Malgré sa présence depuis 2014, en République Centrafricaine, la Minusca qui est une mission onusienne pour la stabilisation de la RCA, après les multiples crises qui ont secoué le pays, la population civile vit de mal en pire à cause de l’attaque des bandits armés sur cette dernière. Alors que la nouvelle résolution de la Minusca, donne des tâches prioritaires, à savoir la protection des civils par les éléments de cette institution. Malheureusement, beaucoup de Centrafricains, se demandent si la Minusca a encore sa place en République Centrafricaine ? Est-ce qu’elle est là réellement pour exécuter son mandat qui est d’abord la protection de la population civile, comme inscrit dans quatre des tâches prioritaires pour son nouveau mandant ? N’a-t-elle pas des moyens consistants pour non seulement protéger la population civile, mais également de stabiliser le pays en général ? Telles sont autant des questions qui taraudent l’esprit de plusieurs observateurs de la vie socio-politique ces derniers temps.
Bien-avant de répondre à toutes ces préoccupations ci-haut, il est important de revenir sur les derniers évènements malheureux survenus le 2 avril 2024, dans la ville de Bohong, une localité située dans la préfecture de l’Ouham-Pendé à 70 km de la ville de Bocaranga, sur l’axe Bouar-Bocaranga, où dix-sept (17) civils, tous de braves jeunes, dont un mineur ont été froidement abattus sans aucune forme de procès par des éléments de «3R».
Les causes de ces tueries de masse seraient le vol d’un bœuf appartenant à un peuhl par un habitant de cette localité. Ce qui a motivé les éléments de «3R» qui, depuis lors, tapis dans l’ombre de sortir de leur cachette pour faire leur loi en regroupant les victimes sous prétexte de soi-disant réunion avant de les tuer à bout portant.
Cette raison évoquée par ces bandits a été balayé d’un revers de main par l’association «Nouvelle Vision des Gbaya-Kara» de la ville de Bohong, car cela démontre l’intention cachée de ces bandits de grand chemin qui veulent toujours fragiliser le processus de consolidation de paix et de la cohésion sociale dans cette partie du pays, et cela avec la complicité de la Minusca, puisque l’acte s’est produit sous la barbe de ces soldats de maintien de la paix de l’ONU présents dans la localité.
Pour ce faire, la question que l’on se pose est de savoir où était passés les éléments de la Minusca présents dans cette localité ? Sont-ils vraiment en RCA pour exécuter véritablement leur mandat afin de permettre à ce pays qui a tant souffert d’avoir la paix et la stabilité ? Pourquoi les éléments de la Minusca continuent de jouer au médecin après la mort du patient dans les villes de provinces ?
Il est vrai que la protection de la population civile révèle premièrement des autorités Centrafricaines, mais en tant que partenaire du gouvernement, la Minusca a intérêt à protéger cette dernière, car cela a été définit dans sa nouvelle résolution renouvelée jusqu’au 15 novembre 2024. Tout en sachant pertinemment que c’est ce même Conseil de sécurité de l’ONU qui continue mettre sous embargo les FACA, alors que les bandits armés s’arment du jour au lendemain sans être inquiétés.
Il faut rappeler que dans ce nouveau mandat, quatre (4) grandes lignes ont été tracées à cette institution internationale, parmi lesquelles la protection des civils qui, d’ailleurs, fait partie des tâches prioritaires. Sauf que les réalités démontrent le contraire. La population civile centrafricaine continue de faire les fais.
C’est l’exemple de Bohong où des jeunes sont massacrés. Ceci vient de compléter le massacre de masse de près de cinquante (50) civils aux villages Lémouna et Koundjili vers Paoua dans la préfecture de Lim-Pendé, le 21 mai 2019 par ces mêmes éléments des «3R». Tous ces actes démontrent à suffisance le laxisme et l’incapacité de cette mission onusienne face aux groupes armés en laissant les civils à la merci du danger.
C’est ici le lieu d’attirer l’attention du gouvernement centrafricain d’avoir un œil regardant sur le mandant attribué à la Minusca en général et plus particulièrement les tâches prioritaires, dont la protection des civils doit être au cœur de leurs actions. Car, partout où la présence des éléments onusiens, la population se plaint et s’inquiète pour leur sécurité et préfère beaucoup plus les FACA et les alliés Russes qui leur donne assurance et confiance.
Les choses doivent changer ! Les autorités centrafricaines doivent se réveiller ! Trop c’est trop !
Sabrina Larissa Vinciane Naïlo