Lors des festivités marquant l’an 2 du second quinquennat à la magistrature suprême de l’Etat, le président Touadéra, a tenu un discours révolutionnaire et patriotique. Le président Touadéra a dit plus haut ce que les Centrafricains et plusieurs observateurs pensent tout bas. Il n’est plus question de cacher le visage avec un doigt de la main pour appeler le chat par son nom. La situation chaotique que la République centrafricaine traverse en ce moment révèle d’un caractère déstabilisateur orchestré par les puissances occidentales qui ne veulent pas que la RCA exploitent ses ressources naturelles comme un pays souverain.
Il faut dire que le chef de l’Etat centrafricain a laissé parler son cœur au peuple Centrafricain et à la communauté internationale, et a partagé avec tout le monde quelques observations qu’il s’est arrivé de faire ces derniers mois sur la marche du pays. Et cela n’est pas nouveau !
Le président Touadéra a d’abord rappelé que dans son discours à la tribune de la 5ème Conférence des Nations-Unies sur les «Pays les Moins Avancés», à Doha, au Qatar, le 6 mars 2023, il a rappelé que son pays était victime des visées géostratégiques liées à ses ressources naturelles, qu’il s’était confronté aux ingérences étrangères qui le maintenaient dans la dépendance, l’insécurité et l’instabilité.
Il a rappelé également que la République centrafricaine, a toujours été considérée, à tort, par certaines puissances occidentales, comme une réserve de matières premières stratégiques, qu’elle était soumise depuis son indépendance à un pillage systématique, facilité par l’instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux ou leurs sociétés qui financent des groupes armés terroristes dont les principaux leaders sont des mercenaires étrangers.
L’occasion lui a permis aussi de rappeler que les attaques récurrentes des groupes armés terroristes visaient à rendre son pays ingouvernable, à empêcher l’État d’exercer son droit de souveraineté sur les ressources naturelles et son droit légitime à l’autodétermination. Les attaques terroristes dirigées contre les investisseurs miniers visent à empêcher l’État, privé de l’aide budgétaire depuis plus de trois ans, de bénéficier des ressources financières tirées de l’exploitation de l’or et de diamants, en vue de provoquer les arriérés de salaires, pensions, bourses, la flambée des prix des produits de première nécessité.
Selon lui, il s’agit, à l’évidence, de créer les conditions d’une explosion sociale en vue de justifier un coup d’État sans cesse en préparation.
La plus récente manifestation de cette politique de terreur menée par la prétendue «Coalition des Patriotes pour le Changement» (CPC), est l’attaque terroriste perpétrée, le dimanche, 19 mars 2023, sur le site minier de la société Gold Coast Group à Chingbolo, à 25 Km de de Bambari, qui a couté la vie à neuf (9) ressortissants Chinois. Trois autres ressortissants Chinois ont été, une semaine plutôt, pris en otage dans un site minier à Abba, dans la Préfecture de la Nana-Mambéré.
C’est avec un cœur brisé que le chef de l’Etat centrafricain a réitéré ses sincères condoléances à la République Populaire de Chine, aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. La République Populaire de Chine et la République centrafricaine entretiennent d’excellentes relations d’amitié et de coopération dont les racines sont profondes et inébranlables.
Le chef de l’Etat a rappelé la prise d’otage de certains éléments des FACA par la CPC, le 14 février 2023, à Sikikédé, dans la Vakaga, alors qu’ils exerçaient leurs missions régaliennes.
Le 17 février 2023, un Douanier et un agent de la santé en mission dans la Préfecture de Lim-Pendé avaient été assassinés par la CPC. Il y a de cela une semaine, cinq (5) personnes ont été tuées dont trois soldats et un enfant de 7 ans dans la plus récente attaque terroriste de la CPC à Kadjama, à 35 Km de Markounda, dans la Préfecture de l’Ouham.
La liste des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par la CPC est longue, «mais ces crimes ne resteront pas impunis», a rassuré le président Touadéra.
Il a rappelé aux leaders de la CPC, qu’au sens du droit international et de Code pénal centrafricain, la prise d’otages est le crime odieux le plus condamnable, car elle porte atteinte aux droits inhérents à la personne, tels que la vie, la liberté et la sécurité. Aux éléments des FACA et ressortissants Chinois pris en otage par la CPC, que le gouvernement met tout en œuvre pour leur libération prochaine.
Il a saisi l’occasion pour demander à la communauté internationale d’intensifier la pression sur la CPC, afin qu’elle libère sans délai et conditions, les otages.
Ce discours patriotique prononcé par le président Touadéra, a été bien saisi par ces pays Occidentaux qui ne veulent pas de développement de la RCA. Il est temps que le peuple Centrafricain puisse lever comme un seul homme afin de faire face à cette nouvelle menace. Car, cette guerre géostratégique, géopolitique et de positionnement, la RCA n’est pas prête pour le faire.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna