Le site de Djabarouna, situé à 45 kilomètres de Bangui, au village Bouboui sur la route de Boali, est victime à plusieurs reprises de cas d’incendie. Il y a plus 4 mois déjà, les incendies sont devenus le quotidien des habitants de ce site. Ces incendies occasionnent des pertes en vie humaine et des dégâts matériels considérables. La dernière en date est celle enregistrée le vendredi 6 janvier 2023.
Le constat sur le site de Djabarouna, est qu’il ne se passe pas un seul jour qu’on enregistre un cas d’incendie. Les habitants qui s’y trouvent, sont toujours dans l’inquiétude. Car, ils ne savent pas à quelle heure, un cas d’incendie peut être déclenché. Dormir pour cette population, il faut avoir une oreille dehors au risque de se faire brûler dans la case. Il est exactement 14 heures 20 minutes, ici sur le site un cas d’incendie vient d’être signalé.
Tout le monde court vers le lieu de cet incendie pour essayer de limiter les dégâts, car le feu saute d’une case à une autre. Cet habitant se dit fatigué de la situation, «la dernière fois qu’il y avait un incendie, une mère et son fils sont brûlés. Mon neveu était également brûlé. Quand je suis venu, j’ai peur de dormir. Je suis allé dormir là-bas au bord de la route. Tous les jours, on brûle les gens. Nous allons faire comment. Où allons-nous avec ça», s’interroge cet habitant.
Nazira a perdu tous ses biens dans l’incendie de sa case à la veille,«je commence à avoir sommeil. Je me suis dit le fait qu’il y a trop de cas d’incendie, quand j’entendrai l’alerte, je vais prendre mon téléphone pour sortir. Lorsque je voulais dormir, on signale le feu du côté de ma porte. Tous mes biens sont partis en fumé. Tous mes articles de commerce que je suis allée à Bangui achetés sont partis en fumé. Je suis sortie les main vide», a-t-elle témoigné.
Les auteurs de ces différents incendies sont souvent identifiés et arrêtés. Malheureusement, quelque temps après, on les aperçoit libre de tout mouvement, «la dernière fois, on avait arrêté ceux qui ont brûlé les maisons ici. On les a envoyés en prison. Mais, on les voit maintenant ici. On les a aperçu de nos propres yeux», a confié Ousmane habitant au village Djabarouna.
Plusieurs milliers de personnes habitent sur le site de Djabarouna dans les cases de fortune en paille. Certains sont des déplacés internes de la crise centrafricaines, mais d’autres sont là pour des diverses raisons. En passant, les causes de ces incendies sont entre autres, les règlements de compte, la scène de jalousie, et aussi la négligence de la population liée à l’utilisation de feu. Il convient de noter également que Djabarouna est devenu une plaque tournante de la prostitution, de trafic de drogue, des armes et minutions de guerre. Ajouté à cela, l’infiltration des éléments des mercenaires étrangers. La situation risquerait de corser pendant cette saison sèche, si les autorités du pays ne prennent pas des mesures drastiques pour palier à cette situation.
Theoneste Pounika