Le chef rebelle centrafricain qui a été expulsé de France le 20 septembre, après avoir été libéré de prison, a aussitôt été placé en détention à Bangui le même jour dans la soirée. Il s’agit du Président-Fondateur du groupe armé dénommé «Parti pour le Rassemblement de la Nation Centrafricaine» (PRNC) Nourd Gregaza. Dans un communiqué de presse du Parquet, représenté par le Premier Substitut du spécialisé du Procureur de la République, Espoir Silvère Mbedjane Demonset, et rendu public le 25 septembre 2024, a apporté des précisions sur cette arrestation.
Pour la petite histoire, Nourd Gregaza, est le Président d’un soi-disant «Parti du Rassemblement de la Nation Centrafricaine» (PRNC), qui est une milice armée active et qui tue allégrement des civils innocents dans le Nord de la République.
Selon des informations de sources policières, il venait de purger une longue peine de prison en France. Malgré qu’il était en prison, chose bizarre, il créé son parti le «PRNC» et contribue au massacre des Centrafricains, alors qu’il était sur un territoire dit «pays de démocratie».
Alors qu’il était mis en liberté en France, et hop ! Boom, pensant que la RCA n’a pas encore changé, le vendredi soir, dès sa descente d’avion, il a été immédiatement arrêté et placé en détention surveillée.
Selon les informations en notre possession, le 17 septembre 2024, c’est la gendarmerie française qui l’attendait à sa sortie de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, dans l’Ouest du pays, où il terminait de purger les 20 années de peine de sûreté prononcées contre lui en 2004 par une Cour d’assises, pour le meurtre de l’amant de sa première femme. D’ailleurs, c’est un meurtrier patenté.
Condamné au total à 30 ans de réclusion, il avait obtenu la remise de peine maximale pour son comportement en prison, dont plusieurs actes de bravoure. Frappé d’une interdiction définitive de territoire français, ayant vu tous ses recours repoussés, il était donc contraint d’embarquer vendredi matin, malgré les inquiétudes de sa famille, qui dénonce un arrangement politique entre les deux États.
En effet, dans le communiqué du Parquet de Bangui, près le Tribunal de Grande Instance, ce chef rebelle, est poursuivi pour complicité de meurtre et assassinat, crimes de droit commun prévu par les dispositions des Articles 11, 12, 51, 52 et 58 du Code Pénal Centrafricain.
Selon le Parquet, l’arrestation de Nourd Gregaza, est intervenue en exécution d’un mandat d’arrêt international décerné par les autorités judiciaires centrafricaines, dans le cadre de l’entraide judiciaire.
Par ailleurs, il convient de rappeler que sieur Nourd Gregaza, avait été condamné par la Cour d’Assise de Pyrénées Orientale, le 27 février 2019 à la réclusion criminelle de 30 ans avec une période de sûreté de 20 ans assortie d’une interdiction définitive du territoire français pour homicide volontaire.
Des informations additionnelles ont révélé aussi la participation de Nourd Gregaza, en sa qualité du Président du groupe armé PRNC, dans les attaques perpétrées contre les positions des Forces de Défense et de Sécurité, de la Minusca et des Alliés, les pillages des biens de la population civile, d’incendie des habitations ainsi que, les prises d’otages, notamment des ingénieurs, travaillant dans le cadre du projet de désenclavement de la région Nord-Est (Bamingui-Bangoran, Haute-Kotto et Vakaga) ainsi que d’autres infrastructures connexes comme auteur intellectuel.
Ces faits décriés, ont fait l’objet de divers communiqués de presse publiés dans les réseaux sociaux par son groupe armé et sur son compte Wixsite, (nourdinegregaze.wixsite.com/prnc), sont susceptibles de tomber sous le coup de certaines dispositions du Code Pénal Centrafricain.
Pour le Parquet de Bangui, en l’état actuel des poursuites, des investigations complémentaires sont en ouvertes contre Nourd Gregaza, en vue d’établir sa responsabilité dans la commission des multiples cas de violations graves des droits humains revendiqués par son groupe armé. Par conséquent, il demeure sous-main de justice dans le strict respect des textes en vigueur.
En définitive, le Parquet de la République, voudrait rappeler aux Centrafricains qui résident à l’étranger et ou condamnés pour les violations des droits humains, qu’ils seront rattrapés par la justice de leur pays. Car, le processus est en cours pour les interpellations et les transfèrements en Centrafrique aux fins de justice.
Nous pouvons dire aisément que la politique du Président Touadéra, de l’impunité zéro sous la 7ème République est véritablement en marche. Aujourd’hui, plusieurs responsables des groupes armés sont arrêtés et traduits en justice. C’est peut-être un début de solution pour apaiser la tension des victimes des différentes crises militaro-politiques qui ont secoué le pays.
Régis Stéphane Banguima