La cérémonie marquant la commémoration de la neuvième «Journée Nationale des Victimes» de la crise en Centrafrique, s’est déroulée le samedi 11 mai 2024, au monument des Martyrs à Bangui. Ceci en présence du Premier ministre, Félix Moloua. A la veille de cette journée, la Ministre de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et de la Réconciliation Nationale, a fait une déclaration y relative.
C’est à travers le Décret n°16.195 du 24 mars 2016 que la «Journée Nationale des Victimes» a été instituée en République Centrafricaine. Il y a de cela neuf (9) ans aujourd’hui que le pays observe cette journée dédiée en la mémoire des victimes de la crise.
«La particularité de cette année, est que l’approche de cette organisation est à saluer. La Ministre nous a mis en avant des choses pour que ça soit nous qui proposons les choses et qu’ensemble avec eux on en discute. Et c’est ce qui est contraire à toutes les journées commémoratives des victimes. Egalement, nous étions tenus informés à chaque étape de l’évolution des préparatifs. Il n’y a rien qui s’est passé sans la Ministre nous informe. C’est ça que les victimes aiment et cette approche prouve que nous sommes prises en compte par le gouvernement», a indiqué Francine Evodie Ndemadet, en sa qualité de responsable de l’association des victimes à la fin des cérémonies.
A la veille de cette commémoration, la Ministre de l’Action Humanitaire a, dans le traditionnel message de circonstance, rappeler qu’il y a deux sortes de victimes : celles qui ont perdu la vie et celles qui, heureusement survivent encore avec tous les traumatismes. «Pour les victimes survivantes qui se sont organisées dans leurs différentes associations, nous leur disons que la justice et la réparation, cheval de la Commission Vérité, Justice Réparation et Réconciliation (CVJRR), est un droit pour tous. C’est pour cela que le thème de la 9ème édition est : La réparation est un droit pour les victimes, un socle pour la consolidation de la paix et de la cohésion sociale en République Centrafricaine. Ce thème est retenu pour dire aux victimes qu’elles ne sont et ne seront jamais oubliées, malgré que les ennemis de la paix qui sont leurs bourreaux continuent de mener leurs activités criminelles qui ne cessent d’endeuiller de paisibles populations sans défense, tel que survenu dans la ville de Bakouma fin avril dernier. Dans tous les cas, une chose est sûre, tout se paie ici-bas. Tôt ou tard, les bourreaux vont répondre de leurs actes», a-t-elle rappelé.
Présent à cette cérémonie sur la place des Martyrs, le Premier ministre Félix Moloua, a rappelé dans son discours l’historique de l’institution de cette journée en République Centrafricaine.
Il a indiqué par ailleurs que la justice est un droit et c’est cette raison même qui a poussé le Président de la République Faustin Archange Touadéra à faire de la lutte contre l’impunité son cheval de bataille dans la 7ème République. L’occasion lui a permis également de rappeler une fois de plus le drame survenu le 19 avril 2024 sur la rive M’Poko par le naufrage d’une baleinière qui a coûté la vie à près de 100 personnes, des disparus et des blessés.
Des campagnes de sensibilisation étaient organisées dans certains quartiers de Bangui et vont se poursuivre à l’intérieur du pays sur l’importance que revêt la commémoration de cette journée.
Rénaldi Cyrille Wégué