C’était le vendredi 11 octobre 2024, dans la somptueuse salle de conférence de l’Hôtel «Ledger Plaza Bangui». Ceci en présence du Président de l’Assemblée Nationale, Simplice Mathieu Sarandji, du Premier ministre, Félix Moloua, des Président des institutions de la République, des membres du gouvernement ainsi que les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales en Centrafrique.
Selon lui, les traumatismes psychologiques des survivants des violences sexuelles et sexistes et des enfants victimes, constituent une tragédie silencieuse, particulièrement dans un pays comme la RCA qui a connu plusieurs décennies de crises sécuritaires d’une rare cruauté.
Ces crises, ont entraîné la détérioration de l’équilibre et de l’ordre social avec, entre autres conséquences, les exclusions de tout genre, l’instabilité dans les noyaux conjugaux, la consommation abusives de drogues, stupéfiants et substances psychotropes, les complications graves de maladies de cerveau, l’oisiveté, le chômage massif, lesquels ont, à leur tour, favorisé la persistance de l’insécurité et de la violence.
En effet, durant ces conflits, nombreuses sont les personnes qui ont vécu des moments très douloureux ou sont affectées par des traumatismes psychologiques. A cet effet, la population en général, les femmes et les enfants en particulier, ont souffert de traitements inhumains et dégradants aux conséquences indescriptibles sur leur vie, en l’occurrence leur état mental.
Pour faire face à leurs effets, beaucoup d’acteurs non étatiques se sont investis de façon particulière dans les soins, en prenant en charge des traumatismes pour les survivants de troubles sexuels et sexistes et les enfants victimes.
C’est ainsi que de janvier 2016 à août 2024, 112.540 cas de violences basées sur le genre ont été déclarés avec un pic de 25.554 en janvier 2023. Sur ces cas de violences basées sur le genre déclarés et pris en charge, 8.431 cas de viols soit 33%, 5913 cas d’agressions physiques soit 23%, 4763 cas de violences phycologiques et émotionnelles soit 19%, 488 cas de mariages forcés soit 2%, 4883 cas de dénis de ressources d’opportunités ou de services soit 19% et 1076 cas d’agressions sexuelles.
C’est pourquoi, dès le 30 mars 2016, «j’ai pris le ferme engagement de faire de la question de la protection des droits humains et de la dignité des personnes l’une de mes plus hautes priorités dans le cadre de ma politique de développement social qui met l’accent sur le développement du capital humain», a-t-il déclaré.
Et de souligné que c’est avec fierté qu’il préside la cérémonie d’ouverture de l’atelier de sensibilisation sur la prise en charge des traumatismes psychologiques au sein des institutions, du système judiciaire et pénitentiaire ainsi que des ONG, organisé conjointement par le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale, l’Unité de soutien et de protection des victimes et témoins, le Greffe, de la Cour Pénale Spéciale et le ministère de la Santé et de la Population.
En présidant personnellement cet atelier qui s’inscrit dans le contexte de la commémoration de la Journée Internationale de la Santé Mentale, célébrée les 10 octobre de chaque année, il tient à marquer son engagement pour la promotion de la santé mentale comme un droit fondamental de tout être humain.
Il faut noter que le thème retenu pour le présent atelier à savoir, «La prise en charge des traumatismes psychologiques des survivants des violences sexuelles et sexistes et des enfants victimes», est un sujet de préoccupation majeure dans la société en général et dans le système judiciaire et pénitentiaire en particulier.
Et celui-ci d’ajouter que cet atelier vient à point nommé car, non seulement il permet d’évaluer ensemble les capacités de la prise en charge, les faiblesses d’approche psychosociale par rapport aux normes internationales, mais aussi de déterminer une stratégie holistique, assortie d’actions réalistes en réponse aux différents défis des soins de santé mentale, de gestion des violences sexuelles et sexistes et ceux liés au système judiciaire et carcéral.
Saint-Cyr Gbégbé-Ngaïna