La situation humanitaire est préoccupante dans certains quartiers sud de Bangui, et certaines villes de provinces. L’augmentation en puissance du niveau des eaux de l’Oubangui, entraine des inondations et commence à créer l’afflux des sinistrés dans les sites des déplacés et d’autres dans des camps de fortune. Mais, ces derniers vivent dans la précarité, appellent le gouvernement et les ONG à l’aide.
En effet, le dérèglement climatique est devenu un facteur bouleversant de la planète. Depuis quelques décennies, les pays du monde subissent des situations étranges et inhabituelles de leur vie quotidienne.
Chaque année, ce phénomène ne cesse de créer des souffrances à la population mondiale, occasionnant des déplacements massifs de certains peuples vers d’autres sols, ou de quitter leur localité habituelle vers une autre.
En République Centrafricaine, c’est depuis 2019 que les habitants du secteur Sud de la capitale et ceux de certaines préfectures du pays subissent les conséquences néfastes de cette fondue de la glace.
Malgré des innombrables efforts déployés par le gouvernement pour remédier à ce problème, certaines parties du pays sont déjà plongées dans le chao. C’est le cas de la ville de Bozoum dans l’Ouham-Pendé, qui est dans une situation humanitaire critique.
Des maisons d’habitations, des champs, des infrastructures et autres biens meubles et immeubles sont dans le désastre par rapport aux inondations provoquées par des pluies torrentielles, causant le débordement d’eau, qui perturbe parfois la circulation.
La ville de Birao dans la préfecture de la Vakaga et à Bria dans la préfecture de la Haute-Kotto sont également dans la même situation. Les villes sont sous la menace des inondations. Des dégâts majeurs et des familles sont dans le désarroi.
Au village Zinga, dans la préfecture de la Lobaye, vive inquiétude de la population par rapport à la montée du niveau des eaux de l’Oubangui, poussant certaines d’entre elle à se réfugier pour le moment dans la ville de Mbaïki.
Ici à Bangui, la population vivant près du fleuve Oubangui, dans le sud de la capitale, est en alerte face à la montée des eaux. Alors que les habitants de certains quartiers comme M-Poko-Bac 1, Gbanikola, Sega, Maya-Maya et autres commencent à quitter leurs domiciles pour se réfugier chez ses proches, d’autres ne sachant où aller, créent des maisons de fortunes et regagnent le site des déplacés du Port Pétrolier à Cité Kolongo.
Selon Pierre Gbagbo, délégué dudit site, plus de 150 personnes sinistrées vivent dans la précarité. Il demande aux autorités du pays de voler à leur secours, «nous connaissons déjà ce qu’on appelle inondation. Donc, il est préférable que les gens soient sur le site. Mais, depuis qu’on est là, on n’a reçu aucune aide. Seulement la visite du ministre de l’Action Humanitaire et le Maire de Bimbo qui nous ont conseillé de regagner le site de Kpalongo. S’il y a l’hospitalité, le premier point, c’est d’avoir quelque chose pour survie. Ensuite, il y a les petits enfants qui sont là et qui souffrent du paludisme. Donc, je demande aux autorités du pays de voler à notre secours», a-t-il lancé.
Face à cette situation, le ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement, Maxime Balalou, lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire de ce lundi 30 septembre 2024, à Bangui, a fait savoir que le gouvernement est au courant de cette situation en ce moment sur le territoire national. Mais, les conditions sont en train d’être réunies pour remédier à ce phénomène naturel.
Et celui-ci d’ajouter qu’une cellule de crise a été constituée le weekend dernier, pour chercher à trouver une solution au plus vite. Pour non seulement apaiser la situation de la population mais aussi de chercher conjointement les partenaires et financiers pour apporter un soutien aux sinistrés. «Nos populations doivent chercher à quitter ces zones à risque pour éviter ce genre de dégâts chaque année», a-t-il souligné.
S’agissant des déplacés des sites du sud de Bangui, le membre du gouvernement répond en ces termes, «le gouvernement a pris de position pour délocaliser ces gens depuis deux ans. Mais, ils ne veulent pas ! Si cela est arrivé aujourd’hui, c’est vrai le gouvernement se compatit avec eux, mais ils doivent quitter ces lieux pour rejoindre les sites offerts par le gouvernement vers l’axe Bangui-Mbaïki. Il ne faut pas mettre la responsabilité sur le gouvernement. C’est un phénomène naturel, le gouvernement les exhortes à quitter les lieux. Parce que ça deux à trois ans que le gouvernement insiste, mais ces gens ne veulent pas suivre la consigne du gouvernement.
Selon le ministre Balalou, une mission humanitaire a quitté Bangui depuis dimanche dernier pour Bozoum. Et le dimanche dernier, le Premier a fait une descente sur le site de Socada pour s’enquérir de la situation de ces sinistrés.
Régis Stéphane Banguima