Sur instruction de la justice centrafricaine, quatre (4) maisons sont détruites dans la Commune de Bégoua, notamment au quartier Cité Pylône à PK-14, route de Boali. Le drame pour ces familles, intervient le lundi 21 octobre 2024, aux environs de 15 heures. Les victimes réclament justice dans cette affaire qui les oppose à un Avocat, alors que ce dernier indique que la Loi a été dite.
Il est environs 9 heures du matin quand nous nous sommes déportés au quartier Cité Pylône, derrière Zacko, PK14, dans la Commune de Bégoua. La pluie diluvienne de la veille continue de s’abattre sur le quartier. Des familles entières s’entassent à côté du feu, sous les débris de leurs maisons en ruine, sous les coups du tracteur. Des effets sont étalés çà et là sous la pluie. Des parents, voisins et certains badauds tentent de leur remonter le moral. Mlle, Guylaine Yamba dont la maison a été détruite raconte qu’ils étaient à table quand subitement les gendarmes sont arrivés.
Le chef de la mission leur a souhaité bon appétit avant de faire un tour et de revenir vers eux pour leur signifier qu’ils sont-là pour l’affaire de la maison. «Et entre eux, ils ont dit qu’ils sont déjà sur les lieux. Donc, ils ne peuvent pas repartir sans pour autant remplir la mission. C’est en ce moment-là qu’il intime l’ordre à ses éléments de diriger le tracteur à descendre sur le site. Et de faire sortir tout ce qui est dans la maison. Nous avons commencé à faire sortir nos effets et ils ont commencé par la destruction de la maison et d’autres qui sont dans la même situation», a-t-elle rapporté.
Et d’ajouter que «ce qui nous ait arrivées, on ne sait où allons-nous vivre. Mon mari est un débrouillard qui s’est valablement battu pour acheter ce terrain et construire cette maison en terre battue. Mais, là, ils sont venus détruire, où allons-nous loger nos enfants qui, depuis hier, sont restés sous la pluie», s’est-elle plaint.
Comment en sommes-nous arrivés à ce stade ? Un voisin qui se dit victime indirecte raconte comment les choses se sont produites. «Je suis victime, mais indirect. Parce que nous sommes des voisins. Mais, il fut un moment où, Monsieur Pabingui a envoyé un Huissier avec des convocations, demandant aux occupants de quitter pour laisser latitude aux démolitions. Malheureusement, il y avait eu problème, parce qu’entretemps, il avait de contentieux avec le Chef Claude Wabi, ancien occupant traditionnel. Ils étaient partis au niveau du Tribunal de Bimbo. Il y a eu procès et plus cassation. Mais, la raison du plus fort est supérieure. Ce qui a fait que la partie civile n’a pas pu gagner le procès. Parce que c’est un Avocat», a-t-il expliqué.
Pointé du doigt dans cette affaire, Me Rufin Pabingui réplique que Wabi Claude qui a vendu ces parcelles aux victimes, est un Chef de quartier vers Ngola, c’est un repris de justice. Ce dernier, selon lui, a été déjà emprisonné pour avoir vendu des terrains à autrui et cette fois-ci, il est venu se dire propriétaire d’un lopin de l’Etat qui est déjà urbanisé. «Il y a une matrice au niveau du plan de la zone. On appelle cette zone, (la ROCAD). Et donc, quiconque veut acheter se rapproche du fonds (FAE). Donc, en 2011, je me suis rapproché de ce service et puis, j’ai payé les frais. Ils m’ont attribué le terrain et ils ont lotis. J’ai un extrait cadastral. J’ai un Arrêté provisoire et puis, j’ai maintenant un Arrêté définitif. Mais, pendant ce temps, à chaque fois quand j’arrive, lui Wabi vienne enlever les bornes placées par le service de cadastre», a-t-il dit avant de rappeler que s’il était là depuis des siècles et que l’Etat, à travers le service de cadastre, a récupéré le terrain pour urbaniser, il n’a qu’à se rapproché de l’Etat pour voir s’il y a des compensations ou pas.
«La Loi c’est la Loi. Mais, il faudrait que cette Loi soit juste et équitable», mentionnent les habitants de la localité, témoins de la scène. Il ressort des témoignages recueillis sur place que Claude qui a vendu cette parcelle aux victimes, auraient détenu un Titre Foncier qui n’aurait pas été pris en compte par le service cadastral.
C’est ce qui aurait permis aux victimes qui, malheureusement, n’ont pas pris part au procès de durcir leurs positions vis-à-vis de Me Pabingui. Pour l’heure, ces familles sont à la belle étoile.
Cyrille Renaldi Wegué Nidi