Lors de la célébration du 31ème «Journée Mondiale de la Liberté de la Presse», le vendredi 03 mai 2024, les professionnels de l’information centrafricains, à l’instar des ceux du monde entier, ont été honorés par la présence pour une grande première, depuis son accession à la magistrature suprême de l’Etat, du Président Touadéra. La rencontre a eu lieu dans la salle de Banquets de l’Assemblée Nationale aux environs de 16 heures. A cette occasion, le Chef de l’Etat Centrafricain, a partagé un moment convivial avec des Journalistes Centrafricains qui se sont massivement mobilisés pour la circonstance, en exhibant même des pas de danse sur le rythme de l’orchestre des Journalistes Centrafricains dénommé «Mélo-Médias». Dans son message de circonstance, il a fustigé le rôle que joue les soi-disant «communicants» sur les réseaux sociaux et invite les Journalistes plutôt à opter pour la sensibilisation de la population autour des programmes de développement, de paix et de la cohésion sociale.
A l’entame de son message, il a déclaré que pour construire un pays démocratique, il faut l’apport des Journalistes qui sont la voix des sans voix, un pont entre le pouvoir Exécutif et le Peuple.
Le Chef de l’Etat Centrafricain, a rappelé que l’idée de la revendication de l’indépendance de la presse, a commencé lors de la 26ème Conférence de l’UNESCO qui s’est tenue en 1991 à Windhoek, en Namibie, où les Journalistes, ont recommandé leur liberté. «Cette Journée du 3 mai nous interpelle à respecter nos engagements par rapport à la liberté de la presse», a-t-il souligné.
Et d’ajouter que depuis son accession à la magistrature suprême de l’Etat en 2016, le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour entretenir la liberté de presse en République Centrafricaine. C’est à ce prix que plusieurs rapports internationaux sur le bien-être de la presse dans le monde ont classé ces dernières années, la République Centrafricaine, parmi les pays les plus respectueux de cette liberté.
Ce respect de la liberté de la presse s’observe par l’absence des Journalistes dans les prisons, l’absence des poursuites judiciaires et le plus moindre cas des otages ou assassinats crapuleux des Journalistes dans le pays.
C’est pour cette raison qu’il a instruit le ministre chargé de la Communication et des Médias de remettre à l’ordre du jour du Conseil des Ministres, les dossiers sur la stratégie nationale de la communication, le statut particulier des Journalistes du secteur public et l’amélioration de la subvention de l’Etat aux organes de la presse privée.
Plusieurs projets futurs du gouvernement dans cette 7ème République visent l’amélioration des conditions de travail des journalistes et l’élargissement du champ de la liberté de la presse en République Centrafricaine. Cependant, ce respect de la liberté, poursuit-il, ne doit constituer un terrain de libertinage dans le pays où chacun peut parler, écrire, imprimer ou publier des imaginaires sur l’autre sans être inquiété.
Selon le Président Touadéra, la liberté est un droit fondamental reconnu à chaque citoyen. Ce droit s’arrête là où existe celui de l’autre. Au niveau national, le thème de cette année s’intitule «La liberté de la presse et son impact dans les rumeurs, les désinformations, les discours de haine et les bouleversements climatiques».
Et de reconnaitre que le défi de l’heure est sans doute la féroce adversité contre l’explosion des rumeurs, des désinformations, des contre-vérités, par le moyen de nouvelles technologies notamment, les réseaux sociaux qui enveniment les communications entre gouvernants et populations du monde.
S’agissant des réseaux sociaux, il convient de souligner le rôle néfaste d’un certain nombre de soi-disant «communicateurs» non formés, irrespectueux de la déontologie professionnelle et dont la mission principale est de créer la discorde, la haine entre les Centrafricains, de noircir le pays pour tirer profit des intérêts hypocrites.
Il s’agit donc d’un phénomène qui n’épargne aujourd’hui aucune société au monde, même les nations les plus avancées en sécurité communicationnelle en sont victimes. C’est dans cet élan de lutte et ceci dans un cadre régional que la République Centrafricaine a accueilli du 30 au 31 janvier 2024, à Bangui, le Forum des Ministres de la Communication de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Ces démarches au niveau régional, visent à mutualiser les efforts des différents Etats au plan d’harmoniser les instruments juridiques et tout autre mécanisme de dissuasion contre ce phénomène.
Cependant, en République Centrafricaine, en dépit des efforts du gouvernement pour garantir la liberté de la presse, il convient de souligner des comportements déviants de certains Journalistes qui s’offrent sans cesse le luxe de cultiver volontairement la haine, la division en propageant les rumeurs et les désinformations au sein de la population.
A cet effet, le gouvernement les exhorte à plus de responsabilité, à la vérification des faits, au recours à plusieurs sources avant la diffusion de tel ou tel événement. «Un journal sans rumeur est un remède pour la paix et la démocratie», a-t-il soutenu.
Cette journée de la liberté de la presse est une occasion de réfléchir entre professionnels des médias sur les maux qui gangrènent l’éthique et la profession. «Cultivons la paix et la démocratie ; Travaillons pour soigner l’image de notre pays aux yeux du monde ; Parlons de la liberté de la presse ; Disons que toute liberté a une limite, car c’est en respectant les droits des individus que nous pouvons parler d’une liberté dans un Etat de droit», a rappelé le Président Touadéra.
Rumeurs et fausses informations, c’est une erreur journalistique, une manœuvre de désinformation et de destruction du tissu social. C’est pourquoi, il a profité de cette occasion pour inviter les Journalistes plutôt à opter pour la sensibilisation de la population autour des programmes de développement, de paix et de la cohésion sociale.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna