sujets brûlants de l’actualité abordés sans tabou avec le Ministre conseiller à la Présidence de la République, Fidèle Gouandjika. Une interview exclusive accordée à Radio Léngo Songo, ce mardi 7 novembre 2023.
RLS : Monsieur Fidèle Gouandjika, bonjour !
FG : Bonjour !
RLS : L’un de vos derniers lives fait le buzz sur l’internet, notamment la réaction à travers certains médias et activistes des droits de l’homme vous taxant d’avoir encouragé le génocide en RCA. Qu’en dites-vous ?
FG : Ce n’est pas vrai ! Il s’agit de deux éminentes personnalités de la nation qui sont Dr. Paul Crescent Béninga, porte-parole de la société civile et le magistrat Joseph Bindoumi que tout le monde connait. J’ai accusé les Nations-unies qui ont demandé avec force et sans retenue au président Touadéra l’organisation d’un dialogue politique inclusif avec une frange de l’opposition démocratique qui refuse le verdict du peuple souverain, lors du référendum qui a pondu la nouvelle constitution de la 7eRépublique. Et donc, pour moi, c’est une façon pour les Nations-unies de pousser le peuple Centrafricain à la guerre fratricide, de réarmer les groupes armés pour venir endeuiller la population et c’est ce qu’on appelle un génocide.
RLS : Dans vos propos, vous dites que la RCA s’éloigne petit à petit, mais surement de la domination de l’ancienne puissance coloniale. Pourtant, il y a encore le maintien de l’embargo sur les armes à destination des FACA, et les institutions de Breton Wood ont coupé leurs financements depuis plusieurs années. Comment justifiez-vous cet état des choses ?
FG : Avant l’indépendance, nos ressources ont été pillées par la France, nos pères et grand-pères ont été pris de force comme esclaves pour aller libérer la France et ce pays n’a rien fait pour nous. Aujourd’hui avec la Russie, nous retrouvons la paix et se sont ses organisations internationales encouragées par la France qui nous demandent de nous libérer de nos amis Russes qui ont évité le génocide en Centrafrique et ceux-là veulent absolument le départ des Russes pour qu’ils reviennent organiser des coups d’Etat. Ils ne nous laissent pas exploiter notre pétrole, ces derniers ont vendu notre uranium à mille huit cent milliard de Francs Cfa à notre insu. C’est un manque à gagner pour le peuple. Si cet argent était versé dans la caisse de l’Etat, la RCA serait déjà un pays émergent.
Quant à la question de l’embargo qui pèse sur les FACA, cela est dû à notre faute et nous en souffrant aujourd’hui. Les institutions de Breton Wood, c’est vraie qu’elles ont coupé leurs financements ; mais depuis un certain temps, elles commencent à revenir à la raison, il ne reste que la France qui a suspendu ses aides budgétaires pensant que nous allons nous noyer pour que le peuple se soulève faute d’argent pour payer le salaire. Heureusement, le président Touadera continue avec clairvoyance de faire une gestion rigoureuse des recettes publiques qui lui permet de payer les salaires des fonctionnaires que RFI critique.
RLS : Monsieur le ministre conseiller, certains opposants disent que le président Touadéra ne songe même pas au développement de la RCA, il pense seulement au paiement de salaires des militaires et des fonctionnaires pour maintenir son pouvoir. Est-ce que cela est vrai ?
FG : C’est ce que disent certains opposants et relayé par RFI. Je suis d’accord que le président Touadéra privilégie le salaire, parce que le paiement de salaire dans tous les pays du monde, c’est la plus grande masse d’argent que les gouvernements déversent dans l’économie. S’il n’y a pas de salaire dans un pays, le pays sera bloqué.
Aujourd’hui, tout le monde voit que les routes se construisent, les hôpitaux, les écoles… Nous n’avons pas de grands moyens nous faisons avec les moyens de bord. Nous attentons l’exploitation de nos richesses minières bloquées par la France depuis longtemps pour développer notre pays.
RLS : Des voix s’élèvent aujourd’hui dans une frange de l’opinion nationale et internationale pour demander la tenue d’un énième dialogue en RCA, à l’entame de la 7e République. Comment entendez-vous cet appel et dans quel format pourrait-il se tenir ?
FG : On vient de sortir d’un dialogue républicain qui a rassemblé toutes les couches et forces vives de la nation. L’opposition démocratique qui crie aujourd’hui un autre dialogue était à Bangui et a pris part aux préparatifs. Ce dialogue a pondu 600 recommandations qui ne sont pas encore épuisées. Pour quelle raison organiser un autre dialogue avec ceux qui ne veulent pas dialoguer. Le dialogue est permanant à l’Assemblée nationale entre les députés de la majorité et de l’opposition, aussi entre le gouvernement et les groupes armées à travers l’APP-RCA.
RLS : Monsieur le ministre conseiller Fidèle Gouandjika, Radio Lengo Songo Vous remercie !
Carole BYCEKOAN et Auric De Jean Jovice Ouakara