A l’occasion d’une Table Ronde qui a eu lieu ce vendredi 25 octobre 2024 dans l’une des salles de conférence du Complexe sportif Barthélemy Boganda, trois (3) leaders d’organisation de la société centrafricaine, ont accordé leurs violons pour saluer la signature des accords de coopération militaires entre la République Centrafricaine, le Tchad et la République Démocratique Congo.
Selon les organisateurs, l’objectif est d’éclairer certaines thèses qui ont motivé la signature de ces accords, et de partager l’effort du gouvernement centrafricain visant à consolider la paix et la sécurité dans les zones frontalières du pays.
Ladite Table Ronde a été animée par des leaders des associations comme «Mambôkô Na Mambôkô Na Touadéra» de Christian Éric Mboutou, la «Synergie Centrafricaine» Dr Euloge Doctrouvé Koï et «Azimut Vivre Ensemble» de Pott Madendama-Endzia.
Pour la petite histoire, la 15ème session de la commission mixte de coopération entre le Tchad et le Centrafrique s’est tenue le 22 octobre 2024 à Bangui, où deux accords ont été signés.
Il s’agit de l’accord sur la coopération militaire, qui vise à établir la base d’un travail commun dans le domaine de la sécurité entre la RCA et le Tchad et le mémorandum sur la création de forces conjointes pour la protection des frontières communes.
Ces initiatives permettront à ces pays de lutter efficacement contre les groupes criminels transfrontaliers. Une manière de contribuer à la stabilité régionale et à un soutien mutuel accru.
C’est pourquoi l’un des conférenciers, Éric Christian Mboutou, a signifié que «ces accords sont le résultat du travail acharné du Président Touadéra pour rétablir la paix et la sécurité dans la région. Ces accords permettront à la RCA et au Tchad de lutter efficacement contre les groupes armés dans les zones frontalières. En tant que représentants de la population, nous avons voulu célébrer ce fait, car il est très important pour le développement du pays et la vie paisible des Centrafricains», a-t-il déclaré.
Pour comprendre l’intérêt de cet accord sécuritaire entre le gouvernement de la République Centrafricaine et le gouvernement de la République du Tchad, Dr Euloge Doctrouvé Koï, Porte-parole de la «Synergie Centrafricaine», a mentionné que le gouvernement de la RCA et le gouvernement de la République du Tchad, ont signé un accord de sécurité militaire, réaffirmant leur engagement à préserver la paix, la sécurité et la stabilité au niveau sous-régional, régional et international.
Selon lui, «cet accord constitue la base de la coopération en matière de sécurité entre les deux pays, sur la base de l’égalité, du respect mutuel de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États».
Et d’ajouter que le présent accord a pour objet de fournir un cadre de coopération entre les deux parties dans le domaine de la sécurité notamment, dans les domaines de coopération basée sur l’échange d’informations et de renseignements, la lutte contre le terrorisme et la criminalité internationale, la lutte contre l’immigration clandestine, la libre circulation des personnes et des biens, la lutte contre une transhumance armée du bétail, la préservation de la faune et de la flore, la lutte contre le trafic illicite d’armes et de munitions, la prévention des vols de bétail, la lutte contre le trafic d’organes humains, la lutte contre l’extraction illégale de ressources minières et autres, la formation et la planification d’opérations conjointes, le soutien logistique et assistance technique et l’organisation de réunions périodiques.
Car, poursuit-il, l’Article 3 de cet Accord indique clairement que «La RCA et le Tchad conviennent de mettre en place une force conjointe pour sécuriser leurs frontières communes».
Par ailleurs, le Porte-parole de la «Synergie Centrafricaine», est revenu sur une partie du préambule dudit mémorandum pour mieux faire comprendre l’importance de la conclusion de ces Accords entre la RCA et le Tchad. «Prenant en compte l’insécurité le long des frontières communes des deux pays, profondément préoccupés par le contexte sécuritaire sous-régional, caractérisé par l’émergence de menaces et de risques, tels que les conflits armés ; la montée en puissance du terrorisme, l’existence de nombreux groupes armés, la prolifération des armes et les trafics illicites de toutes sortes ; reconnaissant la nécessité de la consolidation de la paix, de la prévention des conflits dans la sous-région et les conséquences dévastatrices de la prolifération des armes légères et de petit calibre, des engins explosifs improvisés qui perpétuent les conflits armés ; soulignant la détermination et la volonté politique des deux chefs d’État de sécuriser leurs frontières communes afin de permettre la libre circulation des personnes et des biens».
Pour Pott Madendama-Endzia de la plateforme «Azimut Vivre Ensemble», l’initiative qu’a prise le gouvernement centrafricain est salutaire pour le retour de la paix et le vivre ensemble entre les frontières de la RCA, du Tchad et de la République Démocratique Congo.
Pour ce faire, il invite les Centrafricains à ne pas céder à la manipulation, mais plutôt à être éveillés pour défendre l’intérêt suprême de leur pays qui est la République Centrafricaine en partage.
A l’issue de la 15ème session de la Grande Commission Mixte entre le Tchad et la République Centrafricaine, qui s’est tenue du 21 au 22 octobre dernier à Bangui, quatre projets d’accords ont été signés entre les deux pays. Ces accords comprennent un projet d’accord portant sur les consultations politiques régulières et le règlement des conflits, ainsi qu’un projet d’accord en matière de sécurité, signés par les ministres des Affaires Etrangères du Tchad et de la RCA.
De plus, le protocole d’accord visant la création d’une force mixte de sécurisation des frontières ainsi qu’un projet d’accord tripartite concernant le rapatriement des réfugiés.
La signature de ces différents accords a été saluée par bon nombre d’observateurs de la vie socio-politique de la RCA ainsi que ceux du Tchad. C’est dans cette lancée que les organisations de la société civile centrafricaine se sont réunies pour adouber cette initiative.
Marcelin Endjikélé Kossikako