29 mars 1959-29 mars 2023, cela fait exactement 64 ans que le Père-Fondateur de la République centrafricaine, Barthélémy, a disparu dans un rocambolesque accident d’avion. Pour ce mercredi 29 mars 2023, les Centrafricains, se souviennent encore de cette disparition dans un crash d’avion le 29 mars 1959, dont les origines demeurent encore floues. Cependant, le «Front Républicain», après avoir consulté plusieurs documents d’histoire, révèle que Barthémely Boganda a été déporté et non décédé dans un accident d’avion, mais plutôt déporté dans une prison française aux Antilles en France.
Comme à l’accoutumée, à Bangui ainsi que dans les villes de province, la journée du 29 mars, est déclarée fériée, chômée et non payée sur toute l’étendue du territoire nationale. A cet effet, les autorités locales procèdent à une cérémonie mémorial symbolique, notamment les dépôts des gerbes de fleurs au monument de Boganda situé dans chaque localité. Au niveau de la capitale Bangui, le monument situé au centre-ville a été honoré par le président Touadéra, accompagné d’une forte délégation. Cependant, une autre cérémonie symbolique a eu lieu à Bobangui, auprès de son mausolée, dans la préfecture de la Lobaye.
Qui est le Père-Fondateur Barthélemy Boganda ?
Le Père-Fondateur de la République centrafricaine qui est né le 04 avril 1910, à Bobangui, est décédé le 29 mars 1959 à l’âge de 48 ans à Boukpayanga, est un homme politique centrafricain et français, connu pour ses visions panafricaines concernant l’Afrique centrale.
En 1958, sous son impulsion, le territoire français de l’Oubangui Chari, est transformé en un Etat baptisé République centrafricaine, qu’il dote d’un drapeau, d’une devise et d’un hymne conçu originellement pour l’Afrique Equatoriale Française (AEF).
Que s’est-il passé ?
Le 29 mars 1958, alors que le feu Barthélemy Boganda et sa délégation revenaient d’une mission de Berberati, où l’avion qui les transportait a fait un crash. Certains corps des passagers ont été récupérés. Curieusement, certains témoins du drame, ont affirmé que le corps du Père-Fondateur de la République centrafricaine, Barthélemy Boganda, ne figurait pas parmi les corps récupérés sur les lieux du drame. Ce qui a provoqué plusieurs débats jusqu’aujourd’hui.
Au moment où les Centrafricains commencent à réclamer la vérité sur la disparition de cet illustre fils du pays, les autorités françaises de l’époque, ont classé tous les dossiers concernant la mort de Barthélemy Boganda, «secret défense». Ceci veut dire que celui qui souhaite parler de cette disparition, on le tue ! Pour quelle raison ? Les Centrafricains veulent savoir davantage.
D’après les recherches de certains historiens Centrafricains, la disparition de Barthélemy Boganda, est un assassinat programmé par l’ancienne puissance coloniale, la France. Aujourd’hui, parmi ces historiens qui doutaient de la mort naturelle de Barthélemy Boganda, figurent Mouammar Bangué-Bossin, en sa qualité d’historien et Politologue de formation, a toujours déclaré, même dans des livres que le Père-Fondateur de la RCA, a été déporté par les Français et le crash de son avion a été bel et bien planifié. Car, Barthélemy Boganda, faisaient partie des dirigeants d’Afrique les plus éclairés à l’époque.
Le «Front Républicain», qui est une plateforme de la société civile qui soutient les actions du président Touadéra, coordonnée par Héritier Doneng, dans un communiqué rendu public ce 29 mars 2023, en ce jour commémoratif réclame le rétablissement de la vérité sur l’éclipse du pionnier du «Mouvement de l’Evolution Economique et Sociale en Afrique Noire (MESAN).
Le «Front Républicain», après avoir parcouru des œuvres d’histoire, révèle aux Centrafricains que Boganda n’est pas mort le 29 mars 1959, mais déporté. A cet, effet le «Front Républicain», souhaite que la lumière soit faite sur cette mystère disparition.
Pour cette plateforme républicaine, l’épave de l’avion «DC3» retrouvée, n’est pas celle du Nord Atlas «UEAT» qui transbahutait Barthélemy Boganda en provenance de Berberati.
Et de rappeler que ce jour du 29 mars 1959, c’était le jour du début de l’histoire sombre de la République centrafricaine, date de la disparition du Père-Fondateur de la République centrafricaine, «Les Etats-Unis d’Afrique», s’était son crédo, bien avant. Ce qu’on a considéré comme les théoriciens d’une unité continentale, il militait déjà dès la fin de la décennie 1940 en faveur d’un ensemble qui regrouperait les territoires d’Afrique Équatoriale, ayant en partage les langues d’origines latines, pour lui, les poussières d’Etats ne pouvaient que constitués nos forces face aux grands ensembles mondiaux, notamment Européens.
L’Abbé Barthélémy Boganda, le Père de la Nation Centrafricaine, n’aura malheureusement pas bénéficié de la même publicité que les autres leaders qui ont créé l’Organisation de l’Unité Africaine en 1963 à Addis-Abeba, et pourtant son combat avant-gardiste d’abord pour cette Unité Équatoriale d’Afrique Française, puis pour l’indépendance lui aura coûté très cher, très cher qu’à la part de ceux des panafricanistes qui occupent des places de choix dans les manuels d’histoire contemporaine de l’Afrique.
