Difficiles conditions des habitants des quartiers Sud de Bangui et ses environs. Le débordement des eaux du fleuve Oubangui et de la rivière M’Poko, entraîne des inondations et rend la vie très pénible dans cette partie du pays. Des maisons d’habitations, des écoles, des centres de santés, des terrains de sports, des lieux des commerces et de culte, se trouvent dans l’eau. Face aux conséquences de ce phénomène naturel, la population ne sait à quel saint se vouer et appelle les autorités centrafricaines, les organisations humanitaires et les personnes de bonne foi à l’aide.
Depuis quelques années, la République Centrafricaine, à l’instar d’autres pays de la planète subit les conséquences néfastes du changement climatique. Mais, pour ces dernières cinq années, ce phénomène naturel, cause d’énormes dégâts sur le continent africain et précisément dans la sous-région.
Le fondu de la glace des océans, joue énormément sur les fleuves et les rivières. C’est le cas en RCA, où l’eau de la rivière Oubangui augmente et déborde pour entrer dans certains quartiers situés dans le Sud de la capitale. Malgré d’innombrables efforts du gouvernement avec les partenaires humanitaires au pour chercher à adoucir les souffrances des sinistrés dans les zones marécageuses, cette situation ne cesse de s’empirer sur le terrain.
Du 2ème au 5ème, en passant par le 6ème arrondissement de Bangui, en allant vers la Commune de Bimbo, le constat est palpable et similaire. Des maisons d’habitations, des écoles, des centres de santés, des terrains de sports, des lieux de commerces et lieux de culte, de ces arrondissements et Communes précités, sont inondés.
Au quartier CICI, dans le 2ème arrondissement de Bangui, la montée du niveau de la rivière Oubangui, divise le quartier en deux. De l’eau stagne un peu partout. Michel Lagueré, Chef de quartier Sapéké 2, dit déjà compter plus de trentaine de maisons écroulées dans sa localité avec celle de l’année dernière. «Chaque année, nous subissons les conséquences des inondations. On est fatigué avec ça. Pour le moment, avec les victimes de l’année dernière, j’ai déjà enregistré plus d’une trentaine de maisons écroulées. Mais, il y a aucune aide. Seulement, une ONG que je me réserve le nom qui est passée et le personnel m’a dit de recenser les sinistrés. Mais, on souffre vraiment à chaque fois en période de la saison de pluies», a-t-il expliqué.
Une situation un peu identique au niveau du quartier Maya-Maya, dans le 6ème arrondissement de Bangui. La majorité des maisons d’habitations aux côtés du terrain de football de ce quartier est inondée. Le débordement de l’eau fait bloquer plusieurs familles à l’intérieur de leurs maisons.
Des reptiles dangereux, tels que le serpent, le scorpion et autres insectes, circulent partout et même dans l’eau. Deborah, une mère de famille, âgée d’une vingtaine d’année, est en train de faire ses bagages et se dit bloquée avec ses enfants dans l’eau et ne savant où aller, appelle le gouvernement à l’aide. «Vraiment, c’est difficile pour nous ici avec les enfants. Ici, les serpents circulent constamment à cause de cette inondation. Il y a même les moustiques. Mais, puisque nous ne savons où aller, c’est pourquoi on est resté toujours là. L’année passée, arriver à cette période, nous avions effectué un déplacement chez la belle-famille. Mais, on ne s’attendait pas. Ce qui fait que pour cette année, je n’ai aucun endroit. C’est pourquoi, nous sommes obligées de rester avec les enfants dans cette situation. Donc, je demande au gouvernement de nous venir en aide, car notre situation est vraiment très difficile», a-t-elle lancé.
Dans la Commune de Bimbo, les conséquences d’inondations font vider les habitants des quartiers comme Gbanikola 1, 2 et M’Poko-Bac. Dans ces localités, des maisons d’habitations, les lieux de commerces et les établissements scolaires et lieux de culte, ne sont pas épargnés par cette montée du niveau du fleuve Oubangui et de la rivière M’Poko.
Théo Gaétan Mbaka, un boucher au marché M’Poko-Bac 1, qui voit l’eau arrivée sous sa table, lance un cri de détresse, «c’est vraiment difficile par rapport à cette inondation. On va tous quitter dans les jours à venir. Ici, à cause de la montée du niveau de la rivière M’Poko, les gens déménagent de temps en temps et nos activités tournent au ralenti. A l’époque, je vendais un beouf par jour. Mais, aujourd’hui, puis que nos clients ont tous quitté, une carcasse de la viande, je peux vendre dans deux à trois jours. C’est compliqué pour moi de s’occuper de ma petite famille. Et tous les commerçants et commerçantes ici qui s’en plaignent. Donc, nous demandons à la Mairie de nous trouver une solution provisoire. Car, on a l’habitude de payer nos tickets», a-t-il lancé.
Dans un bulletin d’alerte hydrométéorologique numéro 001 du ministère de Transport et de l’Aviation Civile du 17 octobre 2024, non signé, il est fait mention de ce que la hauteur du fleuve Oubangui au niveau de la station Sofitel, est de 618 centimètres ou 6,18 mètres, correspondant à un débit de 9376 m3/s, qui est dans le seuil de critique où l’inondation fluviale devient inévitable.
Donc, toutes les installations et les maisons d’habitations aux alentours de ce bassin fluvial sont menacées. Car, le niveau des eaux de l’Oubangui va continuer à prendre du volume corrélativement au régime de mousson qui continue à souffler sur le pays et à apporter de la pluie qui pourrait faire déborder davantage les eaux de l’Oubangui dans son lit.
A cet effet, il est conseillé aux populations riveraines de chercher à s’abriter ailleurs.
Sabrina Larissa Vinciane Nailo/Régis Stéphane Banguima