Un atelier de validation du rapport sur les besoins de survivants de Violences basées sur le genre (VBG) s’est tenu du 10 au 11 novembre 2023 à Bangui. Une initiative de l’ONG ’’International Rescue Committee (IRC)’’ en collaboration avec le gouvernement centrafricain. Le but d’analyser les besoins d’assertion et d’aspiration, en vue de formuler les recommandations pour la révision du Code pénal et du Code de procédure pénale. La cérémonie du lancement officiel des travaux a été présidée par Arnaud Djoubaye Abazene, Ministre de la justice.
Dans le cadre de la révision du code pénal et de la procédure pénale en République Centrafricaine, le gouvernement centrafricain, à travers le ministère de la justice, a lancé le projet d’élaboration d’une loi spécifique en matière de Violences basées sur le genre et des violences liées aux conflits, afin d’améliorer la protection juridique des survivants.
C’est dans cette optique que le Bureau de ‘’Humanitarian Assistance’’ en collaboration avec l’ONG IRC a organisé une enquête du 27 septembre au 12 octobre 2023. Deux (2) jours sont consacrés à un atelier de renforcement des capacités de 100 agents enquêteurs, bien avant de procéder à l’opération.
Au fait, il s’agit de recueillir des perception de la population centrafricaine, de la société civile et acteurs de la chaine pénale dans le processus de révision desdits Codes pour permettre d’incorporer les Violence basée sur le genre y compris les violence sexuelles liées aux conflits et de renforcer le système de sanction afin de lutter contre l’impunité.
Le ministre de la justice, Arnaud Djoubaye Abazene a noté que « les survivants de violence basée sur le genre souhaitent, entre autres le renforcement de l’effectif des magistrats, des officiers de polices judiciaires et leur spécialisation en matière de poursuite des violences basée sur le genre. Le renforcement, l’extension d’un centre de prise en charge de survivants et survivantes des VBG, afin d’assurer une meilleure accessibilité aux services de soutien et de réhabilitation pour les victimes des violences», a-t-il signifié, Arnaud Djoubaye Abazene. Avant d’ajouter que « La lutte contre l’impunité est l’un des principaux axes de la justice, notamment de ressortir de la vision du Président de la République ».
Au cours de ces deux jours, des discussions constructives ont eu lieu entre les différents acteurs engagés dans la lutte contre les VGB en Centrafrique au tour des thématiques spécifiques avec l’analyse de trente-trois recommandations, notamment, la violence physique et veuvage, l’incrimination du germinicide, la violence et agression sexuelle pourquoi élaguer ?, la violence sexuelle liées aux conflits, le mariage forcé et précoce, la violence sur les mineurs, le déni de ressource et l’opportunité et violence émotionnelles et psychologique.
Ce qui a attiré l’attention du Directeur pays de l’IRC, Léon Huchard, c’est « l’opportunité d’explorer les perceptions des survivants de VBG. Quant à l’accès à la justice, nous identifions les barrières et en proposant les perceptifs justes. Le résultat de cette étude, riche de nos expériences constituant une pierre angulaire dans nos efforts collectifs dans pour améliorer le système judiciaire et renforcer la protection des victimes. Ces engagements en faveur de la justice et des droits de l’homme, est un catalyseur essentiel pour le changement ».
De son côté, la Ministre conseillère en matière du Genre, Sidoine Makanda, dans son allocution a signifié que « le processus de la révision du code pénal et procédure pénale, lancé par le ministère de la justice avaient pour vocation d’améliorer la protection juridique des survivants et survivantes de VBG liées aux conflits. Ceci, à travers l’incorporation d’une loi spécifique, afin de renforcer le système des sanctions pour ces cas. Le gouvernement a été attentif et a encouragé l’initiative participative tentée par IRC, visant à occuper aux efforts du gouvernement dans la révision de ces codes. C’est avec un sentiment et parfaite satisfaction que je salue la qualité de la participation, ainsi que les échanges sur la quintessence de ce présent rapport », s’est-elle réjoui, Sidoine Makanda.
Au terme de ces assises, des fortes recommandations ont été formulées, entre autres, la vulgarisation de la législation sur la VBG; le renforcement des capacités des acteurs en charge des VBG ; la définition du concept de déni de ressources et d’opportunité et insertion de l’interdiction d’accès des enfants non-accompagnés dans les débits de boissons et salles de cinéma.
Lydie SEREGAZA