La République Centrafricaine comme son nom l’indique, c’est un pays qui est situé au cœur de 54 pays du continent Africain. Ce pays est situé sur le plan cardinal, au Nord, le Tchad, à l’Ouest le Cameroun, à l’Est le Soudan du Nord et du Sud et au Sud, la République Démocratique du Congo et la République du Congo.
Ce pays qui est le berceau des bantous, très riche en sous-sol, en faune et flore, a été colonisé par la France vers les 1960, sous le nom de l’Oubangui-Chari et membre de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) avant d’être refondé par le feu Père-Fondateur Barthélémy Boganda, le 1er décembre 1958 sous le nom de la République Centrafricaine. A cet effet, deux ans plus tard, elle est accédée à l’indépendance le 13 août 1960, et de 1960 à ce jour, la RCA est à sa 7ème République.
Depuis son indépendance, la RCA, avec ses paires qui ont accédé ensemble, a eu des histoires très sombres par multiple coups d’Etats, rébellions, mutineries et des crises militaro-politiques. Par ailleurs, nous voulons savoir si ses passés sombres sont à l’origine de son frein de développement ? Est-ce qu’à ce jour, la RCA peut tourner vers un avenir meilleur avec le concours des autorités en place ?
Tout d’abord, la République Centrafricaine, sa mal chance a commencé depuis belle lurette, très tôt orphelin par l’assassinat de son Père-fondateur Barthélemy Boganda dans un crash d’avion le 29 mars 1959, qui fut l’un des élites Oubanguiennes qui est partie prématurément avec des bons projets du développement de ce beau pays qui a beaucoup de potentialités.
De ce fait, ce dernier est succédé de David Dacko qui est devenu premier Président, qui a signé l’accession à la souveraineté internationale de la RCA, avec la mise en place de la première République avec la première Constitution de 13 août 1960.
Cinq (5) années plus tard, dans la nuit de Saint Sylvestre, il est renversé par son chef d’Etat-major, le Colonel Jean Bédel Bokassa le 1er janvier 1965.
Durant 12 ans de règne au pouvoir, le président Bokassa a tenté de mettre la RCA à la dimension mondiale, par sa politique de natalité et l’opération Bokassa, dont cette opération a pour but d’encourager la population dans l’agriculture. Mais hélas, après s’être autoproclamé Empereur, ce dernier a mis en place une dictature tant décrié par l’opinion nationale et internationale et par le mouvement de grève des étudiants et élèves dit «aux cailloux» qui a entrainé la mort de certains d’entre eux, le 18 septembre 1979, l’«Opération Barracuda» a ramené au pouvoir l’ancien président David Dacko en exil en France, sous le régime de Dacko 2.
Mais, ce régime n’a pas duré, un an et quelques mois plus tard, le Président Dacko est confronté avec des mouvements sociaux et politiques après une élection présidentielle, très contesté par ses adversaires entre autres, Ange Félix Patassé. Pour éviter le bain de sang, il est obligé de remettre le pouvoir au Général André Kolingba, le 1er septembre 1981.
Le Général Kolingba a formé un Gouvernement du Redressement National qui est composé que des militaires, avec un programme bien ficelé par la mise en place d’une politique basée sur agro-pastoral, qui a permis à la RCA quelques années après, leur prise de pouvoir de connaître une autosuffisance alimentaire, dont les éleveurs Centrafricains compte plus de 3.000.000 (trois millions) de tête de bœufs.
Pour bien assoir son pouvoir, le 26 décembre 1986, le Peuple Centrafricain a voté pour le «OUI» à la Constitution proposée par le Président Kolingba, ainsi la deuxième République a vu le jour. Ce régime a encouragé la jeunesse à participer au commerce pour le développement économique du pays. Pour ce faire, le Président Kolingba, a mis en place l’«Opération Boubanguéré» avec l’octroi de crédits aux jeunes commerçants.
Mais, le régime a connu aussi des bats avec la pression des partenaires financiers. Il a tenté de restructurer l’effectif des fonctionnaires à travers le «Départ Volontaire Assisté (DVA), l’Etat Centrafricain a perdu beaucoup de cadres et de cerveaux, parmi ces agents, certains ont perdu la vie après avoir dilapidé leurs crédits et cela est également l’une des causes de la baisse de niveau en Centrafrique.
Avec le courant de la Démocratie et du Multipartisme, de 1990 à 1993, le régime Kolingba est très perturbé entre autres, la caisse de l’Etat a connu une tension de trésorerie très dégradée, les fonctionnaires et agents de l’Etat, écopaient plusieurs mois d’arriérés de salaires. Ces derniers ont observé plusieurs mois de grèves et ces grèves ont entraîné trois années blanches.
