L’annonce a été faite par le bureau-pays de la Cour Pénale Internationale (CPI) en Centrafrique, au cours d’une rencontre avec la presse à Bangui, le mercredi 09 août 2023. Joffrey Eli Maxime Mokom Gawaka, est accusé par le Procureur de la CPI, d’être coordonnateur national des opérations des Anti Balaka qui, leurs éléments auraient commis plusieurs actes sur le territoire centrafricain entre 2013 et 2014. L’audience se déroulera à la Haye au Pays-Bas.
En effet, le suspect Joffrey Eli Maxime Mokom Gawaka est été poursuivi par le Procureur de la CPI pour crime de guerre et crime contre l’humanité qui auraient été commis dans les villes de Bangui et Bossangoa de 2013 à 2014. Les Juges décideront lors de cette audience du 22 au 24 août 2023, la confirmation ou non les charges portées par le Procureur contre lui, afin de déterminer s’il y a des motifs substantiels des crimes présumés et qui pourraient engager sa responsabilité pénale.
Pour ce faire, la Cour Pénale Internationale, a annoncé d’avoir reçu 1.228 demandes des victimes de participer à l’audience, parmi lesquelles, certaines de ces victimes ont été prises en compte déjà dans l’«Affaire Procureur contre les présumés Alfred Yékatom et Patrice Edward Ngaïssona», et dont 732 pourraient être positifs dans l’«Affaire «Procureur contre Maxime Mokom».
A en croire Blaise Zalagoye, Chef de l’unité de la participation des victimes et de réparation au Bureau-pays de la CPI en Centrafrique, «le Procureur a enlevé certaines localités initialement prévues dans le mandat d’arrêt de Mokom, telles que les villes de Mbaïki, Boda, Carnot et Berberati. Hormis les villes de Bangui et Bossangoa. Le Procureur s’est accentué sur les crimes que les Anti-balaka auraient commis à Bangui et Bossangoa et qui pourraient engager la responsabilité pénale individuelle de Maxime Mokom», a-t-il expliqué.
Pour cela, les demandes des victimes de ces localités cité ci-haut, sont éliminées et ne pourront pas prendre en compte par la Chambre, pour la simple raison que les charges auxquelles elles ont subi ne seront pas discuter au cours du procès.
Par contre, les victimes qui pourront avoir la possibilité de participer à la phase de confirmation des charges dans l’«Affaire de Mokom» seraient des personnes qui auraient subi des préjudices de crimes qui auraient commis par les Anti-balaka dans les villes de Bangui et Bossangoa et qui auraient engagé la responsabilité pénale individuelle de Maxime Mokom.
Par ailleurs, celui-ci a précisé que seuls les juges qui autorisent la participation des victimes dans une affaire et cette participation sont liés à l’évolution de la procédure. Et d’ajouter que la spécificité de cette audience est la prise en compte des victimes transgénérationnelles, autrement dit, les femmes enceintes dont la Cour les considère.
Il y a lieu de rappeler que les charges qui ont été reprochées au présumé Joffrey Maxime Mokom Gawaka, Coordonnateur national des opérations des Anti-balaka sont entre autres, l’attaque contre la population civile, l’attaque contre les bâtiments religieux, destruction des biens de l’ennemi, pillage, déportation, transfert forcé et déplacement de la population civile.
Joffrey Maxime Mokom Gawaka a été stoppé net dans sa course en mars 2022 au Tchad après un mandat d’arrêt lancé par la CPI le 10 décembre 2020. Son arrestation intervient après ceux d’Alfred Yékatom et Patrice Edward Ngaïssona, respectivement arrêtés en octobre et décembre 2018.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo