L’Inspectrice d’Académie de Bangui (IAB), Françoise Ngouzoumandji (FN), a rassuré les parents d’élèves de la capitale Bangui et ses environs des dispositions pratiques prises pour cette rentrée scolaire 2024-2025. Profitant de l’occasion elle exhorte les parents d’élèves à inscrire massivement leurs enfants à l’école sans distinction. Position exprimée le vendredi 13 septembre 2024, au cours d’une interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo (RLS). Nous vous proposons de suivre l’intégralité de cet entretien.
RLS : Madame Françoise Ngouzoumandji, bonjour !
FN: Bonjour Monsieur le Journaliste !
RLS : La rentrée scolaire est prévue pour ce lundi 16 septembre 2024. Quelles sont les dispositions pratiques que l’Inspection Académique de Bangui (IAB) a pris pour la réussite de cette rentrée ?
FN: Je voudrais d’abord vous remercier Monsieur le Journaliste. Je pense qu’au niveau de l’Académie de Bangui et même pour les autres inspections académiques de la RCA, nous avons reçu une instruction ministérielle de la part de son Excellence Monsieur le Ministre d’État à l’Éducation, qui nous a instruit de commencer avec le désherbage des concessions scolaires. Et c’était le samedi passé que tous les chefs d’établissements, avec leurs collaborateurs, j’entends par-là, les Censeurs, Surveillants, certains parents d’élèves, sont allés dans des établissements respectifs pour désherber la concession scolaire, afin de préparer l’accueil des enfants. Je pense bien le 14, le samedi, on va maintenant procéder au grand nettoyage des salles de classe. Donc, avec toujours, les chefs d’établissement, le personnel administratif et l’Association des Parents d’Élèves, tout ce monde, sera dans chaque établissement respectif, pour faire ce travail conformément à l’instruction ministérielle. Et là aussi, au niveau de l’Inspection Académique de Bangui (IAB), nous avons reçu l’Arrêté nommant et confirmant les chefs d’établissements. Donc, déjà les chefs d’établissements sont informés de leur position, et d’ici lundi, nous allons procéder à la passation de service, conformément à l’Arrêté qui est apparu.
RLS : Aujourd’hui, en République Centrafricaine, on assiste à l’utilisation de divers livres de lecture, mathématique et autres dans différents établissements publics et privés. Ce qui ne contribue efficacement pas à l’éducation des enfants. Quel est le nom de livre de lecture universelle recommandée par le gouvernement cette année au niveau fondamental 1, principalement pour la lecture ?
FN: C’est une préoccupation pour le gouvernement. Quand les choses évoluent, il faudrait évoluer aussi avec les documents. Aujourd’hui, nous sommes avec l’utilisation du livre dénommé «Champion». C’est vrai, la quantité de ces livres n’est pas suffisante pour tous les établissements. C’est pourquoi, vous allez peut-être avoir dans certains établissements le livre qui n’est plus vraiment utilisé comme «Ma Semaine». Mais, le livre recommandé est «Le Champion». Et là, le gouvernement est en train de se battre pour avoir une quantité suffisante, pour servir tous les établissements de la République Centrafricaine.
RLS : Parlant de l’effectif pléthorique des surveillants dans la majorité d’établissements publics de la capitale, que le ministre d’État à l’Éducation Nationale, dénoncé et souhaite prendre des mesures. Comment la répartition des surveillants se fait au niveau des établissements du fondamental 1 et 2 cette année ?
