La question de la transhumance apaisée dans le Nord-Ouest de la République Centrafricaine, reste préoccupante. Pendant la saison sèche, des troupeaux de bœufs en quête de pâturage, sont souvent sources de conflits depuis plusieurs années entre les transhumants et agriculteurs, malgré l’existence d’un plan de réponse élaboré par le gouvernement, appuyé par des partenaires techniques et financiers.
Lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire par visio-conférence du 30 janvier 2024, cette question a été l’un des principaux points abordés par les trois préfets, dont Lydie Georgette Gahoro Soulou, de la Kémo, Evrard Lamine de l’Ouham-Fafa, et celui de la Nana-Gribizi, Abdoulaye Mahamat.
Dans son intervention, la Cheffe de bureau de la Minusca pour la région de Kaga-Bandoro, Alessandra Trabattoni, a développé pour sa part que la mission apporte son appui dans la promotion de la transhumance pacifique, tout en travaillant également avec les partenaires locaux, afin de renforcer le processus de paix et de réconciliation au niveau local, en promouvant la cohésion sociale, la gestion pacifique des conflits liés à la transhumance, et le vivre ensemble.
Et de préciser que 7069 personnes ont été sensibilisées sur la transhumance apaisée, suite à une mission du ministère de l’Elevage et de la Santé Animale, conduite par le chef de ce département, Hassan Bouba.
Cependant, Abdoulaye Mahamat, Préfet de la Nana-Gribizi, qualifie ce sujet de préoccupation nationale, car elle est inscrite dans l’Accord Politique de Paix et la de Réconciliation en RCA (APPR-RCA).
Tandis que ses homologues de la Kémo et de l’Ouham-Fafa, ont pour leur part, indiqué que même si les problèmes ne manquent pas, la transhumance pacifique gagne du terrain en raison de nombreux efforts fournis par le gouvernement et la mise en place de cadres d’échanges locaux. Ceci grâce à la mise en place du Comité de Mise en Œuvre Préfectoral (CMOP) que beaucoup de sensibilisation, ont été faite dans le cadre de la transhumance apaisée dans la Kémo, même si des problèmes subsistent.
En novembre 2023, des tensions ont eu lieu entre éleveurs et agriculteurs qui se sont soldées par la destruction des champs à Damara et dans la Kémo. Ces tensions ont été résolues grâce au dynamisme du ministre de l’Elevage et de la Santé Animale, Hassan Bouba.
La transhumance non apaisée reste toujours la cause des affrontements entre éleveurs et agriculteurs en Centrafrique. Elle contribue à l’instauration d’un climat de méfiance qui affecte la cohésion sociale et les activités économiques. Il y a lieu de dire que les autorités et les partenaires au développement ont intérêt à s’impliquer davantage pour ramener la quiétude et la paix entre éleveurs et agriculteurs dans ces couloirs de transhumance.
Carole Bycekoan