Novembre 2022- novembre 2023, voilà un an jour pour jour que le Gouvernement, à travers le Programme national de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (PNDDRR) et la Minusca ont fructueusement collaboré au profit des ex-combattants pour leur réinsertion sociale au service de la paix et la sécurité. Cette collaboration, faut-il déjà le souligner, s’inscrit dans le cadre de la Résolution 2659 du 14 novembre 2022.
Présentant un bilan un peu global des opérations de désarmements et de démobilisation des ex-combattants des groupes armés, le Ministre d’Etat en charge du DDRR et du suivi de l’APPR-RCA, Jean Wiliboro Sacko a fait savoir que de progrès notables ont été réalisés. La précision donnée par le Coordonnateur du PNDDRR, Samuel Touaténa dont état d’un total de 4408 ex-combattants désarmés et démobilisés entre 2018-2023 dont 280 femmes. Puis, 3255 armes de guerre et aussi 162.320 munitions, 2143 grenades et d’autres explosifs ont été collectés. En ce qui concerne les groupes armés dissouts, il y a neuf (9) groupes armés parmi les 14 signataires de l’APPR, à savoir le MLCJ, l’URFR-F, l’UFR, le RPRC, la Seleka-Rénovée, le RJ-Belanga, le MPC, le FDPC, le FPRC – aille Abdoulaye Hissen. L’autre opération très saluée est le rapatriement des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) dont 138 combattants ont pu regagner leur terroir.
Ce bilan jugé satisfaisant par le Ministre d’Etat Wilibiro Sacko a été communiqué aux professionnels des médias lors de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire de la Minusca du 8 novembre dernier, animée conjointement avec Vladimir Monteiro, Porte-parole de la mission onusienne.
Pour petit rappel, le Programme national de désarmement, démobilisation réintégration et rapatriement (PNDDRR) a pris ses sources au cours du Forum de Bangui avec l’Accord sur les principes du DDRR du 10 mai 2015, suivi de la signature de l’APPR-RCA du 6 février 2019, ainsi que la stratégie de DDRR et le Programme National. 14 groupes armés ont été donc retenus dans le cadre de cet accord dont les membres bénéficiaires devraient absolument répondre à un certain nombre de critères, à savoir : un ex-combattant qui fait partie des 14 groupes armés signataires des Accords et possédant une arme de guerre fonctionnelle ou réparable. Le programme pilote y relatif a été lancé par le Président de la République, Pr. Faustin Archange Touadera le 17 décembre 2018 à Paoua où 480 combattants issus de 12 groupes armés ont été bénéficiaires.
Pour sa part, la Minusca intervient dans le cadre de soutien technique à l’Unité d’éxécution du PNDDRR (UEPNDDRR) par la mise à disposition d’un consultant et apporte aussi un appui financier aux opérations de désarmement et de démobilisation, à travers des fonds propres de la mission et des USA, comme l’a souligné Vladimir Monteiro. La mission de l’Onu apporte également un appui au déploiement des équipes mobiles et soutient l’allocation aux démobilisés pendant la phase de désarmement et de démobilisation. Elle soutient aussi la sécurisation des opérations ; assure l’escorte des déplacements et donne également un soutien logistique pour le personnel UEPNDDRR selon les moyens (transport aérien).
Notons que parallèlement aux activités du DDRR, il y a également les activités liées au programme de Réduction de violences communautaires (CVR) y compris ceux du Pré-DDR, à travers lesquelles, entre 2016 et 2023, 32.653 personnes ont été bénéficiaires dont 11.109 femmes. Aussi dans ce cadre, 597 armes de guerre, 15.102 armes artisanales, 831 explosifs et 28.439 munitions ont été collectés. Rien que pour la période 2022-2023, 4321 bénéficiaires de CVR dont 2.118 femmes ont enregistrés à Bangui, dans la Vakaga, l’Ouham, la Nana-Mamberé, la Haute-Kotto, le Mbomou, la Nana-Gribizi, la Kémo et le Bamingui-Bangoran.
A en croire Valdimir Monteiro, la Minusca, en matière de DDR et de CVR selon la résolution 2659 du 14 novembre 2022, travaille sur deux objectifs : Premièrement,il s’agit d’accompagner les autorités centrafricaines à élaborer et à mettre en œuvre un programme inclusif et progressif pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR) des membres des groupes armés et, dans le cas des combattants étrangers, pour leur rapatriement (DDRR). Deuxièmement, il est question de soutenir les efforts des autorités centrafricaines et les organisations de la société civile concernées à élaborer et à mettre en œuvre des programmes de réduction de la violence communautaire à l’intention des membres des groupes armés dont ceux qui ne sont pas admis à participer au programme national de désarmement, démobilisation, réintégration.
Auric De Jean Jovice Ouakara