FN: J’en profite de votre micro pour parler à tout le monde, que la répartition des surveillants dans les établissements, ne se fait pas au hasard. Il y a une équation qui nous permet de déterminer le nombre des surveillants par établissement. Quand vous voyez la taille des établissements n’est pas toujours la même. Il y a ce qu’on appelle les grands établissements, il y a des établissements moyens et il y a des petits établissements. Je prends le cas du Lycée Barthélemy Boganda de Bangui, qui compte plus de dix mille (10.000) élèves. Qu’est-ce qu’on fait ? On fait une opération pour déterminer le nombre des surveillants là-bas. C’est à dire, il faudrait un surveillant pour 400 élèves. Et les observations faites par son Excellence Monsieur le Ministre d’État à l’Éducation, est juste. Parce qu’il y a des surveillants qui ne sont pas sur l’Arrêté de nomination et qui sont-là, qui œuvrent pour le compte de l’établissement, mais leur nom ne figure pas sur l’Arrêté. Et c’est ce qui fait gonfler l’effectif des surveillants dans les établissements. Je vous assure que des dispositions sont déjà prises pour ceux-là. Et un contrôle sévère sera effectué dans chaque établissement. En tout cas, pour déloger les surveillants qui ne sont pas en conformité avec l’Arrêté.
RLS : A écouté le Ministre d’État à l’Éducation, généralement il y a des surveillants qui sont encore valides et que l’Inspection Académique de Bangui, a jugé mieux de les décaler pour devenir surveillants quelque part. Or, ils devraient contribuer efficacement à l’éducation des enfants. Sur ce point, comment est-ce que vous allez faire ?
FN: Oui ! Quand nous parlons des surveillants, généralement, ce sont des personnes âgées, des personnes qui tendent vers leur retraite, qui sont les plus souvent nommés surveillants. Mais, quand vous voyez les jeunes-là, c’est par rapport à leur état de santé. Les gens viennent présenter leur certificat médical, qui leur demande d’avoir un poste sédentaire. Voilà que vous retrouveriez ces jeunes-là comme étant surveillants dans des établissements. Et là, nous sommes en train de voir avec ceux qui vont apporter leur certificat médical cette année, que ce certificat médical soit authentifié par un médecin, qui se trouve au niveau de la Fonction Publique, afin maintenant de leur donner un poste sédentaire. Parce qu’il arrive de fois, on prend seulement le certificat médical émis par un médecin qui n’est pas spécialiste et demandant par un enseignant qui est encore valide, d’avoir un poste sédentaire. Et cela joue énormément sur la carence d’enseignants sur le terrain.
RLS : Quel est le message clé que vous comptez lancer à l’endroit des parents d’élèves de la RCA en général et en particulier ceux de l’IAB ?
FN: Je reviens d’abord sur le thème arrêté pour cette année. Le gouvernement avec l’appui des partenaires de l’éducation nationale, ont réfléchi et mis en place un thème de la rentrée scolaire qui s’intitule : «Transformons l’éducation pour une école inclusive, accessible, sécurisée et d’équité pour tous!». Quand nous parlons d’inclusivité ici, c’est que même les enfants en situation de handicap, doivent aller à l’école. Leur place n’est pas à la maison. Les filles doivent aller à l’école pour apprendre comme tout autre enfant. Et ce qui se fait maintenant au niveau du gouvernement, il y a eu intégration de 1.500 enseignants. C’est pour palier à ce problème d’insuffisance d’enseignants sur le terrain. Lorsqu’on essaie de voir avec les partenaires qui appuient le système éducatif, il y a eu construction de nouveaux bâtiments scolaires pour désengorger un peu l’effectif pléthorique de certains établissements. Il y a eu extension également pour les anciens établissements. On a ajouté des bâtiments scolaires. Toutefois, pour répondre aux besoins des parents, il y a eu création des collèges de proximité. Je peux nommément parler du collège «Mamadou Zéphirin» de Bouboui, il y aura aussi un collège d’enseignement général à Saint Jean, vers le quartier Pétevo, et aussi le projet de création d’un collège au quartier Yakité. Tout cela, c’est pour permettre aux parents d’envoyer leurs enfants à l’école. Il est maintenant hors question de parler de la distance de l’école et avec l’habitation. Et là, nous encourageons les parents. Donc, il faudrait maintenant bâtir notre avenir, en envoyant nos enfants à l’école pour suivre le cursus normal et à la fin, nous serons tous heureux.
RLS : Madame Françoise Ngouzoumandji, je vous remercie !
Interview réalisé par Marcelin Endjikélé Kossikako