnes utilisent quotidiennement certains termes qui provoquent de la haine et la discrimination qui pourraient entrainer à des conflits inter communautaires.
Ces lexiques qui divisent la population sont beaucoup plus utilisés soit à l’approche des élections, soit à l’approche d’un grand évènement dans le pays. Afin de combattre ce fléau, cela nécessite la contribution de tout le monde, particulièrement les artistes.
Philippe Bokoula, Expert en matière des Arts et de la culture, «les artistes sont considérés comme de porte-voix. Quand une information est petite, ils peuvent grossir cette information pour que cela touche le bas peuple. Et donc, à l’approche des élections ou d’un grand évènement, souvent les gens utilisent les discours de haine ou de violence. Nous sommes là pour solliciter l’appui des artistes à contribuer à lutter contre ce phénomène. Parce que dans une famille, de fois, c’est cela qui attise. Aujourd’hui, il y a certaines personnes qui envoient leurs enfants en disant vas chez les Bandas m’acheter de la farine de manioc, vas chez la dame Yakoma m’acheter l’huile de palme. Tout cela est une forme de discours de haine, de discrimination. Et donc, il faudrait que les artistes puissent comprendre cela afin de sensibiliser la population. Et cela ne peut se faire à travers les chansons, les pièces de théâtre, les frasques, des bandes dessinées», a-t-il souligné.
A titre de rappel, le député de la 1ère circonscription de Batangafo, Jean De Dieu Igor Damaras-Damangueré, membre de la Commission Défense à l’Assemblée nationale,a initié un projet de loimodifiant et complétant certaines dispositions de la Loi numéro 10.001 du 6 janvier 2010 portant Code Pénal Centrafricainqui prévoit les sanctions sur la diffusion des fausses informations sur les actions militaires.
Pour ce faire, la Minusca emboite le pas au gouvernement en lançant cette campagne de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire centrafricain, afin de lutter contre ce fléau qui a amené souvent des divisions au sein de la population et divise les hommes politiques.
Sabrina Larissa Vinciane Nailo