Le régime Kolingba a pris fin suite à une élection démocratique, dont le Président Ange Félix Patassé, est sorti vainqueur par la voix des urnes. Le Président Patassé, a pris le pouvoir dans un contexte très difficile, le 22 octobre 1993.
Vu les passifs de continuité de l’Etat laissés par son prédécesseur André Kolingba, trois mois plus tard, c’est-à-dire, le 11 janvier 1994, le Franc CFA est dévalué par la France, celui-ci vient aggraver la situation de faible économie de la RCA et la crise est palpable dans tous les domaines.
Et aussi au lendemain de la prise de pouvoir de Patassé, une tension diplomatique, est entrée en vigueur entre Bangui et Paris. Ceci a occasionné le départ des militaires Français du territoire Centrafricain. Après ce départ, le régime de Patassé, est perturbé par 3 (trois) mutineries, dont deux en 1995. Le 18 avril pour la réclamation d’arriéré de salaires des militaires et un mois après le 18 mai une partie de l’armée dirigée par le Sergent, Cyriaque Souké a demandé la démission du Président Patassé et ce mouvement militaire, a occasionné des pillages systématiques des sociétés et des entreprises de la place.
Ensuite, la troisième mutinerie qui a eu lieu l’année suivante en décembre 1996, suite à une tentative d’arrestation du Capitaine Anicet Solé, ancien Directeur de Socatel et une fois de plus, ce mouvement a tourné en acte de règlement de compte entre les loyalistes et les mutins. Après plusieurs interventions de la communauté internationale, cette crise a permis aux chefs d’Etat de la sous-région de mettre en place un accord, qui est abouti à la mise en place d’une force Africaine pour le rétablissement de la paix, qui a pris le nom de «MISAB».
A la fin de son premier mandat, en 1999, le Président Ange Félix Patassé, a organisé un référendum dont le Peuple Centrafricain, a voté en faveur de «OUI» pour restaurer la troisième République. Deux ans après son deuxième quinquennat, le Président Patassé, est confronté une fois de plus à un coup d’Etat, le 28 mai 2001, dont le Président Kolingba, a réclamé la paternité. Cette crise militaro-politique a plongé encore plus davantage, la RCA dans une situation de chaos, qui coûté la vie à plusieurs militaires et civils, beaucoup de personnes ont pris le chemin d’exil, voire même l’ancien Président André Kolingba que sa tête a été mis à prix de 5000 dollars par le Président Patassé.
Par ailleurs, cette nouvelle crise a apporté une discorde entre Président Patassé et son chef d’Etat-major qui est François Bozizé Yangouvonda qui serait accusé de complice de ce coup d’Etat manqué. Celui-ci a pris le chemin d’exil au Tchad.
Après son départ, le Général François Bozizé Yangouvonda, est dégradé soldat de 2ème classe et jugé par contumace. En décembre 2022, à la tête d’une rébellion depuis le Tchad, il a tenté sans succès de renverser le régime Patassé.
Le 15 mars 2003, François Bozizé Yangouvonda et ses complices qui ont repris le maquis, sont revenus en force, puis ils ont chassé le Président Patassé du pouvoir dont son régime a connu beaucoup de crises sociales et de perturbations.
En 2005, à l’issue des élections pour mettre un terme une Transition, le Président François Bozizé Yangouvonda, a organisé un référendum qui a abouti à la 5ème République et l’élection présidentielle, dont il est sorti vainqueur. Cinq (5) ans après, il est réélu Président pour le second mandat, après avoir être candidat à sa propre succession. Mais, cette élection est très contestée par les opposants (Martin Ziguélé, Nicolas Tiangaye, Henri Pouzère et autres), et ces derniers sont obligés de mette en place une coalition appelée, «Front d’Annulation des Elections de 2011» (FARE-2011).
Le 12 décembre 2012, une nouvelle rébellion a été créée au Nord de la République Centrafricaine appelée «Coalition Séléka», qui a été dirigée par Michel Djotodia Amnondroko. Cette nébuleuse rébellion, a mis en difficulté le régime Bozizé. C’est ainsi que le 11 janvier 2013, à Libreville au Gabon, un Accord a été signé entre le gouvernement et les rebelles. Cet accord a permis à la «Coalition Séléka» et les opposants du «FARE-2011», d’arracher certains postes ministériels, considérés comme des «postes clés». Cependant, le poste du Premier ministre était revenu Me Nicolas Tiangaye, le poste du ministre de la Défense revenait à Michel Djotodia.
A cette époque, la CEEAC, a mis en place une force africaine appelée «FOMAC» qui jouait le rôle d’interposition entre la «Coalition Séléka» à Damara à 75 kilomètres de Bangui. C’est l’histoire de la fameuse «Ligne Rouge». Car, la «Coalition Séléka» contrôlait une bonne partie du territoire centrafricain.
Deux mois plus tard, le chef rebelle et ministre de la Défense, a effectué une mission à Sibut pour tenter de convaincre ses éléments en faveur de soi-disant «paix». Ce dernier et les autres membres du gouvernement qui faisaient parties de la «Coalition Séléka», ont été maintenus par leurs éléments. Le 24 mars 2013, un dimanche de Rameaux, la «Coalition Séléka», a mis un terme au régime de François Bozizé Yangouvonda, alors que François Bozizé Yangouvonda a pris la fuite dans le silence.
Après leur prise de pouvoir, cette coalition hétéroclite composée à la fois de mercenaire Tchadien et Soudanais et Nigériens, ont semé la peur et la désolation au sein de la population, à travers la chasse aux sorcières et des pillages des biens de la population.
Pour mettre fin à ce régime qui a perturbé la vie de presque tous les Centrafricains, les jeunes en colère, sont montés au créneau et se sont organisés à des groupes d’auto-défense dénommés «Anti-balaka».
Le 05 décembre 2013, ces «Anti-balaka», ont lancé un assaut sur Bangui et cela a tourné en carnage de la population civile, où on dénombrait plusieurs milliers de jeunes massacrés par la «Coalition Séléka». C’est là que la communauté internationale, avec la complicité de la France, ont donné un nom à ce conflit pour parler de la «guerre confessionnelle», c’est guerre entre Chrétiens et Musulmans.
Vu la dégradation de la situation sécuritaire où le pays était incontrôlable, la communauté internationale, à travers la CEEAC, a contraint le Président de la Transition, Michel Djotodia et son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, à signer leur lettre de démission, le 10 janvier 2014 à Ndjamena au Tchad, en présence de feu Président du Tchad, Idriss Deby Itno.
Suite à cette démission, Alexandre Ferdinand Nguendet, a assuré l’intérim de la transition durant deux (2) semaines. Le 23 janvier 2014, Catherine Samba Panza, a été désignée Présidente de la Transition par le Conseil Nationale de Transition, à l’issue d’une élection qui a regroupé seulement des représentants des Forces Vives de la Nation.
Arrivée au pouvoir, cette dernière a mis en place des stratégies pour ramener la paix. Elle a consulté les Centrafricains à la base pour aboutir à une nouvelle Consultation, suite au Forum de Bangui qui s’est déroulé du 04 au 11 mai 2015, dont plusieurs recommandations ont été formulées. Quelques mois plus tard, elle a organisé le référendum le 14 décembre 2015 et le «OUI» a remporté et son pouvoir a pris fin le 30 mars 2016, avec l’élection de Pr Faustin Archange Touadéra, le 14 février 2016, face à Anicet Georges Dologuélé. C’est la naissance de la 6ème République.
L’accession du Président Touadéra à la magistrature suprême de l’Etat est accueillie par le Peuple Centrafricain comme une réponse favorable de Dieu à leur prière.
A la fin de son de son premier mandat, son pouvoir a été menacé par une autre nouvelle rébellion dénommée «Coalition des Patriotes pour le Changement» (CPC) réunis en son sein, les anciens Séléka et Anti-balaka, à leur tête, c’est l’ancien président François Bozizé Yangouvonda de retour de l’exil, car il a été déclaré inéligible par la Cour Constitutionnelle de postuler à l’élection de 2020.
Le 13 janvier 2021, après la réélection du Président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra, pour le second quinquennat, Bangui a été attaquée par la CPC. Grâce à la montée en puissance des Forces Armées Centrafricaines (FACA), les alliés Russes et les forces spéciales Rwandaises, cette rébellion a été repoussée et désorganisée.
A ce jour, ils se sont transformés en coupeurs de route et n’échappent pas à la férocité des FACA et leurs alliés Russes qui les traquent chaque jour que Dieu fait.
Au bout de 8 années, le Président Touadéra, a pu assurer la sécurité des Centrafricains et assoir l’autorité de l’Etat partout. Malgré quelques difficultés financières, il a doté le Peuple Centrafricain d’une nouvelle Constitution pour faire entrer le pays dans la 7ème République, le 30 août 2023.
Voilà pourquoi le Peuple Centrafricain, veut coût que coût l’applicabilité de cette Constitution qui a apporté une véritable souveraineté à la République Centrafricaine et aux Centrafricains pour un avenir radieux.
Auric De Jean Jovice Ouakara