A lire l’extrait diffusé par Alain Foccart : «Dimanche 29 mars 1959, en ce jour de Pacques, tous les Membres du Gouvernement Centrafricain, sont réunis sur l’aérodrome de Bangui pour accueillir leur Président qui est allé à Berberati dans l’Ouest du pays dans le cadre de sa campagne pour les élections législatives locales, il est question de hisser un drapeau dans cette bourgade. A l’assistance des autorités réunis à l’aéroport, on annonce dans un premier temps que l’avion de la compagnie «UAT» a due retarder son départ par suite d’une tornade. La nouvelle a plus vite était démentie, l’avion a bien quitté Berberati à l’heure fixée, avec les heures qui s’égrainent, s’installe l’angoisse. Elle va grandir avec la nuit qui tombe sur la capitale de ancienne territoire d’Oubangui-Chari s’installe les informations sur l’avion se succède sans jamais été confirmées par l’équipage qui ne répondent toujours pas. On apprend par exemple que l’appareil en difficulté a été contraint d’atterrir sur un aérodrome du Cameroun voisin, l’information démentie quelques instants plus tard. En fin de soirée, le Gouverneur Paul Bordier, annonce aux Ministres et Corps Constitués qui attendent toujours sur place que des villageois de la région de la Lobaye, auraient découvert les débris d’un avion, l’appréhension grandit et devient insupportables, à tel point qu’à une heure du matin les Ministres du Gouvernement décide de prendre la route Bangui, Boda, Carnot et Berberati pour aller à la rencontre de leur Chef. Pour eux, il faut absolument savoir ce qui est arrivé au personnage le plus important de la Centrafrique, il faut dire que les forces de l’armée avaient déjà entamé plutôt les recherches dès la tombée de la nuit».
Comme décriait un Communiqué radio militaire interceptée, «Ici René Balaleck qui vous parle de Brazzaville, la disparition brutale du Noratlas de l’UAT dans lequel, avait pris place Monsieur Barthélémy Boganda, Président du Conseil de la République centrafricaine, provoque à Brazzaville et à Bangui, une émotion considérable cette disparition, a été en quelque sorte double puisqu’au début de cet après-midi, la colonne de secours qui avait atteint au prix de mille difficultés l’épave d’un avion repérée hier soir, signalait que cette épave était celle d’un «DC3», accidenté il y a une douzaine d’année. On se trouve donc à l’heure actuelle devant de nouveau problème dont les données se résument à souci, le Nord Atlas disparu avait quitté Berberati situé à 320 kilomètres à l’Ouest de Bangui hier après-midi vers 15 heures 35 locale, 14 minutes après son départ, il avait envoyé un message radio signalant qu’il arrive vers 17 heures locale, depuis ce moment, on en a aucune nouvelle, l’appareil disparu hier était un cargo assurant une liaison régulière entre Berberati et Bangui et prenant à l’occasion quelques passagers. Il était en bon état et les caractéristiques du Nord Atlas lui assuraient une grande sécurité. Il n’est absolument exclu que le Nord Atlas, où se trouve Boganda, ait pu se poser dans les zones de la savane qui jalonnent le parcours aériens Berberati-Bangui, d’autrefois, on ne peut se dissimuler que les silences de l’avion, n’inclinent pas à beaucoup d’optimisme, en effet les moyens radios du bord étaient telle qu’en principe, une panne totale ne pouvaient guère se produire. L’émotion, ai-je dis au début de cette communication était considérable à Bangui, elle est aussi le fait des Africains que des Européens, car le Président du Conseil de la République centrafricaine, est une très forte personnalité qui a marqué de son emprunte non seulement l’Oubangui Chari, mais l’ensemble de l’ex-fédération et la naissante communauté franco-africaine. Monsieur Boganda qui a l’art des formules frappantes, avait comme projet majeur de réaliser ce qu’il appelait comme Afrique Latine, il faut noter que sa disparition ne date que de quelques heures».
Outre à ces interventions, s’ajoute une publication de Mouammar Bengué-Bossin, ce dernier a effectivement souligné que Barthélemy Boganda, n’était pas décédé le 29 mars 1959, lors de l’accident, mais par contre, déporté dans une prison française aux Antilles, là où il était incarcéré jusqu’à la mort.
En soulignant que cette nouvelles était sifflée par l’ancien Roi du Maroc Hassane II, à l’ex-président André Kolingba, lors de sa visite à Rabat, et c’était de retour que Kolingba, a pris la décision d’interdire les deuils du 29 mars, ainsi assoiffé tant de Centrafricains, ne cessent de demander l’exhumation de la tombe de Boganda et passer à un test ADN pour que la vérité éclate.
A cet effet, le «Front Républicain», a profité de cette occasion pour revendiquer la mise en place d’une commission d’enquête sur la disparition de Barthélémy Boganda, pour que la justice soit faite au profit de sa famille et du peuple Centrafricain.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna