Le samedi 14 et dimanche 15 octobre 2023, le ministre de l’Elevage et de la Santé Animale, Hassan Bouba Ali, a effectué une descente sur le terrain à Boali et à Damara, dans la préfecture de l’Ombella-M’Poko. Objectifs, sensibiliser les éleveurs et agriculteurs sur le respect des couloirs de transhumance à l’approche de la campagne de convoyages des bœufs depuis les frontières du Tchad, des deux Soudan et du Cameroun.
Arrivé à Boali dans la matinée de samedi 14 octobre 2023, le Ministre Hassan Bouba Ali, accompagné de son collègue, le ministre délégué au DDR-R, Gilbert Toumou Deya, à la tête d’une forte délégation, a été accueilli par les autorités locales.
Au niveau de la Mairie de Boali, où se sont réunis autorités locales, populations locales, bergers et agriculteurs, plusieurs discours ont ponctué la cérémonie marquant la poursuite de cette séance de sensibilisation où le Ministre Hassan Bouba a toujours fait lors de ses plusieurs missions dans les villes de province de la RCA.
Le premier mot a été pour le Maire de la ville Boali, Pierre Poutou, qui a d’abord souhaité la bienvenue à cette délégation gouvernementale, avant de souligner qu’à ce jour, dans la localité de Boali, il n’y a plus de la présence des groupes de bandits armés.
Selon le premier citoyen de la ville de Boali, entre éleveurs et agriculteurs de cette localité, il existe effectivement un sérieux problème. Ce souci est situé au niveau des axes de transhumance. Il n’y a plus de respect des couloirs de transhumance. C’est le premier aspect.
Le deuxième aspect, il y a un sérieux souci également entre les agriculteurs éleveurs, parce que plusieurs éleveurs n’ont jamais respecté les couloirs de transhumance, où des troupeaux de bœufs détruisent des champs. Ce qui apporte parfois des conflits entre les communautés.
Le troisième aspect est qu’il existe des bandits de grand chemin qui pour métier de voler les bœufs, des chèvres des éleveurs à mains armées. Ce que les autorités locales de Boali, n’ont pas laissé passer ces comportements criminels. Et ce, plusieurs de ces bandits armés ont été arrêtés et se retrouvent à ce jour derrière les barreaux.
Le maire de Boali, Pierre Poutou, a profité de cette occasion pour déplorer que certains éleveurs, à la place de leurs canes et arcs, portent désormais des armes de guerre pour protéger leurs bœufs. C’est quelque chose d’anormale.
Cette mission a permis de sensibiliser les éleveurs et agriculteurs à respecter les couloirs de transhumance définis par le Gouvernement Centrafricain, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers et appelle éleveurs et agriculteurs au respect de ces couloirs de transhumance pour une vie meilleure dans les communautés.
Prenant la parole, le Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Eleveurs de Centrafrique (FNEC), Ousmane Shehou, cette mission de sensibilisation vient à point nommé, car la RCA s’approche de la période de transhumance où des éleveurs vont quitter les pays voisins pour vendre leurs bœufs en RCA. Et ce, la sous-préfecture de Boali, est la terre d’accueil des transhumances.
La transhumance a des avantages et des inconvénients. Son avantage, poursuit-il, lors que les éleveurs convoient leurs bœufs et cela est profitable pour les Centrafricains, parce que la viande de bœufs coûtera moins chère sur les marchés, et aussi, le vivre ensemble dans les communautés.
Les inconvénients de la transhumance sont entre autres, le non-respect des couloirs où des bœufs détruits des champs, ainsi que le vol à mains armées des bœufs qui se soldent parfois à des morts d’hommes et des blessés. Heureusement, le Ministre Hassan Bouba, à travers la politique mise en place par le Président Touadéra, a toujours sensibilisé les éleveurs et agriculteurs sur la transhumance apaisée et sans armes. Pour dire que les éleveurs doivent épouser l’ancienne stratégie d’élever les bœufs, à travers leurs canes et arcs et non par des kalachnikovs et des lance-roquettes.
Pour Dr Saint-Prestige, Représentant de l’Agence Nationale de Développement de l’Elevage (ANDE), pour éviter les tensions entre les éleveurs et agriculteurs, il est important pour les différentes parties de respecter les couloirs de transhumance.
Le Directeur de la Protection de l’Animale, est revenu sur l’importance de cette mission de terrain effectuée par le Ministre de l’Elevage et de la Santé Animale pour sensibiliser les éleveurs et agriculteurs sur l’importance et le respect des couloirs de transhumance.
Le Capitaine de la gendarmerie, Yagao, a pris la parole pour inviter également toutes les communautés à respecter les couloirs les principes de convoyage de bœufs pour une transhumance apaisée.
Celui-ci n’a pas raté l’occasion de rappeler les éléments des Forces de Défense et de Sécurité à l’ordre, surtout au respect de leurs missions assignées ainsi qu’aux règlements des litiges entre les communautés. Pour ce dernier, pour une transhumance apaisée, il est désormais judicieux d’impliquer les responsables techniques dans les règlements des litiges entre éleveurs et agriculteurs.
Le Ministre Gilbert Toumou Deya, pour lui, a rappelé l’importance de sa présence à chaque fois dans des missions de terrain du ministère de l’Elevage et de la Santé Animale. Selon ce dernier, sa présence est de sensibiliser les porteurs illégaux d’armes et munitions de guerre. Profitons de cette occasion, le membre du Gouvernement a invité ces porteurs illégaux d’armes à les restituer à son département, chargé de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDR-R). Ceci dans le seul but de faciliter une transhumance apaisée.
Par la suite, le Ministre Hassan Bouba, a tenu une importante réunion qui a regroupé les autorités locales, les représentants des éleveurs et agriculteurs. Puis, il a visité le Centre d’Insémination Artificielle de Boali, installé dans le cadre de PADECAS, en collaboration avec la BAD.
Une autre visite a conduit cette forte délégation ministérielle à PK 45, à Djabarouna, pour l’installation des check-points des éléments des FACA du BIT6 pour la sécurisation de tout le village Djabarouna, le site d’abattage situé à 5 kilomètres du village Djabarouna à l’intérieur ainsi que la sécurité des éleveurs et de leurs bœufs.
C’était à 16 heures 28 que cette visite sur axe Boali bouclé et la délégation est repartie sur Bangui, avant de mettre le cap le dimanche 15 octobre sur Damara pour le même schéma de sensibilisation.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna