La Session Criminelle extraordinaire se poursuit à Bangui. Au rôle de l’audience du mercredi 13 décembre 2023, a été consacré à l’«Affaire Ministère Public contre Younoussa Saïdou». Une occasion pour le public centrafricain de comprendre réellement l’importance des débats contradictoires entre le Ministère Public et la partie défense qui marque l’engagement total de la machine judiciaire à lutter contre l’impunité. L’audience s’est déroulée dans la salle de la Cour de Cassation.
Accusé d’association de malfaiteurs et rébellion, Younoussa Saïdou, artisan minier, âgé de trente et cinq (35) ans, père de huit (8) enfants et vie en concubinage avec deux (2) femmes dans la localité de Baoro.
L’inculpé a été interpellé le 23 avril 2021 aux environs de 20 heures par des éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA), faute de non-respect de couvre-feu.
Après la lecture de l’Ordonnance de Renvoi, le Président Laurent Ouambita, a ouvert la phase d’interrogations du fond de l’unique dossier inscrit au rôle, avec le constat d’un débat contradictoire basé sur le respect du Code Pénal Centrafricain entre le Ministère Public, représenté par le 3ème Avocat Général Maxime Mazou, et la partie défense de l’accusé Me Serge Simplice-Solet Bomawoko.
Ce qui laisse à dire que, le 3ème Avocat Général Maxime Mazou, au cours de son réquisitoire, a présenté les faits, tout en appuyant sur les différents chefs d’accusation d’association de malfaiteurs et rébellion. A la chute, requiert la peine des travaux forcés à temps.
Accusation rejetée en bloc par la partie défense représentée par Me Serge Simplice-Solet Bomawoko, qui a précisé que le dossier de son client est vide des preuves décisives.
La partie défense est allée très loin pour parler d’une détention arbitraire de son client allant jusqu’à vingt-trois (23) mois en détention, moins encore l’inculpé a purgé toutes ces peines sans l’avis ou le témoignage de ne fus qu’un témoin.
Dans le dossier de l’enquête préliminaire, interrogatoire de fond, figure l’idée d’incertitude bourrée des verbes conjugués au temps conditionnelle, «semblerait-il que vous faites partie des éléments du groupe armés 3R». Il faut la clarté, si vous accusez quelqu’un, a-t-il conclu.
Lors de la mise de l’affaire en délibéré, le Président de la Cour, Laurent Ouambita, a finalement rendu sa décision, «la Cour, au nom du Peuple Centrafricain, après en avoir délibéré, conformément à la Loi. Statuant publiquement, contradictoirement à l’égard de l’accusé, en matière criminelle et en dernier ressort, avec le concours des Jurés et à la majorité des voix. Sur la culpabilité, acquitte l’accusé Younoussa Saïdou, au bénéfice du doute. Met les déponds à la charge du Trésor Public».
Les Officiers de Polices Judiciaire (OPJ) doivent s’efforcer à mener des investigations, si des déclarations ont été enregistrées. Une occasion de prêter main forte à la chaine judiciaire centrafricaine de devenir réellement le véritable bulldozeur en matière pénale.
Marcelin Endjikélé Kossikako