Le 19ème sommet de la Francophonie 2024, qui devrait un évènement majeur pour les pays francophones, est officiellement ouvert le vendredi 04 octobre 2024 à la Cité Internationale de la Langue Française à Villers-Cotterêts, en France. Sous le thème «Créer, innover et entreprendre en français», cette édition se concentre sur la valorisation de la langue française comme levier de développement économique, culturel et éducatif pour les 326 millions de francophones répartis sur les cinq continents. Ce sommet est aussi l’occasion d’accueillir deux nouveaux membres à part entière : le Ghana et Chypre, portant le nombre d’États et de gouvernements membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à 88.
Le hic de ce sommet est qu’on enregistre des absences de taille. Par exemple l’absence du Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye a été très remarquée. C’est la première fois qu’un président sénégalais rate un sommet de la Francophonie.
On note également l’absence du président Congolais, Denis Sassou-Nguesso ou encore le roi du Maroc, Mohamed VI, dont la venue avait pourtant été un temps pressenti, il devrait notamment être question de l’absence des États sahéliens, actuellement suspendus de l’organisation, à savoir le Niger, le Burkina Faso et le Mali qui poursuivent un mouvement déjà engagé par d’autres États comme le Rwanda ou l’Algérie.
Mais, ce qu’il faut relever à côté de ça, la Francophonie est, depuis des années, en perte de vitesse. Deux de ses membres historiques, le Gabon et le Togo, ont rejoint il y a deux ans le Commonwealth. Pour certains observateurs, l’Organisation internationale de la Francophonie tend même à devenir invisible.
Pour sa part, le président camerounais, Paul Biya, a annulé à la dernière minute sa venue au sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie, qui se tient les 4 et 5 octobre en France.
Ceci dit, et selon certaines indiscrétions, plusieurs de ces pays africains se désolidarisent de la politique extérieure de la France vue le soutien de ce pays à Israël aux massacres de plusieurs civils, notamment à Gaza en Palestine, en Syrie ou encore au Liban. Cependant, il faut également relever son soutien à l’Ukraine, alors que plusieurs pays Africains, à ce jour, tissent des relations gagnant-gagnant sur le plan sécuritaire avec la Fédération de Russie.
Après trente-trois ans, le Sommet de la Francophonie revient en France, dans un contexte mondial marqué par des enjeux politiques et économiques majeurs. Cependant, la participation du Président du Chef de l’Etat Centrafricain, Pr Faustin Archange Touadéra, à ce sommet, s’inscrit dans une démarche de renforcement de la coopération multilatérale, selon les informations relayées par la cellule de communication de la présidence de la République.
Le Président Touadéra, toujours en quête de nouveaux leviers pour le développement de Centrafrique, a exprimé sa vision lors de son intervention, insistant sur la mobilisation des compétences de la diaspora et l’importance du secteur formel pour une croissance durable. Cette position s’aligne avec l’une des missions clés de l’OIF : promouvoir la coopération économique et l’éducation, des priorités essentielles pour le renouveau de la Centrafrique.
Avec une démographie en forte croissance, notamment en Afrique, le nombre de francophones devrait passer à 715 millions d’ici 2050, selon les prévisions de l’OIF. Cet accroissement représente un potentiel économique et culturel énorme pour les pays africains, dont la Centrafrique, où le français reste un vecteur d’unité nationale et de promotion de l’innovation.
Pour le Président Touadéra, ce sommet constitue une opportunité stratégique de placer le Centrafrique au cœur des discussions internationales sur l’avenir de la Francophonie. À travers cette participation active, le Chef de l’État réaffirme son engagement à renforcer la place de Centrafrique dans les instances internationales et à promouvoir les investissements en faveur du développement durable et de l’innovation dans le pays.
Ce qu’il faut retenir de ce 19ème sommet de la Francophonie, est l’absence de remarquée des dirigeants des pays Africains jugés dociles à la politique de la France, comme le Sénégal, de Bassirou Diomaye Faye, le Cameroun de Paul Biya, le Maroc de Mohamed VI ou encore le Congo-Brazzaville de Denis Sassou Nguesso.
Il y a des en-dessous. C’est tout simplement, ces pays se désolidarisent de la politique extérieure de la France qui ne se soucie pas du peuple Africain, mais plutôt de ses propres intérêts.
Le Chef de l’Etat Centrafricain, Faustin Archange Touadéra doit être très vigilant dans cette opération de charme d’Emmanuel Macron qui veut coûte-que-coûte renouer ses relations avec la RCA, alors que les Centrafricains continuent de subir dans leur chaire ce que la France a posé comme acte à travers les soutiens aux différents coups d’Etat et rébellions dans le pays qui a sombré la RCA dans la crise pendant des années.
Prudence, prudence, prudence dans le renouvellement de la coopération avec la France !
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna