Alors que la Cour Pénale Spéciale (CPS) entame son deuxième mandat en Centrafrique, elle vient signer un accord de financement des activités judiciaires le mardi 14 novembre 2023 entre le gouvernement centrafricain et le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique. La signature dudit accord a eu lieu entre le ministre d’Etat en charge de la Justice de la Promotion des Droits de l’Homme et de la Bonne Gouvernance, Garde de Sceaux, Dr Arnaud Djoubaye Abazène et l’ambassadrice des Etats-Unis en Centrafrique Patricia Mahoney.
Ce financement à hauteur de plus de deux (2) milliards de FCFA, selon les donateurs, vise à soutenir les efforts du gouvernement dans le cadre du renforcement de la gouvernance en matière de la justice. Cela permettra également au ministère en charge de la Justice, à travers la Cour Pénale Spéciale de contribuer à la lutte contre l’impunité, à la restauration de l’Etat de droit et la cohésion sociale en vue de soutenir le processus de réconciliation nationale et la consolidation d’une paix durable en République Centrafricaine.
Pour ce faire, les principales activités inclues dans ce financement sont entre autres, le renforcement de capacités des Officiers de Police Judicaires (OPJ) sur les techniques d’enquête, l’élaboration d’une stratégie d’enquête coordonnée, le paiement des primes et indemnité des Magistrats, des Greffiers, des OPJ, des Avocats, des Huissiers et Interprètes, également le règlement des dépenses liées aux logements et sécurité des Magistrats.
Ce financement additionnel des Etats-Unis est une réponse aux priorités du gouvernement dans la lutte contre l’impunité et la restauration de l’Etat de droit pour une paix durable en République Centrafricaine. C’est ce qu’a signifié Dr Arnaud Djoubaye Abazène. «Il y a quelques semaines que nous avions célébré le 5ème anniversaire de la Cour Pénale Spéciale. Je disais dans mon discours que cette célébration était pleine de symbole, en termes d’engagement des parties prenantes dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes graves perpétrés en République Centrafricaine. Les intervenants qui ont pris la parole au cours de cette cérémonie ont fait état des avancées et des défis récurrents auxquels la Cour Pénale Spéciale fait face. Les appels ont été lancés à l’endroit des partenaires techniques et financiers dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale, en vue d’appuyer cette Cour. La signature d’accord entre le PNUD et le bureau pour la démocratie de droit de l’homme du département d’Etat américain relative à un financement additionnel au projet d’appui au fonctionnement de la CPS, constitue la première réaction positive et appréciable à nos appels, a-t-il déclaré.
C’est ici le lieu pour la Cour Pénale Spéciale de témoigner sa gratitude envers les Etats-Unis d’Amérique pour sa contribution dans la lutte contre l’impunité prônée par le Président Faustin Archange Touadéra, sous la 7ème République. «La cérémonie de signature d’accord de ce financement démontre sans relâche l’engagement des Etats-Unis d’Amérique pour la cause de la lutte contre l’impunité et contribue à la quête de la paix recherchée par les autorités du pays. C’est le fond du cœur que je voudrais au nom de tous les membres de la Cour remercier ce pays ami du peuple centrafricain», a martelé le président de la CPS Michel Landry Louanga.
De tout ce qui précède, il ne faut pas perdre que vue que la CPS bénéficie de plusieurs financements depuis sa création pour ne rien faire. Car, il y a de cela plus de 5 ans, cette juridiction hybride traite seulement un seul dossier, qui est celui de massacre de Koundjili et Lémouna dans la préfecture de l’Ouham-Pendé. Le reste, c’est du bla-bla.
Espérons que cette fois-ci, ce financement qui va couvrir la période de 2024 à 2025, sera productif pour la vraie lutte contre l’impunité, a toujours prôné le Président Touadéra dans plusieurs de ses discours.
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo