Sept (7) ans après l’adoption de la Loi sur la parité par le parlement centrafricain et promulguée par le Président Touadéra, certaines femmes leaders Centrafricaines pensent pour leur part que le respect de cette Loi sur la parité est loin d’être respectée. C’est qu’a avancé Chantale Solange Touabéna, Coordonnatrice du «Réseau des Femmes Africaines» (AWLIN), au cours d’un entretien à l’occasion de la fête de l’indépendance de la RCA le 13 août 2023 à Radio Lengo Songo.
Depuis son accession à la souveraineté internationale et reconnue par l’Organisation des Nations-Unies (ONU), le 20 septembre 1960, la République Centrafricaine, ratifie plusieurs accords et des traités internationaux. Mais elle est confrontée depuis son indépendance à de multiples crises de différents genres, entre autres, des coups d’Etat, mutineries et rébellions, dont la majorité est imputée à l’ancienne puissance coloniale, la France. Ces raisons n’ont pas permis à la RCA de respecter à la lettre les Accords, les Traités, les Conventions signés. Malgré tout, le gouvernement, sous l’impulsion du Président Touadéra n’ont ménagé aucun effort pour prendre à bras le corps la question de la parité en fixant le quota de 35% de l’intégration des femmes dans la gestion de la chose publique.
Pour sa part, Chantale Solange Touabena, Coordonnatrice du «Réseau des Femmes Africaines» (AWLIN), a souligné que ce pourcentage est loin d’être respecté en Centrafrique.
Pour ce faire, elle exhorte les filles et femmes à prendre en leur destin en main à travers leurs études pour relever ce défi et invite le gouvernement à doubler d’efforts pour atteindre l’objectif «50/50» dans les années à venir. «L’histoire de la parité en RCA, je pense que c’est après l’indépendance qu’on a commencé à parler véritablement de la parité. Il y a une Loi qui a été promulguée par le Chef de l’Etat qui donne 35% de places à la femme Centrafricaine dans les instances de prise de décision. Malheureusement, force est de savoir qu’on n’a pas encore atteindre les 35%. Pour le moment, on a encore du chemin à faire pour atteindre 50/50. Nos enfants doivent se mettre vraiment au travail. Nos filles qui sont encore à l’Université et aux Lycées ces filles sont nos remplaçantes», a justifié Chantale Solange Touabena.
Celle-ci a par ailleurs fait savoir que certaines femmes Centrafricaines sont à la hauteur et font des efforts pour participer à la gestion de la chose publique, «beaucoup de femmes sont à la hauteur. Dans les ministères, il y a des femmes qui travaillent plus que les hommes. Mais, ce qui pose problème pour promouvoir ces femmes-là, c’est un manque de volonté politique. Sinon, on allait vraiment avoir des femmes à la place qu’il faut. Malheureusement, il y a un manque de volonté politique qui enfreint l’émancipation de la femme à hauteur de 35%», a-t-elle regretté.
En République Centrafricaine, il y a lieu de dénoncer que plusieurs femmes ne font pas d’efforts en faveur d’émancipation de la femme. Avec les 63 ans d’indépendance et l’interpellation de la Coordonnatrice de «AWLN», Chantale Solange Touabena, les femmes ont tout intérêt à se lever afin de participer activement au développement socio-économique de leur pays qui a trop souffert.
Lydie Sérégaza